Le plaidoyer d’Alliance villes emploi pour la sécurisation des interventions financières de l’Europe

Le réseau d’élus Alliance villes emploi publie une contribution à l’approche du scrutin européen du 9 juin prochain, appelant les futurs parlementaires européens à continuer d’agir "en faveur des aides financières européennes pour l’emploi, l’insertion et l’innovation dans nos territoires".

Les quelque 210 élus du réseau Alliance villes emploi (AVE) s’inquiètent des risques que ferait peser sur les fonds structurels européens un Parlement sorti des urnes qui pourrait remettre en cause les dispositifs existants à l’occasion des débats sur "le prochain cadre financier pluriannuel 2028-2034". L’enjeu, vu des territoires, est majeur tant l’impact des fonds structurels sur la définition des politiques nationales en matière d’insertion, d’emploi et de développement économique des territoires est déterminant, souligne l’AVE dans sa contribution qui rappelle que plus de 80% des actions réalisées par les adhérents du réseau "sont rendues possibles grâce au fonds social européen (FSE) dans le cadre de politiques publiques définies par l’État français".

L’Europe, garante des politiques en faveur des personnes les plus fragiles

L’Alliance villes emploi insiste - à rebours d'un récent rapport de la Cour des comptes - sur le poids déterminant des fonds européens, notamment le FSE+, dans la mise en œuvre de stratégies territoriales à travers les Plie (plans locaux pour l’insertion et l’emploi) ou encore les Maisons de l’emploi. En résumé, "l’Europe donne aux collectivités locales les moyens de développer des politiques ciblées répondant aux besoins spécifiques de leur population". Elle est, insiste l’AVE, "garante" de ces politiques en faveur des publics les plus fragiles. D’où la nécessité "d’œuvrer à la poursuite des engagements européens en faveur du développement économique et de la cohésion sociale des territoires".

Un impact majeur sur le financement des Plie

Les Plie, rappellent les signataires de cette contribution, ont permis depuis 1990 "de faciliter le retour à l’emploi durable de 48% en moyenne des publics accompagnés". Chaque année, 135 Plie permettent d’accompagner 131.000 personnes dont 62.000 sont des bénéficiaires du RSA et 42.000 des demandeurs d’emploi de longue durée. "Sans le FSE+, ce serait impossible." En partie en raison de l’effet levier de ces contributions européennes qui facilitent la mobilisation "de fonds alternatifs" : pour 1 euro apporté par la collectivité dans un Plie, 3,40 euros sont abondés par le FSE et 2,40 euros apportés par d’autres contributeurs publics. Idem pour la clause sociale d’insertion dont la mise en œuvre a permis en 2023 à 65.000 personnes de retrouver un emploi, souligne l’AVE. Quant aux Maisons de l’emploi, 12% de leur financement provient des fonds européens et notamment du FSE+ "dans le cadre de la mise en place d’actions de formation, d’accompagnement à la recherche d’emploi, de conseil en orientation professionnelle ou d’appui à la création d’entreprises".

Dans cette contribution, l’Alliance villes emploi pointe également le rôle crucial des fonds structurels européens en période de crise. Des outils dont elle loue "la flexibilité" et la complémentarité avec les politiques nationales des États membres. À ce titre, le dispositif React-EU initié en mai 2020 s’est avéré particulièrement efficace, proposant "un train de mesures pour soutenir les régions les plus touchées par la crise". En conclusion, "l’absence d’intervention ou un recul des ambitions de l’Union européenne exacerberait inévitablement la fragilité des publics précaires face aux crises économiques et sociales".