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Présidentielle - Les scores d'Emmanuel Macron région par région... en attendant les législatives

Emmanuel Macron accède à la tête de l'Etat après avoir obtenu dimanche les deux tiers des suffrages exprimés. Marine Le Pen n'est arrivée en tête que dans deux départements, l'Aisne et le Pas-de-Calais. Ce deuxième tour a donné lieu à des taux records d'abstention ainsi que de votes blancs et nuls. En attendant la passation de pouvoirs prévue pour le 14 mai, l'heure est à la composition du gouvernement et aux investitures pour les législatives, dans un contexte des plus mouvants et incertains.

Emmanuel Macron a finalement été élu président de la République dimanche avec près des deux tiers des suffrages exprimés. Les derniers chiffres en date du ministère de l'Intérieur sous réserve d'éventuelles rectifications par le Conseil constitutionnel (résultats également disponibles en ligne commune par commune) : 65,68% des voix pour Emmanuel Macron, 34,32% pour Marine Le Pen. Avec un score final supérieur à 10,5 millions de voix, le Front national dépasse largement son record du premier tour (7,7 millions de voix).
Ce second tour a été marqué par la plus forte abstention depuis 1969 (24,66%). Contrairement à 2002 où la présence du Front national avait mobilisé, l'abstention augmente nettement par rapport au premier tour (22,23%). Les blancs et nuls approchent quant à eux les 9% des votants et 12% des inscrits (8,75% de votes blancs, 3,03% de votes nuls), un record pour une présidentielle. Selon un sondage Opinion Way, 27% des électeurs de Nicolas Dupont-Aignan ont voté blanc ou nul, tout comme 25% de ceux de Jean-Luc Mélenchon, 21% de ceux de François Fillon et 9% de ceux de Benoît Hamon. C'est la première fois depuis 1969 que le taux de participation au second tour est inférieur à celui du premier tour. Au total, plus d'un Français sur trois a refusé de choisir entre les deux candidats.
Les scores les plus élevés obtenus par Emmanuel Macron se retrouvent à Paris (89,68%), dans les Hauts-de-Seine (85,65%), le Val-de-Marne (80,32%), en Seine-Saint-Denis (78,81%) Ille-et-Vilaine (77,67%), Martinique (77,55%), le Finistère (77,33%), les Yvelines (77,15%), la Loire-Atlantique (77,14%).
Marine Le Pen a pour sa part remporté la majorité des suffrages dans deux départements, l'Aisne (52,91%) et le Pas-de-Calais (52,05%). Les autres départements affichant les meilleurs résultats pour le Front national sont la Haute-Marne (49,52%), la Corse-du-Sud (49,41%), les Ardennes (49,27%), le Var (49,15%), la Meuse (48,38%), la Haute-Saône (48,29%) et la Haute-Corse (47,73%).

Un gouvernement... et un Parlement

Emmanuel Macron doit désormais dévoiler le nom de son Premier ministre et la composition de son gouvernement. Ce sera vraisemblablement chose faite lundi 15 mai, la passation de pouvoir avec François Hollande ayant été annoncée pour dimanche. Le secrétaire général d'En Marche, Richard Ferrand, a déclaré à ce sujet ce 8 mai : "Ceux qui viennent d'horizons différents, d'une sensibilité plutôt de droite, du centre ou de la gauche, qui sont d'accord sur les grands chantiers qu'Emmanuel Macron juge nécessaires" devront "se retrouver pour gouverner et construire une majorité".
D'ici là, En Marche! – rebaptisé "La République en marche" ce 8 mai – doit trancher cette semaine les délicates investitures pour les législatives des 11 et 18 juin, avec une forte place promise au "renouvellement". Le PS, principal parti de l'Assemblée sortante mais balayé par la présidentielle, est évidemment en danger. Quant à la droite, absente du second tour pour la première fois depuis 1958, elle tentera d'imposer à Emmanuel Macron une cohabitation, avec François Baroin comme meneur de campagne. Mais plusieurs responsables de droite pourraient être tentés de rejoindre Emmanuel Macron, tel Bruno Le Maire, prêt à "travailler dans une majorité de gouvernement". Si tel est le cas, il aura un adversaire LR aux législatives, a répliqué François Baroin. Le Front national, qui n'a que deux élus sortants dans l'Assemblée, vise "un groupe extrêmement important comme première opposition".
Selon un sondage Kantar Sofres-OnePoint, En Marche! recueillerait entre 24% et 26% des intentions de vote aux législatives, devant Les Républicains (22%), le Front national (21-22%), la France insoumise (13%-15%) et le PS (8-9%). Toutefois, d'après une étude Ipsos Sopra-Steria, 61% des Français ne souhaitent pas qu'Emmanuel Macron dispose d'une majorité absolue, soit plus de 289 députés, qui permet de garantir les votes et notamment le premier d'entre eux, sur la confiance au gouvernement. "On est dans une présidentielle à quatre tours" et les électeurs de François Fillon et Jean-Luc Mélenchon qui ont voté Macron dimanche ne vont pas reprendre le même bulletin en juin, a prévenu Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos, sur France Inter. Les projections s'avèrent à ce stade "hasardeuses", ajoute-t-il. Il risque d'y avoir presque autant de configurations que de circonscriptions, compte tenu des mouvements de fond en cours, avec des changements d'étiquette possibles jusqu'à la date limite de dépôt des candidatures le 19 mai.

Quelle étiquette ?

Les noms des 577 candidats investis par En Marche! seront annoncés d'ici mercredi, seuls 14 étant connus actuellement. Au moins la moitié seront issus de la société civile et, pour le reste, le dosage gauche-droite-centre devra être subtil pour ne braquer aucun électorat.
En Marche! permet la double appartenance politique à ses adhérents et militants, mais demande impérativement à ses futurs députés le rattachement sous sa bannière en préfecture. Au gré des déclarations des uns et des autres, la position d'En Marche! sur la double appartenance a pu paraître floue ou ambiguë. Lundi matin encore, Jean-Paul Delevoye, président de la commission d'investiture d'En Marche, a écarté toute possibilité de double étiquette avec un autre parti politique pour les candidats investis aux législatives ; "Notre position n'a pas varié : si vous souhaitez soutenir le projet présidentiel, vous vous inscrivez au mouvement En Marche! !, vous allez à la préfecture sous l'étiquette En Marche! !".
"Le parti ou groupement de rattachement doit être unique. La loi exclut qu'un même candidat puisse indiquer, au moment de sa déclaration de candidature, plus d'un parti ou groupement de rattachement", indique le ministère de l'Intérieur dans son mémento pour les législatives 2017. "Il faut s'inscrire dans la logique 'la République en marche', s'inscrire en préfecture là-dessus et s'engager à siéger dans le groupe de la majorité présidentielle le moment venu", a insisté lundi Richard Ferrand."Pas de double investiture", a-t-il redit dans la soirée. Avec, toutefois, une exception pour le Modem en vertu de l'accord passé entre Emmanuel Macron et François Bayrou.
Mais pour le reste, "il ne sera pas fait de contrôle policier sur la double appartenance", indique un conseiller d'Emmanuel Macron. Rien n'empêche donc les élus de conserver leur carte d'adhérent au Parti socialiste ou chez Les Républicains par exemple. Vendredi dernier, Emmanuel Macron avait ainsi assuré qu'il ne demanderait "à personne de déchirer sa carte". Tout en soulignant que PS comme LR ne permettaient pas dans leurs statuts cette double appartenance et menaçaient d'exclusion quiconque transgresserait cette règle.
Dans le même temps, les autres partis avancent leurs pions. "Il appartiendra au président de la République de prendre les initiatives qui s'imposent, et ce sera le moment, bien sûr, de prendre à notre tour nos propres responsabilités", selon Alain Juppé. Jean-Luc Mélenchon, fort de ses sept millions d'électeurs au premier tour, a considéré qu'"une nouvelle majorité parlementaire est possible autour de nous" pour "rompre avec le passé". Mais le leader de La France insoumise n'envisage aucune alliance à gauche pour atteindre cet objectif. Au PS, les divergences ont éclaté au grand jour, avant un bureau national ce mardi. Si Benoît Hamon a appelé de ses vœux un "rassemblement" de la gauche pour les législatives, mélenchonistes compris, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll affirme pour sa part vouloir "travailler avec Emmanuel Macron".
 

