Lancement de l’Union pour le réemploi solidaire pour défendre les intérêts des acteurs non-lucratifs du secteur

Six réseaux de l’économie sociale et solidaire (Coorace, Emmaüs France, Envie, ESS France, L’Heureux cyclage, Réseau national des ressourceries et recycleries) viennent de lancer l’Union pour le réemploi solidaire, pour "représenter les intérêts des structures de l’ESS spécialistes du réemploi tout en développant des projets structurants". "Investis dans le champ du réemploi solidaire depuis plus de 70 ans, les acteurs de l’ESS ont créé et développé ce secteur aujourd’hui stratégique au moment où la nécessité de consommer moins et mieux devient une urgence", fait valoir cette nouvelle Union sur son site internet.

Si ces acteurs soulignent que la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (loi Agec) de février 2020 "a permis des avancées significatives pour une meilleure prise en compte des enjeux de prévention de la production de déchets", ils considèrent qu’"il manque aujourd’hui une vision stratégique globale sur le développement des activités de réemploi en France". Ces réseaux de l’ESS pointent "une difficulté dans la mise en œuvre des fonds réemploi et un manque de traduction de l’esprit de la loi Agec qui souhaitait soutenir les initiatives citoyennes locales portées par les structures du réemploi solidaire".

Autre problématique à laquelle ces structures se trouvent confrontées : le manque de foncier disponible pour développer leurs activités. Elles en appellent à "des politiques publiques ambitieuses" pour faciliter la mise à disposition de foncier par des collectivités. Enfin, les acteurs de l’ESS du réemploi (principalement associatifs et non-lucratifs, ou à lucrativité limitée dans le cadre des coopératives) font de plus en plus face à la concurrence avec des acteurs lucratifs dans l’accès à la ressource. "Une régulation de l’accès aux gisements disponibles est donc aujourd’hui indispensable si l’on souhaite conserver des offres locales de réemploi sur l’ensemble des filières, en particulier sur les filières non rémunératrices qui s’équilibrent grâce à celles à plus forte valeur ajoutée", mettent-ils en avant.

Ces six réseaux représentent environ 2.000 structures, dont une grande majorité de structures de l’insertion par l’activité économique (SIAE), employant 40.000 personnes et mobilisant quelque 20.000 bénévoles. Ces entités "collectent plus de 400.000 tonnes d’objets chaque année, réemploient près de 200.000 tonnes, et touchent plus de 7 millions de bénéficiaires qui accèdent à des biens de consommation courante à prix solidaire", indique l’Union pour le réemploi solidaire. Cette dernière insiste par ailleurs sur le "maillage très fin du territoire" de ces entreprises de proximité, "implantées sur l’ensemble du territoire national", et sur l’"empreinte carbone minimale" associée à leurs activités.