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"Mairie ouverte": les Français expriment leurs doléances

Samedi 8 décembre, de nombreuses communes ont proposé à leurs habitants de s'exprimer au moyen d'un cahier de doléances se trouvant en mairie. L'initiative proposée par deux associations d'élus locaux se poursuit jusqu'au 15 décembre.

La mairie d'Arreux, commune de 370 habitants dans les Ardennes, était ouverte samedi matin, comme de coutume. Mais les usagers pouvaient ce matin-là, contrairement aux habitudes, trouver sur la table de la mairie un cahier de doléances. La commune participait à l'opération "Mairie ouverte", initiée le 5 décembre par l'Association des maires ruraux de France (AMRF) et l'Association des petites villes de France (APVF) (lire notre article). 
En toute hâte, le maire Robert Colson et le conseil municipal ont souhaité prendre part à cette initiative qui vise à donner la parole aux citoyens, alors qu'un fort mécontentement social s'exprime notamment via le mouvement des "gilets jaunes". Alors que, faute de temps, la commune avait très peu communiqué sur la mise à disposition du cahier de doléance en mairie, trois personnes ont déposé un commentaire, samedi dernier. Un retraité a écrit que "plein de choses l'ont énervé dernièrement", relate l'édile, que Localtis a joint ce lundi. "La fin de l'universalité des allocations familiales, les grandes régions qui éloignent le centre de décision, le fait d'avoir confié la charge du RSA au département…" Beaucoup de sujets ont été abordés par cet administré. Parmi ses propositions, il demande la suppression de la hausse de la CSG pour les Français qui ne sont plus dans la vie active. Les autres personnes ayant déposé une contribution ont pointé des sujets comme les travailleurs détachés et la pénurie de médicaments, ou encore la hausse du prix des carburants.
Les habitants d'Arreux qui n'auraient pas pu s'exprimer en mairie pouvaient encore le faire lundi. Ils pourront aussi venir d'ici samedi, à l'heure des permanences. Ils devaient recevoir ce mardi matin dans leur boîte aux lettres un mot de l'équipe municipale leur indiquant l'existence de l'initiative. Et Robert Colson s'attend à ce que son invitation suscite l'envie. "Il y a une attente de la part des citoyens, qui ont le sentiment de ne pas être consultés", déclare-t-il.

Participation aussi via internet

À Trilport (5.000 habitants, Seine-et-Marne), les habitants pouvaient aussi porter, samedi dernier, leurs doléances en mairie. Mais, selon le maire, Jean-Michel Morel, la participation de ses concitoyens n'a "pas été grande". L'équipe municipale était mobilisée sur d'autres événements (marché de Noël et Téléthon) et la communication a été plutôt faible, là encore faute de temps. Le mouvement des gilets jaunes est bien suivi dans cette commune de l'agglomération de Meaux. Pourtant, "nos commerces et nos services publics fonctionnent bien", observe le maire. L'inquiétude des citoyens vient du pouvoir d'achat en recul, de l'absence d'alternative à la voiture individuelle ou du sentiment que l'accompagnement de la transition énergétique est insuffisant, estime-t-il.
Une centaine de petites villes (3.500 à 25.000 habitants) auraient participé à l'opération "Mairie ouverte", selon l'Association des petites villes de France. De son côté, l'Association des maires ruraux de France évoque une participation beaucoup plus grande des communes rurales. Elle espère obtenir au final "plusieurs milliers de contributions de citoyens". Surtout que l'association vient d'ouvrir la possibilité pour les Français de participer à la consultation via une plateforme numérique. Une synthèse sera réalisée et communiquée au gouvernement, font valoir les deux associations.

 

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