LES RESULTATS REGION PAR REGION

Ile-de-France

Emmanuel Macron, déjà arrivé largement en tête du premier tour de l'élection présidentielle en Ile-de-France, survole le second tour dans la région-capitale et s'offre même un plébiscite à Paris en frisant les 90% des voix.
Le candidat d'En Marche! remporte haut la main avec 78,72% des voix les sept départements de la région et les 20 arrondissements de Paris - où il culmine à 89,68% - qui lui avait déjà donné au premier tour son meilleur score de tous les départements français. Au premier tour, Emmanuel Macron avait rassemblé 28,63% des voix en Ile-de-France et la présidente du Front National 12,57%. Quatre des cinq départements "les plus Macron" se situent en Ile-de-France (Paris, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne et Seine-Saint-Denis).
"À Paris, 90% des suffrages pour @EmmanuelMacron et seulement 10% pour l'extrême-droite. Fière des Parisiens !", s'est félicitée sur Twitter la maire socialiste de la capitale Anne Hidalgo. Le Front national n'avait réalisé que 4,99% au premier tour et double ainsi ce score. A Paris, c'est le IIIe arrondissement qui vote le plus Macron, à 93,41%.
En Seine-et-Marne, le département le plus rural d'Ile-de-France, Marine Le Pen réalise son meilleur score francilien avec 36,14% des voix. C'est là aussi qu'elle avait réalisé ses meilleurs résultats au premier tour, talonnant M. Macron. La dirigeante du FN dépasse les 50% souvent dans les petits villages, comme à Yèbles (50,8%), Maison-Rouge (56,2%) ou Saint-Just-en Brie (60,3%).
Dans le Val-de-Marne, dernier département communiste de France, M. Macron, arrivé en tête au premier tour devant Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), remporte 80,32% des voix. Il obtient une majorité écrasante à Vincennes (88,9%), à Nogent-sur-Marne (85,5%) ou à Saint-Mandé (89,1%). Marine Le Pen progresse de huit points et demi.
En Essonne, M. Macron remporte 72,18%. A Yerres, fief de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) que Mme Le Pen voulait nommer Premier ministre en cas de victoire, la dirigeante frontiste est nettement battue, avec un petit 31,53%. A Evry, la ville de l'ex-Premier ministre Manuel Valls, M. Macron fait 80,67%. Dans le riche département des Hauts-de-Seine, M. Macron s'adjuge 85,65 % des voix. Ce département de droite avait placé M. Macron à trois points devant François Fillon (LR) au premier tour. Neuilly-sur-Seine le plébiscite à 88,78%, Ville-d'Avray à 88,35%. Levallois-Perret, le fief des Balkany, lui donne 86%. Il obtient aussi 87,38% à Issy-les-Moulineaux et 88,96% à Sceaux.
En Seine-Saint-Denis, seul département francilien remporté au premier tour par M. Mélenchon, M. Macron s'adjuge 78,81%. Comme à chaque scrutin, l'abstention est particulièrement élevée, à 32,49% pour ce second tour. Dans certaines communes, Marine Le Pen obtient des scores élevés comme 34,69% à Montfermeil, 39,91% à Vaujours et 41,58% à Coubron, son meilleur score dans le département.
Dans les Yvelines, où M. Macron avait été talonné par François Fillon au premier tour, il s'adjuge 77,15%. A Trappes, la ville de Benoît Hamon, il a recueilli 80,65% des voix ; à Mantes-la-Ville, seule ville d'Ile-de-France dirigée par le FN, 68% ; A Auffargis, où Christine Boutin (Parti Chrétien-Démocrate) a voté Le Pen, 79,1%.
Dans le Val-d'Oise, département plutôt rural, Emmanuel Macron obtient 72,53%. L'abstention s'élève à 28%. A Sarcelles, où le candidat Macron avait tapé dans un ballon de foot avec quelques jeunes, il réalise 78,81%. Là encore, le Front national se place en tête dans les petits villages comme Epinais-lès-Louvres (59%), Amenucourt (58%), Chennevières (54%).
En froid notoire avec l'ex-ministre de l'Economie, Mme Hidalgo qui avait soutenu le candidat socialiste Benoît Hamon avant d'appeler à voter Macron pour faire barrage au FN, a félicité le président élu, lui souhaitant sur Facebook de "réussir pour notre pays en l'inscrivant dans un avenir démocratique, écologique, social et européen". Après avoir estimé que "la France a évité le pire", Valérie Pécresse, présidente LR de la région, a pour sa part immédiatement appelé à la bataille des législatives. "Non, le clivage droite-gauche n'est pas mort", a indiqué sur Facebook l'élue francilienne en annonçant qu'elle ferait "entendre la voix d'une droite authentique, une droite fière de ses valeurs".

