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Le gouvernement veut accélérer la transformation des bureaux de tabac en commerces de proximité

Le réseau des buralistes a signé un protocole d'accord avec le gouvernement, vendredi 2 février, pour accélérer la transformation des bureaux de tabac en commerces de proximité, alors que le passage du prix du paquet à 10 euros d'ici à 2020 s'annonce comme un coup dur.

Le gouvernement veut aider les buralistes à se convertir progressivement en commerces de proximité moins dépendants du tabac, alors que les orientations prises par la politique de santé feront grimper le prix du paquet de cigarettes à 10 euros d’ici 2020 (contre environ 7 euros aujourd’hui). C’est le sens du nouveau "protocole d’accord sur la transformation du réseau des buralistes" pour la période 2018-2021 signé ce vendredi 2 février entre le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin et le président de la Confédération des buralistes Philippe Coy. "L’objectif prioritaire de ce nouveau protocole est d’accompagner les buralistes dans la transformation profonde de leur métier, passant du modèle de débitant de tabac à celui de nouveau commerçant de proximité", indique Bercy, dans un communiqué.
Pour ce faire, plusieurs moyens seront mis en œuvre, notamment la création d’un "fonds temporaire de transformation des buralistes" doté de 20 millions d’euros par an jusqu’en 2021. "Ce fonds va permettre l’élaboration d’un projet commun et modulaire pour le réseau, intégrant à la fois une nouvelle identité, une logique multi-activité, des partenariats avec l’économie locale, la digitalisation ou encore des démarches RSE (efficience énergétique, démarches écoresponsables, etc.)", précise la Confédération des buralistes, dans un communiqué.
Les buralistes "dont l’activité économique serait significativement pénalisée par l’augmentation des prix du tabac" (baisse de 15% des livraisons sur un trimestre) bénéficieront par ailleurs d’une "remise transitoire" sur les livraisons en plus des aides existantes. 

Encadrer les achats transfrontaliers

Dans les zones rurales, les zones urbaines sensibles et les départements frontaliers, ils bénéficieront d'un coup de pouce supplémentaire : la prime de diversification d’activité est portée de 2.000 à 2.500 euros, et à 3.000 euros pour les buralistes éligibles à la remise transitoire. Pour rappel, cette prime créée en 2012 est versée aux bureaux de tabac qui proposent au moins 5 services de proximité (délivrance de timbres postaux ou fiscaux, alimentation, réception de colis, presse, jeux de grattage...). Enfin, l’indemnité de fin d’activité est étendue aux départements transfrontaliers.
Le gouvernement annonce également qu’il "portera une initiative au niveau européen" afin de pousser à une harmonisation des niveaux de fiscalité sur le tabac en Europe. Il souhaite dans le même temps encadrer strictement les achats transfrontaliers de tabac des particuliers.

"Mois sans tabac"

Le prix du paquet qui a augmenté de 30 centimes au mois de novembre, augmentera d’un euro de plus au mois de mars. Six augmentations sont prévues pour arriver à 10 euros. Une augmentation progressive qui doit permettre aux fumeurs "de se préparer, de trouver les moyens d'arrêter", indiquait la ministre de la Santé Agnès Buzyn en septembre.
Sur son site, la Confédération des buralistes n’y va pas par quatre chemins : le prix du paquet à 10 euros signifie la mort de 5.000 bureaux de tabac, "des villages et quartiers vides"… Pourtant Philippe Coy se félicite de ce protocole qui doit permettre de "construire un nouveau modèle de commerce pour les buralistes, répondant aux nouveaux besoins de proximité des Français". Et la confédération souhaite aussi accompagner la politique de santé d’Agnès Buzyn. "Les buralistes s’engagent aujourd’hui dans une démarche inédite et résolument responsable pour accompagner la politique de santé publique sur le tabac et souhaitent ainsi être associés à l’opération "le Mois Sans Tabac", indique Philippe Coy, cité dans le communiqué de la confédération. Au mois de mars, les buralistes chercheront à sensibiliser leurs clients en les orientant vers le "vapotage"…
Aujourd’hui, 29% des Français fument et le tabac est responsable du décès prématuré de 75.000 personnes chaque année.
 

 

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