Les 27 valident l'accord sur les travailleurs des plateformes numériques

Les États membres ont validé, lundi 11 mars, l’accord obtenu en trilogue sur la directive "travailleurs des plateformes". "De meilleures conditions de travail pour ceux qui délivrent vos repas à domicile", s'est félicitée la présidence belge de l'UE, lundi, sur X. Le texte "améliorera les droits et les conditions de plus de 28,5 millions d'Européens travaillant dans l'économie des plateformes de travail numériques". L'UE s'achemine donc vers la fin d'un processus entamé en décembre 2021 avec la présentation de la proposition de directive par la Commission européenne. Le texte visait à requalifier comme salariés de nombreuses personnes, livreurs de repas ou chauffeurs de VTC indépendants, afin de renforcer leur protection sociale. Elle devait aussi harmoniser les critères de cette requalification à l'échelle européenne. Mais c'est finalement une version édulcorée qui s'apprête à être définitivement adoptée après le vote à venir du Parlement. En effet, un accord trouvé le 13 décembre créait une présomption de salariat sur la base d'une série de critères. Mais cet accord avait été remis en cause quelques jours plus tard, notamment par la France et l'Allemagne. Un accord a finalement été trouvé par les négociateurs en février mais le texte a été largement vidé de sa substance. La liste de critères a été supprimée, laissant les États membres décider comment qualifier les travailleurs. Il n'empêche, "cette directive va permettre de protéger et de donner des droits sociaux à des millions de travailleurs exploités par les plateformes du numérique", se félicite la délégation de la gauche sociale et européenne, avant le vote au Parlement. Le lobby des plateformes regrette pour sa part l'absence d'harmonisation au niveau européen. "Ce texte, bien qu'il constitue une amélioration par rapport aux versions précédentes, ne permet pas d'aboutir à une approche harmonisée dans l'ensemble de l'UE, ce qui crée encore plus d'incertitude juridique" pour les travailleurs", a ainsi fait valoir Aurélien Pozzana, président de l'association "Move EU", qui représente les sociétés de mobilité à la demande telles que Uber.

 

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