Auvergne-Rhône-Alpes

Emmanuel Macron s'est imposé largement en Auvergne-Rhône-Alpes, où il avait viré en tête à l'issue du premier tour mais où Marine Le Pen avait remporté quatre départements sur douze. Il la devance cette fois partout, obtenant 67,13% des voix contre 32,87% pour la candidate du Front national sur l'ensemble de la deuxième région française que préside le vice-président du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez.
En 2012, François Hollande l'avait emporté en Auvergne et Nicolas Sarkozy en Rhône-Alpes. Cinq ans plus tard, Emmanuel Macron y obtient un de ses meilleurs scores à Lyon, ville dont le sénateur-maire PS, Gérard Collomb, a été l'un de ses premiers soutiens. Il l'emporte avec 84,11% des suffrages après 30,31% au premier tour, ayant bénéficié d'un très bon report de voix. François Fillon y était arrivé en deuxième position le 23 avril avec un score de 23,41% et Jean-Luc Mélenchon troisième avec 22,84%.
Même plébiscite à Villeurbanne, autre municipalité PS, où M. Macron atteint 79,51% des voix. Une performance saluée par la ministre de l'Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, qui y sera candidate aux législatives en juin. "J'appelle les Villeurbannaises et les Villeurbannais à un large rassemblement citoyen derrière ma candidature que je place sous le signe des conquêtes sociales, de l'émancipation culturelle et éducative et de la réussite de notre jeunesse. Les 11 et 18 juin, votez pour vos idées", a-t-elle lancé dans un communiqué dimanche soir.
Dans la métropole de Lyon, le candidat d'En Marche! l'emporte aussi nettement à Vaulx-en-Velin (75,93%) où le candidat de la France insoumise avait obtenu près de 40% des voix au premier tour, mais le taux de participation y a été de seulement 52,04%.
Emmanuel Macron fait aussi un excellent score à Grenoble (82,67%), ville dirigée par l'écologiste Eric Piolle allié au Parti de Gauche, où le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon s'était imposé au premier tour avec 28,88% des suffrages. Sur l'ensemble de l'Isère, département géré par la droite, Emmanuel Macron obtient 65,81% des voix, avec des scores supérieurs à son résultat national dans les villes communistes de Saint-Martin-d'Hères (73,02%) et Echirolles (72,69%).
Ailleurs dans la région, l'ancien ministre de l'Économie fait mieux que sa moyenne nationale dans le Puy-de-Dôme (71,34%), dépassant même les 80% à Clermont-Ferrand, municipalité socialiste, tout comme à Chamalières, ville dont Louis Giscard d'Estaing (UDI) est le maire. Il remporte le Cantal avec 69,83% des suffrages ; la Haute-Loire avec 63,35% des voix, son score grimpant à 77,23% au Puy-en-Velay, fief de Laurent Wauquiez, et l'Allier (63,90%).
Son résultat est moindre en revanche dans les terres rurales de l'Ardèche (62,37%) où Marine Le Pen s'était imposée au premier tour ; idem dans l'Ain où il enregistre son moins bon résultat de la région (60,94%), ainsi que dans la Drôme (62,62%). Emmanuel Macron obtient 73,80% des voix à Valence, municipalité LR, mais Marine Le Pen l'emporte à Pierrelatte (UDI) avec 52,15% des voix et à Donzère (53,72%), la ville de l'ancien ministre Eric Besson.
Dans la Loire, également remportée par la candidate du FN au premier tour, il s'impose cette fois avec 63,86% des suffrages, et un score de 74,14% à Saint-Étienne (LR), où Jean-Luc Mélenchon l'avait devancé d'une courte tête au premier tour.
Le candidat d'En Marche! s'impose enfin facilement en Savoie (64,74%) et Haute-Savoie (68,66%), avec des scores plus élevés encore à Chambéry (LR) et Annecy (UDI).

Paca

Emmanuel Macron est arrivé en tête dimanche dans les six départements de Provence-Alpes-Côte d'Azur, comblant, y compris à Nice et à Marseille, son retard du premier tour, dans une région où il a bénéficié entre autres de l'appui très remarqué du président LR de la collectivité, Christian Estrosi.
Au premier tour, Mme le Pen était en tête dans cinq départements de la région - seules les Hautes-Alpes avaient placé Emmanuel Macron en tête. En 2012, la région avait donné une large majorité à Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle (près de 58%). Au second, son adversaire a obtenu au total 55,5% des suffrages exprimés dans la région.
Dans les Bouches-du-Rhône, Emmanuel Macron a engrangé 57,9% des voix. A Marseille, où Jean-Luc Mélenchon était arrivé en tête au premier tour et Emmanuel Macron 3e derrière Marine Le Pen, la droite LR et UDI, qui tient la ville, le département et la région, avait explicitement, à quelques exceptions près, appelé à voter pour le candidat d'En marche!, comme le PS. Le vainqueur de dimanche y a enregistré au second tour 64,4% des suffrages exprimés, l'emportant dans les 16 arrondissements de la ville, et notamment assez nettement dans les 13e et 14e, dirigés par le sénateur-maire FN Stéphane Ravier.
Dans les Alpes-Maritimes, bastion traditionnel de la droite, Emmanuel Macron, arrivé derrière sa rivale et François Fillon au premier tour, la dépasse de plus de 10 points au second avec 55,38% des voix contre 44,62%. A Nice, le bastion de Christian Estrosi, il obtient 60,14 % des voix exprimées.
Dans le Var, où l'extrême-droite est bien ancrée, M. Macron bat de justesse Mme Le Pen (50,85% contre 49,15%), même si cette dernière gagne de peu à Fréjus, la plus grande municipalité FN en France dirigée par son directeur de campagne, le sénateur-maire David Rachline, où elle obtient 50,71% des suffrages exprimés. Au Luc, autre ville FN, elle obtient 56,64% contre 43,36% à M. Macron, qui fait par ailleurs d'excellents scores dans certaines communes, comme les villages de Brenon (76%), Verignon (79,17%) et Trigance (76,67%). Mme le Pen arrive toutefois encore près de 4 points devant M. Macron à Cogolin, troisième ville frontiste du département.
M. Macron est aussi en tête dans le Vaucluse, autre bastion de l'extrême-droite dont la nièce de la candidate FN, Marion Maréchal-Le Pen est députée, avec 53,45% contre 46,55%. Il devance largement Marine Le Pen à Avignon (67,11% contre 32,89%) et de peu au Pontet, une autre ville FN de la région, avec 50,8% des voix contre 49,2%.
M. Macron est également en tête dans les Alpes-de-Haute-Provence avec 58,48% des voix contre 41,54% à Marine Le Pen, rattrapant son retard du premier tour où il était arrivé troisième. Le candidat d'En Marche! obtient en particulier 66,7% des suffrages exprimés à Forcalquier, le fief de son porte-parole Christophe Castaner, ex-candidat du PS aux régionales de 2015 en Paca, où il avait été devancé par Jean-Luc Mélenchon au premier tour. Et comme au premier tour, Emmanuel Macron est en tête dans les Hautes-Alpes avec 64,12% de voix contre 35,88% à Mme Le Pen.
Ce second tour de la présidentielle a aussitôt donné le coup d'envoi à la campagne des législatives dans la région. Elu président de Paca en 2015 grâce au retrait de la gauche pour faire barrage au FN, Christian Estrosi (LR) qui avait explicitement appelé à voter Macron au second tour a prévenu : "Dès demain, je me mobiliserai pour faire gagner nos candidats aux élections législatives qui ont eu une attitude républicaine et sans ambiguïté face au FN." Le sénateur-maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (LR) a souhaité, pour les législatives, la victoire de la droite et du centre "pour marquer la rupture que les Français attendent". A gauche, soutien de Benoît Hamon, le candidat PS défait, Patrick Mennucci (PS) a lancé un appel à une "gauche inventive, sociale" s'inspirant "de la campagne de Benoît Hamon".

