Recyclage : 32 TWh de consommation d’énergie fossile évitée, selon le dernier bilan de l'Ademe
Selon le dernier bilan national du recyclage publié par l'Ademe, le recyclage des déchets, suivi de la réincorporation des matières premières de recyclage (MPR) dans la production, a permis d'économiser en 2019 32 TWh d’énergie fossile, soit la consommation annuelle d’énergie fossile de près de 0,7 million d'habitants. En évitant d'utiliser des matières vierges, "le recours à ces matières recyclées permet également de limiter notre dépendance aux matières importées, renforçant les capacités de résilience des entreprises", souligne l'Agence. En 2019, 61 millions de tonnes – dont plus de la moitié représente des inertes matériaux inertes du BTP – de MPR ont été incorporées dans la production en France et la filière, qui compte aujourd’hui 28.500 emplois réalise 8,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Le bilan, qui aborde des éléments de contexte économique et technique, en lien avec les évolutions législatives et règlementaires présente les principales évolutions du secteur et fournit une vision d’ensemble du recyclage de différents matériaux (métaux ferreux, aluminium, cuivre, plomb, zinc, papiers-cartons, verre, plastiques, matériaux inertes du BTP, bois) sur dix années glissantes. Parmi ces filières, la collecte de verre creux usagé (hors gobeleterie, faute d’une filière de recyclage dédiée) a atteint 2,2 Mt en 2019, dont 2,1 Mt sont d’origine ménagère. La collecte de verre d’emballage a continué de progresser de l’ordre de 2 % par an en 2019 grâce à la filière REP emballages ménagers. "La densification du dispositif de collecte, très majoritairement en apport volontaire (85 % de la collecte), combinée à des actions de communication efficaces menées par les éco-organismes et les collectivités territoriales sont à l’origine de cette progression, note le rapport. Par ailleurs, la performance de tri continue à progresser grâce au perfectionnement des équipements", du fait de la généralisation du tri automatisé par couleur mis en œuvre dans 9 des 14 centres de traitement (séparation du verre blanc du verre coloré) et d'une performance accrue pour le tri des plus petites particules de calcin issues de bris lors de la collecte. En 2019, le recyclage du calcin a permis d'éviter 1,3 Mt CO2 eq, soit 2% des émissions annuelles de gaz à effet de serre du parc automobile français, et d'économiser 3,2 TWh d'énergie fossile, soit la consommation annuelle de 72.000 habitants. D'autres filières ne sont pas aussi vertueuses sur le plan environnemental. Avec 6,7 millions de tonnes collectées, le recyclage des papiers et cartons a, lui, eu un impact sur le changement climatique en générant 1,4 Mt CO2 eq, soit 2% des émissions de gaz à effet de serre du parc automobile français. Quant à sa consommation d'énergie fossile, elle s'est élevée à 12TWh, soit la consommation annuelle de 270.000 habitants.
