Les fédérations sportives en forme olympique

Une étude de l'Insee met en lumière le rebond du nombre de licences dans les fédérations de sports olympiques après la baisse des années "Covid". Selon la région ou le département, mais aussi selon le type de commune de résidence, tous les territoires n'affichent pas le même niveau de résultats. 

À quelques mois des Jeux de Paris, les fédérations représentant les sports olympiques d'été ont retrouvé un nombre de licenciés égal au niveau d'avant la crise sanitaire, même si d'importantes disparités régionales existent, nous apprend l'Insee dans son "Panorama des licences sportives dans les fédérations olympiques de Paris 2024", publié le 16 avril.

En 2022 – dernière année pour laquelle les données complètes sont disponibles –, 8,82 millions de licences annuelles ont été délivrées par les 32 fédérations organisant la pratique des sports représentés aux Jeux olympiques d'été. Ce niveau correspond à celui de la période 2017-2019, avant que la crise sanitaire liée au Covid-19 ne fasse chuter le nombre de licences de -14% entre 2019 et 2021. 

Le football en tête, la natation en hausse

À ces 8,82 millions de licenciés des fédérations olympiques d'été, il convient d'ajouter les 134.200 licenciés des trois fédérations sportives olympiques d'hiver et les 1,67 millions de licenciés des 54 fédérations sportives unisports non olympiques, soit un total de 10,3 millions de licenciés dans les fédérations unisports. L'Insee ne comptabilisant pas dans son étude les licences des fédérations omnisports ou scolaires.

En termes de pratiques, le football, le tennis et l'équitation demeurent les trois principales fédérations olympiques d'été. Elles ont délivré à elles seules 44% des licences en 2022. La natation (+21%), la lutte (+14%), le triathlon (+13%), le rugby (+12%) et le tir (+12%) sont les fédérations qui ont gagné le plus de licenciés sur la période 2017-2022. À l'inverse, les baisses les plus importantes s'enregistrent en haltérophilie (-39%), tennis de table (-23%) et taekwondo (-23%).

Les régions de l'ouest plus dynamiques

Au-delà chiffres nationaux, l'étude de l'Insee délivre d'intéressantes informations par territoires. Côté départements, les données en valeurs absolues placent en tête le Nord (326.200 licences), la Gironde (249.700) et les Bouches-du Rhône (248.900), lesquels sont respectivement les premier, troisième et cinquième les plus peuplés de France. Rapporté à la population, ce sont les Landes et la Mayenne (168 licences pour 1.000 habitants), les Yvelines (166) et les Pyrénées-Atlantiques (164) qui présentent les taux de licences sportives les plus élevés. En bas de classement, on retrouve la Guyane (66 licences pour 1.000 habitants), Mayotte (75) et la Seine-Saint-Denis (68).

À l'échelle régionale, les Pays de la Loire (154 licences pour 1.000 habitants) arrivent en tête, devant la Bretagne (152) et la Nouvelle-Aquitaine (145). Pour la métropole, l'Île-de-France ferme la marche avec seulement 119 licences pour 1.000 habitants. Pour les régions, l'Insee met également en exergue l'évolution sur la période 2017-2022 : en métropole toujours, tandis que la Corse (+4,4% de licences), la Provence-Alpes-Côte d'Azur (+4,1%) et l'Occitanie (+3,7%) enregistrent les hausses les plus importantes, peu ou prou en rapport avec l'évolution de leur population respective, le Centre-Val de Loire (-6,1%), le Grand Est (-4,3%) et la Bourgogne-Franche-Comté (-2,6%) connaissent des baisses sensibles, sans commune mesure avec leur démographie.

Moins de licenciés dans l'urbain dense

Une dernière approche retient l'attention : les licences selon le type de commune de résidence. Ici, les résidents des communes urbaines denses représentent 38% de la population mais seulement 33% des licenciés des fédérations olympiques d'été. À l'inverse, les habitants des communes urbaines à densité intermédiaire et des communes rurales périurbaines sont proportionnellement plus souvent licenciés. Pour l'Insee, cela s'explique par "la plus grande présence dans ces territoires de familles et d'enfants".

Enfin, l'Insee met en lumière la répartition des licences selon le type de commune de résidence pour chaque fédération. La fédération de hockey sur gazon est ainsi celle qui recrute le plus dans l'urbain dense (65% de ses licenciés), loin devant l'escrime et le taekwondo (52%). À l'opposée, le rugby (26% des licenciés), l'équitation (24%) et surtout le cyclisme (17%) séduisent moins les habitants de l'urbain dense. L'haltérophilie (47% de ses licenciés) et le surf (44%) recrutent plus dans l'urbain de densité intermédiaire, tandis que le cyclisme et l'équitation puisent près d'un tiers (30%) de leurs licenciés dans le rural périurbain. Ces deux derniers sports recrutent également une part non négligeable – respectivement 19% et 18% de leurs licenciés – dans le rural non périurbain, tout comme le rugby et le canoë-kayak (17%).

Relever le défi de la croissance

La hausse du nombre de licences enregistrée depuis la fin de la crise sanitaire devrait encore s'accroître. Selon l'Insee, elle devrait s'établir pour 2023 à +5% par rapport à 2017. La Fédération française de basket-ball (FFBB) a récemment fait savoir qu'elle avait enregistré une augmentation de 6,85% du nombre de ses licenciés entre les saisons 2021/2022 et 2022/2023. Mais cette croissance a son revers. Dans un communiqué du 16 avril, Jean-Pierre Siutat, son président, indiquait "avoir refusé près de 180.000 jeunes ces deux dernières saisons par manque de créneaux [dans les équipements, ndlr] et d'encadrement". Alors que les Jeux olympiques devraient être un accélérateur d'attractivité pour les fédérations, ces dernières – accompagnées de l'État, qui leur accorde 75 millions d'euros cette année dans le cadre des projets sportifs fédéraux, et des collectivités territoriales – devront relever le défi de l'accueil des nouveaux licenciés. 

 

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