Hauts-de-France

Le Front national de Marine Le Pen a accentué dimanche une nouvelle fois son enracinement dans les Hauts-de-France, au second tour de la présidentielle, s'imposant dans l'Aisne et le Pas-de-Calais, malgré la montée en puissance d'Emmanuel Macron d'un tour de scrutin à l'autre.
Dans l'ensemble de la région, le candidat centriste s'impose avec 53% des voix (52,94% très précisément) contre 47% à son adversaire d'extrême droite. C'est 12,5 points de moins que sa moyenne nationale pour M. Macron, et 12,5 points de plus pour Mme Le Pen, qui progresse encore par rapport au deuxième tour des régionales de décembre 2015 (43%). Dans des proportions très voisines de la moyenne nationale, beaucoup d'électeurs se sont réfugiés dans l'abstention (25%), ou dans un vote blanc ou nul (autour de 11%).
Le chef de file d'En marche!, bénéficiant là comme ailleurs dans le pays d'un fort mouvement anti-FN des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ou François Fillon, principalement, l'emporte nettement dans le Nord (56,90%), département le plus peuplé de France avec 2,5 millions d'habitants, dans la Somme (54,2%) et l'Oise (53,3%).
Marine Le Pen gagne dans l'Aisne, en proie à la désertification, avec 52,9%, et le Pas-de-Calais (52,05%) où se trouve son fief d'Hénin-Beaumont. C'est dans ces deux départements qu'elle obtient ses meilleurs scores de tout le pays.
Au premier tour, Marine Le Pen avait réalisé le grand chelem, arrivant en tête dans les cinq départements de la région présidée par Xavier Bertrand (Les Républicains), avec une moyenne régionale de 27,8%. D'un tour à l'autre, elle gagne 265.000 voix. Emmanuel Macron, lui, en obtient quelque 885.000 de plus que le 23 avril, où il était arrivé deuxième (20,72%).
Le candidat centriste écrase son adversaire dans les grandes villes : Amiens, sa ville natale (72%), Lille (78%) où Jean-Luc Mélenchon était arrivé en tête au premier tour, ou encore Arras, chef-lieu du Pas-de-Calais (65%). "Les Lillois aiment la fraternité", a commenté Martine Aubry, maire de la capitale des Flandres et opposante à M. Macron, qui a adressé ses "félicitations au nouveau président" dans un tweet lapidaire. M. Macron surclasse aussi Marine Le Pen dans une cité populaire comme Roubaix (74,6%).
Mais Marine Le Pen lui tient la dragée haute dans des villes moyennes comme Saint-Quentin (Aisne, 43%), la ville de M. Bertrand, ou Cambrai, tenue par un maire de Debout la France (46%). Surtout, la candidate frontiste "cartonne" dans l'ancien bassin minier et ses environs, minés par la désindustrialisation, la pauvreté, le déclassement : 64,6% à Auchel, une ville de 11.000 habitants, 59,5% à Bully-les-mines où M. Macron s'était rendu dans l'entre-deux tours, 57,5% à Denain, ancien cité sidérurgique.
A Hénin-Beaumont, municipalité frontiste où elle a voté dimanche, la présidente sortante du FN obtient 61,5% des suffrages, ce qui la place dans une situation idéale pour y conquérir un siège de députée, manqué d'un cheveu en 2012. Au premier tour de la présidentielle de 2012, elle avait fait 35,48% dans cette ville. "Il a été difficile de mobiliser les gens pour Emmanuel Macron, qui ne colle pas à la population du bassin minier", a commenté l'adversaire écologiste de M. Briois à Hénin, Marine Tondelier. Dans l'autre commune frontiste de la région, Villers-Cotterêts (Aisne), Marine Le Pen est devancée de 12 voix par M. Macron, qui y avait fait étape pendant sa campagne. Marine Le Pen domine aussi à Calais (57,42%), ancienne ville communiste affectée par une vague migratoire.

Bretagne

Emmanuel Macron s'est imposé dimanche en Bretagne, au second tour de l'élection présidentielle, avec 75,36% des voix, soit environ dix points de plus que la moyenne nationale, face à Marine Le Pen qui a obtenu 24,64%. Le nouveau président réalise ses meilleurs scores en Ille-et-Vilaine (77,67%) et dans le Finistère (77,33%). Dans les deux autres départements de la région Bretagne, il est néanmoins très largement au-dessus de la moyenne nationale, puisqu'il obtient 73,47% dans les Côtes-d'Armor et 71,56% dans le Morbihan.
La Bretagne, dont les quatre départements s'étaient prononcés lors des deux tours de la présidentielle de 2012 en faveur de François Hollande, a donc plébiscité en 2017 le candidat soutenu, dès avant le premier tour, par son président de région, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, poids lourd du gouvernement sous la présidence de François Hollande. Dans une région où l'on vote traditionnellement beaucoup, l'abstention atteint 20,32%, soit environ quatre points de moins qu'au plan national. Les votes blancs et nuls se situent à 11,68%.
Le vote pro-Macron dans les principales villes bretonnes est très largement au-dessus de la moyenne de la région : 78,55% à Brest, 80,43% à Saint-Brieuc, 80,67 à Vannes, 83,29 à Quimper, la palme revenant à Rennes avec 88,39%.
Les secteurs où le candidat En Marche! réalise ses scores les plus faibles - moins de 65% - sont principalement situés dans le centre-est Bretagne, à cheval sur les Côtes d'Armor et le Morbihan, où le vote s'inscrit historiquement à droite. A noter que, sans doute pour la première fois dans une élection en Bretagne, quatre petites communes rurales - la plus importante ayant un millier d'habitants - ont accordé une majorité au Front national.
Au premier tour, le 23 avril dernier, Emmanuel Macron était arrivé en tête en Bretagne avec 29,05% des suffrages, devant Jean-Luc Mélenchon (19,28%) et François Fillon (19,04%). Marine Le Pen était arrivée en quatrième position, avec 15,33% des votes. Le quotidien Ouest-France a souligné dimanche soir le contraste entre le 6 mai 2012, où plus de 7.000 personnes s'étaient réunies sur la place de la mairie à Rennes pour saluer l'élection de François Hollande, et le 7 mai 2017 au soir, où la même place était déserte.

Grand Est

Emmanuel Macron s'est imposé dimanche dans les 10 départements du Grand Est mais Marine Le Pen y a réalisé des scores beaucoup plus élevés que sa moyenne nationale, frôlant même les 50% dans trois départements.
Dans cette nouvelle grande région, où Mme Le Pen avait fait un carton plein il y a deux semaines en finissant partout en tête, le président élu a réuni un peu moins de 58% des suffrages, soit 7 points de moins qu'au niveau national. Le candidat d'"En marche!" réalise ses meilleurs scores dans les zones urbanisées et densément peuplées, avec 57 à 60% des voix en Meurthe-et-Moselle, dans le Bas Rhin et le Haut-Rhin ou dans la Marne. Une dynamique portée par le poids des grandes agglomérations, qui lui ont été très largement favorables : M. Macron s'est ainsi imposé avec 81% des voix à Nancy et à Strasbourg, plus de 70% à Mulhouse et à Metz et près de 67% à Reims. Dans cette dernière ville, la candidate frontiste avait reçu un accueil houleux lors d'un déplacement surprise vendredi, pour son dernier jour de campagne : des huées et des jets d'oeufs l'avaient contrainte à quitter la cathédrale par une porte dérobée.
Dans les départements ruraux, en revanche, le président élu est davantage à la peine. Dans l'ancienne Champagne-Ardenne, il ne s'impose que sur le fil dans les Ardennes (50,73%) et en Haute-Marne (50,48%). Dans la Meuse, département très rural de l'ancienne Lorraine, le président élu n'a attiré que 51,62% des voix. A Ornes, minuscule village de seulement 10 inscrits, la candidate du FN réussit même un improbable score de... 100%, puisqu'on y compte 3 abstentions, 6 voix Le Pen, un vote blanc et zéro Macron. Situation comparable à They-sous-Vaudemont (Meurthe-et-Moselle), avec 15 inscrits, 9 voix Le Pen et aucune pour Macron.
Dans toute la Grande région - où le numéro deux du FN, Florian Philippot, implanté en Moselle, s'était largement imposé au premier tour des élections régionales fin 2015 - de nombreux villages ou villes moyennes sont restées dans la dynamique du FN. Ainsi en Haute-Marne, les trois plus grandes villes du département que sont Langres, Chaumont et Saint-Dizier ont voté Macron, quand des bourgades à l'image de Joinville et de Wassy ont largement préféré Marine Le Pen à respectivement 57,74% et 59,29% des voix.
"Ce résultat, s'il peut être une formidable espérance, est inquiétant par le haut niveau de l'abstention et la progression importante du nombre de voix en faveur du Front national", a commenté le président socialiste de l'eurométropole de Strasbourg, Robert Herrmann. "Jamais depuis 70 ans la France n'aura frôlé la catastrophe de l'extrême-droite d'aussi près. Le danger s'est éloigné mais n'a pas disparu", a pour sa part déclaré le président (LR) du conseil départemental du Bas-Rhin, Frédéric Bierry.
Près de Mulhouse, "macroniste" à 70%, Wittenheim (14.700 habitants) s'est distinguée en votant à 51,39% pour Marine Le Pen. Son maire, Antoine Homé, est l'un des chefs de file du PS au conseil régional. En revanche à Hayange (15.000 habitants), ville de Moselle gérée par le FN depuis 2014, Marine Le Pen ne recueille que 47,54% des voix.
Enfin à Aÿ-Champagne, village viticole près d'Epernay où le maire PS avait imprimé et distribué une lettre pro-Macron avec les deniers publics - suscitant la colère du FN - c'est effectivement le candidat d'En Marche! qui est sorti vainqueur avec 52,07% des suffrages.

