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Les écoles de la deuxième chance poursuivent à un rythme soutenu leur maillage du territoire

Avec plus de 15.600 stagiaires accueillis en 2019, soit + 4% en un an, les 133 sites-écoles implantés dans 12 des 13 régions métropolitaines et en outre-mer confirment d’autant plus leur utilité auprès des jeunes sortis du système que plus d’un sur deux trouvent une solution à leur sortie. L’enjeu consiste désormais à assurer la montée en puissance en prévision de l’obligation fin 2020 pour tous les jeunes de 16 à 18 ans de suivre une formation.

Le bilan d’activité de l’année 2019 est plutôt valorisant pour le Réseau des écoles de la deuxième chance (E2C). Non seulement le nombre de jeunes accueillis a progressé de 4% par rapport à 2018, soit 15.631 stagiaires, mais ils sont de plus en plus nombreux à trouver une solution de "sortie positive". En effet, si plus d’un sur deux (55%) a trouvé un emploi ou une formation à la sortie de l’école, le taux grimpe à 63% à l’issue de l’accompagnement individualisé qui se prolonge pendant un an. Un net progrès par rapport à 2018 (60 %) qu’Alexandre Schajer met sur le compte de l’amélioration de la situation économique et de l’information diffusée dans les écoles.

"La part des mineurs dans le public accompagné des E2C ne cesse d’augmenter", ajoute le président du Réseau des E2C. Représentant 6% il y a 5 ans et 9 % en 2017, la proportion des stagiaires de 16 à 17 ans s’élève désormais à 19%. Une évolution amenée à s’accentuer avec l’obligation à compter de septembre 2020 pour les jeunes de 16 à 18 ans d’être en formation.

Créer 2.000 parcours supplémentaires

Directement concerné, le réseau de E2C doit adapter ses structures en conséquence, car un groupe qui compte en moyenne une quinzaine de personnes, ne doit pas compter plus d’un quart de mineurs. D’ores et déjà, 133 sites-écoles sont implantés dans 12 régions, 57 départements et 5 ultrapériphériques. "Seule la Bretagne n’a pas d’école de la deuxième chance, le conseil régional considérant qu’il dispose déjà de dispositif similaire", indique Alexandre Schajer. Les régions financent un tiers du budget (82 millions d’euros en 2018) des E2C (hors rémunération des stagiaires de la formation professionnelle), l’État également (dans le cadre du plan d’investissement dans les compétences), le reste étant réparti entre le FSE, la taxe d’apprentissage, les départements et les communes.

L’année 2020 sera consacrée à la montée en puissance du réseau "pour assurer une couverture plus homogène du territoire" et accueillir plus de jeunes en difficultés, le plan d’investissement dans les compétences ayant fixé comme objectifs de créer 2.000 parcours supplémentaires sur la période 2019-2022 en mobilisant deux leviers : l’extension des capacités d’accueil dans les E2C et la création de nouveaux sites ou de nouvelles écoles.

20.000 à 24.000 stagiaires maximum

En 2019 déjà, outre une réorganisation de la présence des E2C dans cinq régions (Hauts-de-France, Île-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur), onze nouvelles structures ont été ouvertes et 8 autres ont été redimensionnées ou fusionnées pour "accompagner les stagiaires au plus près de leurs besoins". Des E2C existantes ont aussi élargi leur capacité d’accueil avec l’ouverture de neuf nouveaux sites : E2C Charente et Poitou (Angoulême), E2C Gironde (Coutras), E2C Grand Hainaut (Thiérache Vervins), E2C Marseille (Romain – Rolland), E2C Martinique (Schoelcher), E2C Nantes – Saint-Nazaire (Saint-Nazaire), E2C Ouest-Somme (Creil), E2C Pyrénées-Atlantiques (Bayonne), E2C Val-d’Oise (Écouen) et E2C Yvelines (Chanteloup-les-Vignes).

Ainsi, Alexandre Schajer table sur 16.000 à 16.500 stagiaires accueillis en 2020, puis 17.500 à 18.000 en 2021. "L’étiage maximum sera atteint aux alentours de 20.000 à 24.000 personnes", prévient le président déplorant la difficulté à attirer les jeunes vers les métiers les plus en tension, tels le bâtiment, l’industrie et l’agriculture.