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Innovation - Frédérique Vidal : les Satt doivent "resserrer les liens avec les acteurs locaux"

Avec 2.488 brevets prioritaires déposés, 320 start-up créées, le bilan des Satt au 1er juillet 2018 est encourageant, mais il faut améliorer les échanges avec les acteurs locaux. C’est l’objet de la convention de partenariat signée le 16 novembre par le réseau Satt et la Conférence des présidents d'université (CPU) au Centquatre-Paris. Objectif : accélérer le passage du "labo au marché".

10.778 projets innovants détectés et analysés, 2.488 brevets prioritaires déposés, 320 start-up créées, 757 licences d’exploitation signées avec des entreprises. Tels sont les résultats au 31 juillet 2018 du réseau des sociétés d’accélération du transfert de technologies (Satt) créées en 2012 pour faciliter le transfert des innovations issues de la recherche académique française vers la mise sur le marché. Au total, les start-up accompagnées ont levé 285 millions d'euros et créé 1.300 emplois. Un bilan jugé "encourageant" par Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation lors de la troisième Convention nationale des Satt qui a réuni plus de 400 acteurs du monde de la Deep Tech - innovation issue de la recherche- le 16 novembre 2018 au Centquatre-Paris. La ministre a toutefois souligné "la nécessité pour les Satt de resserrer les liens avec les acteurs locaux et de développer une vision commune, sans rivalité interne, en tenant compte des caractéristiques locales". Cette approche est partagée par Antoine Petit, président-directeur général du CNRS. "En qualité d’actionnaire des Satt, nous avons des attentes, a-t-il déclaré. Le réseau doit accélérer le transfert du fruit des recherches de nos laboratoires vers le marché. La recherche française est au meilleur niveau sur le plan international, il s’agit surtout de simplifier les process et d’éviter la concurrence entre les acteurs."

Des échanges d’informations favorisés entre les Satt et la CPU

À l’issue de cet échange, Philipe Nérin, président du réseau Satt, et Gilles Roussel, président de la Conférence des présidents d’université (CPU), ont signé une convention de partenariat de trois ans qui entend justement accélérer le passage "du labo au marché" et "du chercheur à l'entrepreneur". Cette signature fait suite au souhait exprimé par la CPU en février 2018 de consolider les liens avec les Satt. Les deux associations veulent formaliser par cette convention les modalités de partage d'information et leurs engagements réciproques en vue de faire progresser l'intégration des Satt dans l'espace universitaire, tout en prenant en compte les contraintes de chacun. Cet accord va se traduire notamment par la création, au niveau du réseau Satt, d'une feuille de route stratégique en cohérence avec la stratégie de la CPU pour le transfert de technologies et la valorisation des travaux de recherche des laboratoires affiliés. Les actions s'articuleront autour de trois axes : la diffusion ciblée d'informations qualifiées entre la CPU et le réseau Satt, le partage de compétences sur les projets, avec des mises à disposition réciproque d'expertises spécialisées, le renforcement de la dynamique collective, par le biais notamment d’événements et manifestations conjointes, afin d'accélérer les transferts et la création de valeur économique.

Un meilleur accompagnement des chercheurs vers le marché

"Nos actions de maturation et de valorisation viendront à la fois contribuer à la compétitivité des entreprises françaises (de la start-up au grand groupe en passant par la PME), et accompagner les chercheurs et enseignants-chercheurs qui auraient envie de sauter le pas de l'entrepreneuriat récemment facilité par la loi Pacte", s’est félicité le président du Réseau Satt. De son côté, Gilles Roussel a rappelé que les Satt "forment des nœuds territoriaux essentiels rassemblant tous les partenaires concernés (universités, écoles, organismes de recherche et souvent les collectivités territoriales). Les actions communes que cette convention de partenariat permettra de lancer aideront à ce qu'encore davantage d'établissements et de chercheurs et enseignants-chercheurs sachent utiliser les Satt pour valoriser les résultats de leurs travaux de recherche et leur conférer une valeur économique diffusable sur les marchés".

14 start-up, 14 Satt, 14 histoires

Comme l’a souligné Christophe Derail, vice-président délégué à la recherche partenariale et au transfert à l’université de Pau et des Pays de l’Adour (Uppa), "il y a autant de Satt que d’histoires et de valorisations différentes". Pour en témoigner, 14 start-up accompagnées par les 14 Satt réparties sur le territoire, ont présenté sur un format "120 secondes pour convaincre" leurs technologies innovantes et l’apport des Satt dans leur création et leur développement. Alms Therapeutic, qui a développé un traitement pour les malades du diabète de type 2 résistants à l’insuline, a ainsi signé une licence avec Conectus Alsace, tandis que Bonetag, spécialisé dans la traçabilité des prothèses de genou, a émis des bons de souscription d’actions permettant l’entrée de la SattT AXLR à son capital.

 

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