Pays de la Loire

Emmanuel Macron a réalisé un carton plein dimanche dans les Pays de la Loire, en arrivant en tête dans les cinq départements de cette région où le vote penche traditionnellement à droite et où François Fillon était arrivé deuxième au premier tour.
Dans cette région qui avait placé en tête François Hollande en 2012, avec 51,13% des voix, et qui est dirigée par Bruno Retailleau, proche de François Fillon, Emmanuel Macron l'emporte largement face Marine Le Pen, avec 72,42% des suffrages. Le vainqueur de l'élection présidentielle réalise le grand chelem, en confirmant sa victoire dans les trois départements où il avait devancé ses rivaux le 23 avril et en empochant la Mayenne et la Sarthe, qui avaient voté majoritairement pour le candidat des Républicains, président de la région de 1998 à 2002. Le taux d'abstention s'établit à 21,45%, inférieur à la moyenne nationale.
C'est en Loire-Atlantique, le seul département de la région détenu par la gauche, que l'ancien ministre de l'Economie réalise son meilleur score (77,14%). Marine Le Pen, qui avait pris la quatrième place au soir du premier tour, loin derrière Emmanuel Macron mais aussi Jean-Luc Mélenchon et François Fillon avec 13,70% des voix, engrange près de 46.000 suffrages supplémentaires.
Le leader du mouvement En Marche! distance également la candidate d'extrême-droite dans les deux départements centristes de la région, le Maine-et-Loire (72,82%) et la Mayenne (72,02%). L'écart est plus mince en Vendée (69,92%) et surtout dans la Sarthe (63,33%). Dans ce département rural, Marine Le Pen avait pris la deuxième place il y a deux semaines, devançant légèrement Emmanuel Macron, et confirmant la percée du Front national sur les anciennes terres de François Fillon. Le FN était notamment arrivé en tête dans la Sarthe au premier tour des élections régionales en décembre 2015, avec près de 30% des voix, mais aussi lors des départementales en mars 2015.
Comme au premier tour, Emmanuel Macron capitalise dans les grandes villes de la région, où le nombre de bulletins blancs et nuls avoisine ou dépasse partout les 10%. Il l'emporte ainsi avec 76,47% des voix au Mans (où 13,03% des électeurs ont voté blanc) et avec plus de 80% dans les autres chefs-lieux, engrangeant notamment 82,55% des suffrages à Angers et 86,52% à Nantes. Dans la capitale régionale, où l'abstention s'élève à 25,09%, Marine Le Pen gagne 6.437 voix entre les deux tours. La candidate du FN progresse également de plus de 2.100 voix en deux semaines dans l'autre grande ville de Loire-Atlantique, Saint-Nazaire, qui avait placé Emmanuel Macron en tête lors du premier tour, devant Jean-Luc Mélenchon. Le vainqueur de l'élection présidentielle l'emporte avec 77,15% des suffrages dans la cité portuaire.

Occitanie

L'Occitanie a largement choisi Emmanuel Macron dimanche, au second tour de la présidentielle, y compris à Béziers qui était pourtant largement acquise à Marine Le Pen, mais à l'exception de quelques poches FN réparties sur le pourtour méditerranéen.
Dans cette région, où la candidate du FN avait décroché d'une courte tête la première place le 23 avril, le plus jeune président français s'impose dans l'ensemble des départements avec près de 63% des suffrages exprimés, contre 37% à Marine Le Pen. La région a davantage participé que la moyenne de la France métropolitaine (23% d'abstention), en revanche, les votes blancs et nuls (13%) dépassent la moyenne nationale (environ 9% des inscrits).
A Toulouse, quatrième ville de France, M. Macron a raflé près de 83% des suffrages. Dans la ville rose, des applaudissements nourris, une Marseillaise à pleine voix et des "Macron président" ont salué l'intervention du nouveau chef de l'Etat retransmise à l'antenne toulousaine d'En Marche!. Le maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc a félicité le nouveau président, pour lequel il avait appelé à voter, saluant "la sagesse du peuple français, qui a repoussé le danger de l'extrémisme, de l'incompétence et de la démagogie réunis".
En Haute-Garonne, département le plus peuplé d'Occitanie, Emmanuel Macron dépasse les 72% des suffrages. Il décroche également des scores de plus de 70% dans le Lot (72,11%) et l'Aveyron (72,81%), ancien bastion de la droite qui glisse progressivement vers la gauche. La préfecture, Rodez, a voté Macron à plus de 80%.
M. Macron l'emporte également dans les Hautes-Pyrénées avec 68,19% et en Lozère avec 67,03%. Dans le Gers, le jeune candidat avoisine les 67% des voix, dont près de 77% à Auch. Et jusqu'à 95% à Sérempuy, petite commune de ce département. Le Tarn a également voté pour le nouveau président à 63,61%, légèrement endessous du score national, contre 36,39% à son adversaire FN. A Albi, où le candidat d'En Marche! avait tenu son tout dernier meeting, il atteint 75%, et sur les terres de Jean Jaurès à Carmaux, il récolte plus de 63% des voix.
En Ariège, où Jean-Luc Mélenchon avait fait son meilleur second score national au premier tour, M. Macron l'emporte à 63,09%, dont près de 74% dans la préfecture de Foix. Dans le Tarn-et-Garonne, ancien fief du ministre PRG de l'Aménagement du territoire, Jean-Michel Baylet, Emmanuel Macron dépasse les 57% des suffrages, mais la petite ville de Balignac accorde 95% de ses suffrages à Marine Le Pen.
La marée Macron s'arrête cependant aux frontières de l'ancienne région Languedoc-Roussillon, où Marine Le Pen rafle plusieurs communes du pourtour méditerranéen, des Pyrénées-Orientales - où est élu son conjoint Louis Aliot - à l'Aude, l'Hérault et le Gard. Marine Le Pen inscrit ainsi des scores supérieurs à 40% à Perpignan, Narbonne, Carcassonne, ou encore à Beaucaire, municipalité FN du Gard (55,47%).
A l'échelle des départements, en Pyrénées-Orientales, la candidate du FN remporte plus de 47% des voix. Dans l'Aude voisine, elle frôle les 45% - et des petites communes du pays cathare flirtent avec les 75% comme Vilautou ou les 90% comme Fontanès-de-Sault.
L'Hérault, qui avait placé Marine Le Pen en tête au premier tour avec 25,70% des voix, lui attribue 40,78% des voix dimanche. Mais Montpellier, ville traditionnellement de gauche qui avait placé le candidat de la France Insoumise en tête au premier tour, donne une large victoire à Emmanuel Macron, avec 77,67% des suffrages.
Résultat plus surprenant, le candidat d'En Marche! arrive en tête à Béziers, la seconde ville du département dirigée par le proche du FN Robert Ménard, avec 52,69% des suffrages. Le 23 avril, la candidate FN y était arrivée très largement en tête (31,23%). Dans le Gard, Mme Le Pen remporte un score de 45,24% contre 54,76% au centriste. A Nîmes, la plus grande ville du département, M. Macron obtient 65,16% des voix.

