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Les polices municipales des villes moyennes, toujours plus armées et mieux équipées

Les maires de villes moyennes se montrent favorables à ce que leur police agisse en complémentarité de l'Etat sur le "petit judiciaire". Pas question toutefois de servir de "réserve d'ajustement" en matière de police administrative.

98% des villes moyennes disposent d’une police municipale, avec une moyenne de 31 agents, indique le 5e baromètre de Villes de France sur les polices municipales, publié mardi 13 octobre. Les résultats de ce baromètre reposent sur les réponses fournies par 50 villes moyennes. Ces polices comprennent en moyenne 17 policiers municipaux, 6 agents de surveillance de la voie publique et 5 opérateurs de vidéo-surveillance.

Conséquence du contexte terroriste de ces dernières années, le baromètre constate une "acculturation progressive de l’armement" et une "montée en gamme". Dans 62% des cas, les policiers municipaux sont équipés d’armes à feu, soit 12 points de plus qu’au niveau national. Il s’agit le plus souvent de pistolets semi-automatiques chambrés en 9 mm de type Sig-Sauer, Glock 17 ou Berreta. Sur le panel de 50 villes, six municipalités ont engagé une réflexion pour équiper leurs agents (Fécamp, Blois, Liévin, Montceau-les-Mines, ; Saint-Brieuc et Villers-lès-Nancy).

Plus généralement, la panoplie du policier municipal s’apparente de plus en plus à celle de leurs homologues nationaux : gilets pare-balles (pour un coût de 500 à 800 euros), essor des armes non-létales (taser, lanceurs de balles LBD…). "Le nombre de villes disposant de ces moyens a en effet doublé en proportion par rapport au précédent panorama", précise le baromètre. Trois villes sur cinq ont en outre recours aux caméras-piétons.

Complémentarité et non substitution

Mais "la police municipale doit continuer à agir en complémentarité – et non en substitution de la police nationale ou de la gendarmerie", insiste Caroline Cayeux, présidente de Villes de France, en introduction de ce baromètre. Cette "évolution progressive des rôles" constatée sur le terrain nécessite que l’Etat "clarifie sa vision et sa doctrine d’emploi de l’ensemble des acteurs de la sécurité". Les maires se montrent très attachés au rôle de "police de proximité" de leur police qui va "au contact de la population" et constitue de ce fait "un relais d’information pour le maire". Si 58% d’entre eux se montrent favorables à ce que leur police agisse en complémentarité de l’Etat sur le "petit judiciaire", plus de huit sur dix refusent qu'elle soit utilisée comme une "réserve d'ajustement" de la police d'Etat sur les missions de police administrative.

Le budget global de fonctionnement de ces polices s’établit à 880.000 euros avec un écart de 100.000 à 3 millions pour les plus importantes. Les budgets d’investissements se montent à 215.000 euros avec une large part (198.000 euros) dédiée à la vidéo-protection, sachant que 92% des villes moyennes en sont équipées. Seules Lannion, Saint-Lô et Villers-lès-Nancy n’en disposent pas. 

Les villes interrogées se montrent plutôt satisfaites des conventions de coordination passées avec l’Etat (obligatoires dès 5 agents). Toutefois, "des efforts de mise à jour doivent être réalisés notamment depuis les attentats, compte tenu du développement de l’armement létal des policiers municipaux, mais aussi avec l’extension ou l’amélioration des réseaux de vidéo-protection et l’apparition des caméras-piétons".

 

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