Projet d'abattage d'arbres en Haute-Marne : Christophe Béchu inquiet d'une "atteinte à la biodiversité"

Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a appelé ce 15 février le président du Conseil départemental de la Haute-Marne, Nicolas Lacroix, à envisager "des alternatives" à un projet contesté d'abattage d'arbres. "L'impératif de sécurité routière, auquel je souscris, ne peut être le prétexte à une telle atteinte à la biodiversité, alors même que des alternatives peuvent être envisagées", écrit le ministre au président LR du département, dans une lettre consultée par l'AFP.

Nicolas Lacroix avait annoncé la semaine passée que 4.000 arbres seraient examinés en vue d'un éventuel abattage. Il a précisé à l'AFP que seuls seraient abattus les arbres malades ou dangereux, une décision qui serait prise "arbre par arbre". "A certains endroits, vous n'avez pas la largeur d'un rétroviseur entre la chaussée et l'arbre" a-t-il assuré mardi. En outre, certains arbres ont tellement grandi qu'ils entraînent également de lourdes déformations à la chaussée, a-t-il indiqué.

Mais ce projet a déclenché un tollé de plusieurs associations. Le président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) Champagnes Ardennes, Étienne Clément, a ainsi déploré l'abattage d'arbres "matures, qui sont les plus intéressants pour la biodiversité, puisqu'ils accueillent des oiseaux et des chauves-souris". Pour l'association 40 millions d'automobilistes "c'est une aberration". Les arbres permettent de faire ralentir les automobilistes en réduisant leur champ visuel, et offrent une protection contre l'éblouissement, souligne Pierre Chasseray, son délégué général. "La solution pour plus qu'il n'y ait pas de mort, c'est de mettre des dispositifs de retenue", ces glissières longeant les routes, a-t-il estimé.

"Ce ne sont pas les arbres qui provoquent des accidents de la route", a souligné pour sa part Christophe Béchu auprès de l'AFP disant "(comprendre) la stupéfaction des associations et des ONG". Le ministre rappelle dans sa lettre que le code de l'environnement interdit "d'abattre ou de porter atteinte à un arbre (...) ou de modifier radicalement l'aspect d'un ou de plusieurs arbres d'une allée ou d'un alignement". Il existe cependant des exceptions, notamment quand "l'état sanitaire ou mécanique du ou des arbres présente un danger pour la sécurité des personnes", est-il écrit dans le code de l'environnement. Mais cela nécessite alors une déclaration préalable en préfecture, or "aucune saisine n'a été enregistrée à ce jour" par celle-ci, assure le ministre.

 

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