Normandie

La Normandie a placé Emmanuel Macron en tête du second tour de l'élection présidentielle avec 61,96% des voix, mais avec un score sensiblement inférieur à la moyenne nationale, alors que Marine Le Pen l'y avait devancé au premier tour. Le taux d'abstention s'y établit à 19,1%.
C'est dans les grandes villes qu'Emmanuel Macron enregistre ses scores les plus élevés : 80,04% à Rouen, ville-préfecture de région dirigée par un maire PS, ou encore 82,09% à Caen, siège du conseil régional et commune ravie à la gauche en 2014 par Les Républicains.
Même au Havre, qui avait gagné le surnom de "capitale de la grève" lors du mouvement social contre la loi travail en 2016, Emmanuel Macron arrive en tête avec un score légèrement plus élevé qu'au niveau national (67,33%). Au premier tour, l'ancien ministre y était arrivé deuxième derrière Jean-Luc Mélenchon qui avait réalisé un score de 29,81%. Le taux d'abstention monte toutefois à 32,33% pour ce second tour, dans cet ancien bastion communiste passé à droite en 1995. Et le deuxième port de France affiche aussi 12,85% de bulletins blancs.
A Cherbourg, ancien fief du Premier ministre Bernard Cazeneuve, dans la Manche, le candidat d'En Marche! récolte 71,57% des voix. Là aussi les bulletins blancs y enregistrent un score notable (11,97%). Au Grand-Quévilly, qui fut le fief de Laurent Fabius, dans l'agglomération de Rouen, Emmanuel Macron est en tête avec 60,54% des voix, alors qu'il y était arrivé troisième au premier tour derrière Marine Le Pen qui devançait de peu Jean-Luc Mélenchon.
A Dieppe, ville communiste de Seine Maritime, l'ancien ministre de l'économie s'impose avec un score de 58,33%. Le taux d'abstention y monte à 27,92% et les bulletins blancs à 9%. Au premier tour, le candidat d'En Marche! n'y était que troisième derrière Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.
Au total, la Seine-Maritime place l'ancien ministre en tête avec 60,41% des voix. Au premier tour, c'est Marine Le Pen qui était arrivée en tête dans ce département, le plus industrialisé et le plus peuplé de Normandie. Les scores sont plus serrés dans certaines petites villes comme Mézidon-Vallée d'Auge (9.800 habitants) dans le Calvados (50,81% pour Emmanuel Macron), ou encore à Beaurepaire, commune de 500 habitants près du Havre, où Marine Le Pen arrive en tête avec 52,05% des voix.
Dans le département rural de l'Eure, où Marine Le Pen avait réalisé son meilleur score départemental de Normandie au premier tour (29,31%), Emmanuel Macron est en tête mais avec un modeste 54,35% des voix. Evreux, le chef-lieu, place toutefois le prochain plus jeune président de l'histoire de la République française à nouveau en tête pour ce second tour avec 69,70% des voix.
Département également rural où le FN a enregistré des percées ces dernières années, l'Orne place toutefois Emmanuel Macron en tête avec 61,64% des voix. Le candidat d'En Marche! ! n'était arrivé que troisième au premier tour derrière François Fillon et Marine Le Pen. Peu après l'annonce des résultats provisoires, une centaine de personnes selon la police, 250 selon les organisateurs, ont défilé dans le calme à Caen, avec des slogans contre Emmanuel Macron. A Rouen, un rassemblement similaire a réuni 80 personnes, selon la préfecture.

Centre-Val de Loire

La région Centre-Val de Loire a donné dimanche l'avantage à Emmanuel Macron avec 63,31% des suffrages exprimés, après un premier tour où Marine Le Pen avait viré en tête, mais le second tour a été marqué par une progression cumulée de l'abstention et des votes blancs et nuls d'environ 11%.
Au total, 598.269 électeurs de la région Centre-Val de Loire, soit 32,73% des inscrits ont préféré bouder l'élection d'une façon ou d'une autre, avec notamment une forte poussée du vote blanc (9,20% des votants, contre 1,90% au premier tour). Quinze jours auparavant, ils avaient été au total 400.043 à s'abstenir ou à voter blanc ou nul.
Emmanuel Macron a fait de très loin son meilleur score (69,23% des exprimés) en Indre-et-Loire, seul département de la région qui l'avait mis en tête au premier tour. Le leader d'En Marche! y avait dominé le scrutin avec 24,46% des voix, suivi par François Fillon (21,21%) et Jean-Luc Mélenchon (19,39%), Mme Le Pen étant reléguée à la quatrième place avec 19,01% des voix.
En revanche, le plus jeune président de la République de l'histoire française fait moins bien que son score national dans les cinq autres départements de la région Centre-Val de Loire. S'il parvient à recueillir 63,16% des suffrages dans le Loiret, il a nettement moins convaincu dans le Cher (61,18%), le Loir-et-Cher (60,46%), l'Indre (60,91%) et l'Eure-et-Loir (60,27%).
A Tours, un groupe d'une trentaine de manifestants "Ni Le Pen, ni Macron" a été dispersé dimanche soir par les forces de police, a-t-on appris auprès de la préfecture d'Indre-et-Loire. Surveillés à distance par des policiers en tenue anti-émeute, une centaine de manifestants ont parcouru dans la soirée le centre-ville historique.

