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Le Grand Lyon va créer une zone à faibles émissions qui n'interdira pas tous les véhicules polluants

La future zone à faibles émissions (ZFE) de la métropole lyonnaise, qui sera instaurée le 1er janvier 2020, interdira la circulation en son sein des poids lourds et véhicules utilitaires les plus anciens mais pas celle des véhicules individuels.

Après Grenoble et Paris, la métropole de Lyon introduira en 2020 une zone à faibles émissions (ZFE). Elle a voté une délibération en ce sens ce 28 janvier. Mais l'interdiction de circuler dans la future zone pour réduire la pollution ne s'appliquera qu'aux poids lourds et véhicules utilitaires les plus anciens. "La qualité de l'air est un enjeu majeur en termes de santé publique et d'attractivité", a souligné le président du Grand Lyon, David Kimelfeld, en présentant le dispositif. Celui-ci ne concerne pas, pour l'heure, les voitures des particuliers car il était "hors de question de commencer en égratignant les revenus les plus modestes".
A Lyon, le trafic routier représente plus de 60% des émissions de dioxyde d'azote (NO2), dont le niveau actuel dépasse les limites européennes et près de 48.000 habitants (sur 1,4 million dans l'agglomération) y étaient surexposés en 2016, selon une étude. Les poids lourds et utilitaires légers transportant des marchandises pèsent la moitié de cette pollution routière, pour seulement un quart des kilomètres parcourus sur le territoire.
A compter du 1er janvier 2020, les plus anciens de ces véhicules, porteurs de vignettes Crit'Air de niveau 4 et 5, ne pourront plus circuler ni stationner à l'intérieur d'un périmètre couvrant les villes de Lyon, Caluire-et-Cuire et Villeurbanne, en mordant sur Bron et Vénissieux à l'intérieur du périphérique. Sous peine d'amende : 135 euros pour les camions, 68 euros pour les utilitaires. Au 1er janvier 2021, l'interdiction sera étendue aux vignettes de niveau 3, pour exclure au total quelque 30.000 véhicules de la ZFE.

Dérogations et mesures d'accompagnement

Le dispositif prévoit cependant des dérogations : permanentes pour les véhicules d'intérêt général (secours, sécurité) ou ceux des handicapés ; jusqu'en 2022 pour certaines professions (BTP, transport frigorifique, etc.), le temps qu'elles renouvellent leurs parcs ; ou temporaires (pour les chantiers ou tournages de film par exemple).
La métropole a prévu parallèlement un budget d'un million d'euros, sur trois ans, pour aider les entreprises - de moins de 250 employés et jusqu'à 50 millions d'euros de chiffre d'affaires - à acheter ou louer des véhicules "propres" : 10.000 euros de subvention, par exemple, pour un poids lourd roulant au gaz naturel.
Ces mesures visent à réduire de moitié dès 2021 le nombre d'habitants surexposés au dioxyde d'azote qui a déjà baissé.
A Grenoble, un dispositif similaire est en place depuis deux ans et doit être étendu prochainement aux voitures des particuliers. La métropole du Grand Paris a prévu une ZFE à partir de juillet pour les véhicules les plus polluants, y compris ceux des ménages.
En octobre, une quinzaine de métropoles en tout se sont engagées auprès du ministère des Transports à mettre en place ou à renforcer de telles zones d'ici 2020 comme la métropole d'Aix-Marseille Provence, celle de Toulouse ou Fort-de-France.

 

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