L’accompagnement des missions locales dans les dispositifs du Pacea et de la Garantie jeunes

Le service des études du ministère du Travail s’est penché sur le rôle des missions locales dans le cadre des dispositifs du Pacea (Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie) et de la Garantie jeunes durant la période 2019-2021. L’enjeu étant de déterminer le niveau d’encadrement des jeunes en fonction des choix opérés.

Remplacée depuis mars 2022 par le Contrat d’engagement jeune (CEJ) qui constitue désormais un parcours distinct du Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (Pacea), la Garantie jeunes n’en demeure pas moins un cas d’étude, notamment lorsqu’il s’agit d’évaluer le degré d’accompagnement des jeunes engagés dans des dispositifs de retour vers l’emploi. C’est tout le sens de l’étude proposée par le service études du ministère du Travail (Dares) qui s’est penché sur la période 2019-2021 pour évaluer le rôle des missions locales auprès des jeunes dans le cadre du Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (Pacea) ainsi que dans sa version "intensive", la Garantie jeunes.

Un accompagnement plus intensif dans un Pacea avec Garantie jeunes

Premier constat, entre 2019 et 2021 plus d’un million de jeunes sont sortis d’un Pacea, le cadre contractuel de l’accompagnement des jeunes en mission locale. Parmi ces sortants, 30% étaient suivis dans le cadre de la Garantie jeunes, un dispositif jugé "plus intensif" et qui s’inscrit alors nécessairement dans le cadre d’un Pacea. Depuis 2017, ce sont en effet les missions locales qui pilotent ces deux dispositifs qui concernent des jeunes âgés entre 16 et 25 ans "rencontrant des obstacles à leur insertion professionnelle et sociale" dans des domaines variés et souvent cumulatifs tels que l’orientation, le logement ou encore l’accès à l’emploi et à la formation. Expérimentée dès 2013 puis généralisée à l’ensemble du territoire à compter de 2017, la Garantie jeunes cible prioritairement des publics qui ne sont ni en études, ni en emploi, ni en formation, et qui sont globalement en situation de précarité.

Au sein des missions locales, l’enjeu consiste alors à mettre en place "une dynamique collective" à partir de groupe de 10 à 20 participants, ce qui distingue d’emblée la Garantie jeunes du Pacea. L’accompagnement s’étale sur une période de 12 mois, renouvelable jusqu’à 18 mois. Période durant laquelle est proposée une aide financière mensuelle modulable selon les revenus et la situation financière du bénéficiaire. Entre 2019 et 2021, souligne l’étude, les parcours Pacea sont en moyenne supérieurs à un an pour une majorité de bénéficiaires : 58% restent plus d’un an et 28%, 2 ans et plus. La Dares souligne également la pertinence de l’effet passerelle entre les deux dispositifs. Pour ceux dont le Pacea inclut une Garantie jeunes, la durée d’accompagnement est plus longue : 50% sont toujours suivis 21 mois après leur entrée en Pacea contre seulement 25% parmi ceux dont le parcours n’inclut pas de Garantie jeunes. Les auteurs de l’étude reconnaissent néanmoins que "l’accompagnement plus léger du Pacea peut constituer un sas transitoire permettant de lever certains freins à un accompagnement plus intensif".

"Les jeunes qui retrouvent un emploi plus rapidement ont probablement un besoin de suivi moins intensif"

S’agissant de l’accompagnement en mission locale, il est par principe plus intensif dans le cadre d’une Garantie jeunes (une vingtaine d’entretiens contre 6 pendant l’exécution d’un Pacea) dont la durée est également plus longue. La Dares note également que les bénéficiaires d’un Pacea sans Garantie jeunes sont moins souvent en formation durant leur parcours (24%) que les bénéficiaires d’un Pacea avec Garantie jeunes (35%). Une différence qui peut s’expliquer, au-delà du contenu des dispositifs eux-mêmes, par les différences de profil de jeunes qui sont plus ou moins éloignés de l’emploi : "les jeunes qui retrouvent un emploi plus rapidement ont probablement un besoin de suivi moins intensif".

Au final, la Dares observe que hors Garantie jeunes, l’accompagnement décroît au fur et à mesure du parcours, puis se stabilise pour les jeunes encore dans le dispositif au bout d’un an. Lorsque le Pacea inclut une Garantie jeunes, cet accompagnement est automatiquement plus intensif, a fortiori sur les 12 premiers mois.

 

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