Nouvelle-Aquitaine

Emmanuel Macron a largement devancé dimanche Marine Le Pen dans la totalité des départements de Nouvelle-Aquitaine, avec 68,6% des voix en moyenne, suite logique du premier tour de l'élection présidentielle où la candidate du Front national avait été reléguée à la troisième marche du podium, derrière Jean-Luc Mélenchon.
Même dans le Lot-et-Garonne, qui avait placé Marine Le Pen nettement en tête au premier tour, le candidat d'En Marche! a remporté dimanche près de 59,5% des suffrages. Le 23 avril, Marine Le Pen avait recueilli 25% des voix contre moins de 21% à Emmanuel Macron dans ce département agricole où l'extrême-droite a confirmé son implantation au cours des derniers scrutins, qu'ils soient locaux ou nationaux (21,5% au premier tour de l'élection présidentielle de 2012, 32% pour le FN aux régionales de 2015).
Hormis le Lot-et-Garonne, c'est paradoxalement en Dordogne, département traditionnellement à gauche, qu'Emmanuel Macron obtient son score le plus faible dans la région : 64,3%. Dans ce département, c'est en effet Jean-Luc Mélenchon qui était arrivé en tête au premier tour, devançant Emmanuel Macron de 1.200 voix (23% contre 22,5%). Une partie de l'électorat de la France insoumise en Dordogne aura vraisemblablement refusé de reporter ses voix sur un candidat honni par Jean-Luc Mélenchon.
Sur les douze départements de Nouvelle-Aquitaine, c'est dans les Pyrénées-Atlantiques, traditionnellement modérées et centristes, que le nouveau président élu a réalisé son meilleur score : près de 75% des voix. Emmanuel Macron pouvait certes y compter sur le soutien du maire MoDem de Pau, François Bayrou. La candidate du FN n'avait obtenu que 13,74% des suffrages dans le département, à peine plus qu'en 2012 (12%) et en net recul par rapport au score du FN aux dernières régionales (18,5%). Dans l'ensemble du département, Marine Le Pen n'arrive en tête au second tour que dans trois petites communes.
En Corrèze, fief du président sortant François Hollande mais aussi de Jacques Chirac, la candidate d'extrême-droite n'obtient la majorité dans aucune commune! A Tulle, ville de François Hollande, Marine Le Pen ne recueille ainsi que 22% des voix. Au total, Emmanuel Macron recueille quelque 71% des suffrages en Corrèze, tout comme dans les Deux-Sèvres, fief de la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, et en Haute-Vienne, traditionnelle terre de gauche, où il confirme ses bons scores du premier tour.
La Gironde, qui avait majoritairement voté pour Alain Juppé (Les Républicains) à la primaire de la droite face à François Fillon, a choisi à 70% Emmanuel Macron. Et à Bordeaux, ville dirigée par Alain Juppé, avec près de 86% des voix. Marine Le Pen n'y avait recueilli que 7,4% au premier tour, à la cinquième place. La candidate du FN arrive toutefois en tête dans quelques dizaines de communes de Gironde, principalement dans le nord du département, le Médoc viticole notamment. Alain Juppé a salué dimanche soir la "très belle victoire" d'Emmanuel Macron, "celle des valeurs républicaines", selon lui, tout en appelant à voter pour "les candidats de la droite et du centre" aux prochaines élections législatives.
Dans les Landes, le candidat d'En Marche! réalise 68,7% au second tour. Dans ce département seules cinq petites communes ont placé Marine Le Pen en tête à l'issue du second tour. Le nouveau président élu obtient également 68,7% dans la Vienne, avec une pointe dépassant les 80% à Poitiers. Ses scores sont proches de la moyenne nationale en Charente (65,5%) et en Charente-Maritime (65%), département où Marine Le Pen était arrivée à la deuxième place au premier tour.

Bourgogne-Franche-Comté

Emmanuel Macron devance Marine Le Pen dans tous les départements de Bourgogne-Franche-Comté, avec 60,48% des voix sur l'ensemble de cette région, où la candidate du FN était arrivée en tête au premier tour.
Avec 39,52% des suffrages, la candidate frontiste réalise néanmoins un meilleur score qu'au niveau national et dépasse les 40% dans quatre départements. Au premier tour, elle était arrivée en tête avec 25,09% des voix contre 21,89% pour le leader d'En Marche!.
La Bourgogne-Franche-Comté n'est "pas la région qui avait le plus voté pour Emmanuel Macron (au premier tour). Donc ça ne change pas entre le premier et le deuxième tour. C'est la France de l'Ouest et la France de l'Est qui s'opposent", a réagi la présidente socialiste de la région Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay. L'élue a noté la "fracture qui s'instaure entre les villes qui, elles, votent plus Macron et les territoires ruraux qui ont beaucoup adhéré au Front National". "La France de l'Est, et notamment la Bourgogne-Franche-Comté, a donné un nombre considérable de voix à Marine Le Pen" au premier tour, a estimé François Patriat. Ce résultat "est une prise en compte par les Bourguignons du danger que représente le Front national", a ajouté le sénateur de Côte d'Or qui avait quitté le PS, fin mars, pour se consacrer à En Marche!.
C'est dans ce dernier département, le seul à avoir placé Emmanuel Macron en tête au premier tour dans la région, que le candidat de 39 ans a réalisé son meilleur score au second, remportant 64,17% des suffrages contre 35,83% pour Marine le Pen. Il obtient même 75,95% des voix à Dijon, ville qui avait accueilli dans l'entre-deux tours un meeting de soutien à Emmanuel Macron, organisé à l'initiative du PS et rassemblant le Premier ministre Bernard Cazeneuve et plusieurs membres du gouvernement.
"Je suis fier de constater qu'à Dijon, le score de Marine Le Pen est bien plus faible qu'au national. Les Français et plus particulièrement les Dijonnais ont ainsi offert le visage d'une France résistante et attachée aux valeurs républicaines", s'est félicité François Rebsamen, maire PS de la ville et proche de François Hollande, qui s'était rallié à Emmanuel Macron après le premier tour.
Le candidat d'En Marche! a été plébiscité davantage encore à Besançon, avec 77,81% des voix contre 22,91% pour Le Pen. Soutien de la première heure de M. Macron, le maire PS de la ville, Jean-Louis Fousseret, est membre du comité politique de son mouvement.
L'ancien ministre de l'Economie devance aussi nettement Marine Le Pen dans le Doubs (63,77%), en Saône-et-Loire (61,63%), dans le Jura (61,37%), la Nièvre (59,92%) et le Territoire-de-Belfort (58,18%). Le résultat est plus serré en revanche en Haute-Saône où M. Macron l'emporte avec 51,71% des suffrages et dans l'Yonne (55,04%), les deux départements où Marine Le Pen obtient ses meilleurs scores (48,29% et 44,96% respectivement).
"Je m'attendais à une bonne moyenne de Marine (Le Pen) en Bourgogne-Franche-Comté par rapport au niveau national", a déclaré à l'AFP la chef de file locale du FN, Sophie Montel. "C'est une région où le nombre de voix du Front continue à augmenter, élection après élection." "Ce score est de bon augure pour les législatives", a ajouté Mme Montel, candidate dans la 4e circonscription du Doubs en juin. Le taux d'abstention en Bourgogne-Franche-Comté s'élève à 22,65% et celui des votes blancs à 7,23% pour 2,68% de bulletins nuls.

