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Paris-Berlin : deux capitales aux économies bien différentes

Si Paris et Berlin partagent une forte influence politique, les deux métropoles ont des poids économiques différents. Une étude du Centre régional d'observation du commerce, de l'industrie et des services (Crocis), publiée le 1er juillet 2020, met en avant ces divergences, avec notamment une création de richesse et une attractivité plus importantes en Île-de-France et un taux de chômage plus favorable à Berlin.

Si Paris est le plus souvent comparée à des "global cities" comme Londres, New York, Tokyo ou Shangaï, une étude du Centre régional d'observation du commerce, de l'industrie et des services (Crocis), publiée le 1er juillet 2020, la met en confrontation avec Berlin, qui se montre particulièrement dynamique ces dernières années. Mais les deux métropoles, qui partagent une "forte influence politique", ont des caractéristiques économiques encore bien différentes.
Avec 145,7 milliards d'euros, le PIB du Land de Berlin est cinq fois moins élevé que celui de l'Île-de-France (733,9 milliards). L'écart est moins important quand le PIB est rapporté au nombre d'habitants mais il reste conséquent : 40.100 euros par habitant pour Berlin contre 59.700 pour l'Île-de-France.
Berlin reste aussi loin derrière Paris en matière d'investissements internationaux. Au total, en 2018, 58 projets d'investissements étrangers ont été identifiés à Berlin, contre 338 à Paris-Île-de-France. "La capitale allemande est également devancée par Barcelone, Dublin, Amsterdam (plus de 100 projets pour chacune des métropoles) ou encore Madrid mais aussi, en Allemagne, par Francfort, Munich et Du?sseldorf (respectivement 94, 91 et 74 projets)", précise l'étude. Le retard pris dans la construction d'un nouvel aéroport à Schönefeld (Willy-Brandt de Berlin-Brandebourg) démarrée en 2006 mais dont la mise en service ne devrait intervenir qu'en octobre 2020 peut en partie expliquer ces résultats, et cela malgré les profondes mutations que la ville a connues depuis la chute du mur et la réunification et son dynamisme dans le secteur touristique.

Des créations d'emplois plus dynamiques à Berlin qu'à Paris

En revanche, en termes d'emploi, Berlin est mieux placée que Paris. Le taux de chômage de la capitale allemande est plus élevé que la moyenne nationale (5,4% en 2019 contre 3,2%) mais il reste bien en-deçà du taux de chômage francilien (8,1%). "Dans les mois à venir, les deux taux devraient repartir à la hausse mais les conséquences de la 'corona-récession' devraient être plus marquées sur le marché du travail de l’Île-de-France que sur celui de Berlin et entraîner un accroissement de l’écart", signale aussi l'étude.
La structure de l'emploi peut expliquer en partie ces différences. Le Land de Berlin est le moins industriel de l'Allemagne. La part de l'emploi industriel y est proche de celui de l'Île-de-France (7,2%). Mais le nombre d'emplois dans l'industrie manufacturière est resté stable à Berlin ces dernières années, tandis qu'il continue de se dégrader à Paris. "L’industrie berlinoise pourrait même se redresser dans les années à venir grâce aux secteurs de pointe", précise l'étude, citant notamment l'exemple de l'usine de voitures électriques de Tesla qui devrait être implantée prochainement, générant quelque 10.000 emplois. Par ailleurs, les créations d'emplois sont beaucoup plus dynamiques à Berlin qu'à Paris ces dernières années : "L’emploi total a en effet augmenté de 22% entre 2008 et 2019 dans la capitale allemande alors que la hausse était cantonnée à 2,1% dans la région française."

 

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