Corse

Les électeurs corses ont placé dimanche au second tour de la présidentielle Emmanuel Macron de peu devant Marine Le Pen - en tête au soir du premier tour -, dans un scrutin marqué par un fort taux d'abstention.
En troisième position seulement sur l'île de Beauté il y a 15 jours, derrière Marine Le Pen et François Fillon, Emmanuel Macron a obtenu 51,48% des suffrages exprimés au second tour de l'élection présidentielle. Ce scrutin a été marqué par un taux d'abstention de 35,98% dans la région, 12 points de plus qu'en 2012 et 10 de plus que la moyenne hexagonale. Dans une île qui avait toujours placé depuis 2002 le candidat de la droite en tête, au premier comme au second tour de la présidentielle, et qui a offert une victoire historique aux nationalistes aux élections territoriales en décembre 2015, Mme Le Pen avait obtenu au premier tour 27,88% des suffrages exprimés, deux points devant François Fillon (25,52%) et près de 10 points devant Emmanuel Macron (18,48%).
Au second tour, la candidate du Front national enregistre 48,52% des suffrages exprimés, et obtient 49,9% à Ajaccio et 48,43% à Bastia. En visite à Ajaccio pour séduire l'électorat corse le 8 avril, Marine Le Pen avait vu son meeting perturbé par un collectif anti-fasciste mais aussi par des jeunes indépendantistes. En 1992 et 1994, déjà, Jean-Marie Le Pen, à qui il était reproché d'avoir "demandé la peine de mort pour les prisonniers politiques corses", avait été empêché d'atterrir ou de s'exprimer sur l'île.
En 2002 et 2007, ce dernier avait obtenu 15,68% et 15,26% des suffrages exprimés au premier tour de la présidentielle, culminant à 20,24% au second tour en 2002. Marine Le Pen avait obtenu 24,39% au premier tour en 2012, derrière Nicolas Sarkozy, mais devant François Hollande.
A Venaco, le fief du député DVG Paul Giacobbi, un des hommes forts de Haute-Corse pendant de nombreuses années qui avait annoncé soutenir Emmanuel Macron, le candidat d'En Marche! a réalisé dimanche un de ses meilleurs scores sur l'île avec 66,11%. Récemment condamné pour détournement de fonds publics, Paul Giacobbi a annoncé qu'il ne se représenterait pas aux prochaines législatives. A Bonifacio - dont le maire Jean-Charles Orsucci était lui aussi un des plus importants relais du candidat d'En Marche! - Emmanuel Macron a obtenu de 52,96% des voix exprimés.
Le président du conseil exécutif corse, Gilles Simeoni, qui avait appelé à voter Emmanuel Macron "pour empêcher la victoire du Front national" a évoqué sur Twitter dimanche soir "parmi les dossiers essentiels & urgents à traiter, celui d'une solution politique à la question corse". Le président indépendantiste de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, avait quant à lui appelé les nationalistes qui décideraient de voter au second tour de la présidentielle à s'opposer au Front National, tout en annonçant que lui-même n'irait pas voter. Dimanche soir, il a déclaré sur Twitter : "Nous répétons au Président Macron ce que nous avons dit au candidat : les institutions corses attendent le respect de toutes leurs décisions."

Outre-mer

Les outre-mer, qui se sont plus mobilisés qu'au premier tour, ont tous placé en tête Emmanuel Macron, mais Marine Le Pen obtient plus de 40% des voix dans plusieurs territoires, et notamment en Nouvelle-Calédonie, où elle n'a que cinq points d'écart avec le leader d'En Marche!.

GUYANE - Avec un taux d'abstention très élevé (58,07%) mais plus faible qu'au premier tour (65,31%), les Guyanais ont voté majoritairement pour Emmanuel Macron (64,89%), contre 35,11% pour Marine Le Pen. Au premier tour, cette dernière était arrivée en deuxième position, juste derrière Jean-Luc Mélenchon, alors que M. Macron n'arrivait qu'en 3e place. Dans ce territoire marqué par un fort mouvement social qui a largement occulté la campagne présidentielle, M. Macron l'emporte dans 21 des 22 communes de Guyane, dans 31 des 32 bureaux de vote de Cayenne.

MARTINIQUE - Les Martiniquais, qui se sont moins abstenus qu'au premier tour (49,74%, contre 60,12%), offrent à Emmanuel Macron l'un de ses meilleurs scores dans les Outre-mer (avec Wallis et Futuna), où il obtient 77,55% des voix, loin devant Marine Le Pen (22,45%). Le département, traditionnellement à gauche, avait choisi Jean-Luc Mélenchon au premier tour, juste devant Emmanuel Macron. Marine Le Pen n'arrivait qu'en 4e position.

GUADELOUPE - Emmanuel Macron, arrivé en tête au premier tour dans ce département de gauche, obtient 75,13% des voix au second tour, contre 24,87% pour Le Pen, qui n'était qu'en 4e position au premier tour. Macron était soutenu par le président de région, Ary Chalus. Le taux de participation du 2e tour a augmenté de 9 points pour atteindre 49,21%.

SAINT-MARTIN et SAINT-BARTHELEMY - Emmanuel Macron arrive en tête dans ces deux collectivités. Il obtient 67,6 % des voix à Saint-Martin (Marine Le Pen 32,4%), et 58,4% à Saint-Barth' (la candidate du FN 41,6%).

SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON - Avec une participation de 55,99%, l'archipel a choisi à 63,29% le candidat d'En marche!, contre 36,71% pour Marine Le Pen.

LA REUNION - Avec une abstention de 37,09% (en baisse par rapport au premier tour mais en hausse de 10 pts par rapports à 2012), les Réunionnais ont placé M. Macron en tête (60,26% des voix), alors qu'ils ne l'avait mis qu'en 3e position au premier tour, derrière M. Mélenchon et Mme Le Pen, qui avait réalisé un score historique (plus de 23%). Elle obtient 39,74% des voix au second tour. Emmanuel Macron est arrivé en tête des suffrages dans 22 des 24 communes de La Réunion où le vote à gauche est de tradition.

MAYOTTE - Les Mahorais ont choisi Emmanuel Macron à 57,15%, contre 42,85% pour Marine Le Pen, qui avait séduit une large part de l'électorat au premier tour, où elle était arrivé en 2e place derrière François Fillon avec 27,28% des voix. Les Mahorais, qui avaient accueilli avec enthousiasme la candidate du FN durant la campagne, se sont abstenus à 54,25%. Dans plusieurs communes, Mme Le Pen arrive en tête, comme à Dembéni (65,63%), mais à Mamoudzou (chef-lieu), le candidat d'En marche! obtient plus de 72%.

NOUVELLE-CALEDONIE - La Nouvelle-Calédonie, qui s'est abstenue à 47,04%, n'a donné qu'une courte majorité à Emmanuel Macron: il l'emporte avec 52,57% des voix, contre 47,43% pour Marine Le Pen, qui réalise ici son meilleur score dans les outre-mer. Dans l'archipel, la hausse de l'insécurité et le raidissement d'une partie de la droite à l'approche du référendum d'autodétermination de 2018 avaient alimenté une percée historique du FN au premier tour. Mais face au risque de déraillement du processus de décolonisation et après une abstention massive de leur électorat le 23 avril, plusieurs partis indépendantistes s'étaient mobilisés pour faire "barrage au FN" et voter Emmanuel Macron. Dans la province Sud et notamment à Nouméa, à majorité européenne, Marine Le Pen arrive en tête, recueillant parfois près de 70% des suffrages.

POLYNESIE - Le fondateur d'En Marche! est arrivé en tête en Polynésie française avec 58,39% des voix, contre 41,61% pour la candidate du FN. Le nouveau président élu n'avait obtenu que 14,7% au premier tour, où aucun des leaders politiques locaux ne le soutenait. Le président de la Polynésie française Edouard Fritch, soutien de François Fillon, a finalement appelé à voter pour lui au second tour. Seuls 46,89% des Polynésiens ont voté.

WALLIS ET FUTUNA - Comme au premier tour, les Wallisiens, qui se sont le moins abstenus de tous les outre-mer (27,9 % d'abstention) offrent à Emmanuel Macron son meilleur score putre-mer, avec 79,14% des voix, loin devant Marine Le Pen (20,86%).

 

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