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Sport à l'école : deux circulaires pour passer à l'action

Deux circulaires du ministère de l'Éducation nationale accélèrent le rapprochement entre écoles élémentaires et mouvement sportif. La première porte sur le dispositif Trente minutes d'activités physiques quotidiennes, la seconde sur les partenariats "Une école, un club".

Depuis la rentrée de septembre 2020, les écoles peuvent proposer, sur la base du volontariat, trente minutes d'activités physiques quotidiennes, 30' APQ, aux élèves.  Mille écoles s'étaient investies dans ce dispositif à la fin l'année scolaire 2020-2021. Pour atteindre la généralisation du dispositif d'ici à la rentrée 2024 – avec un objectif intermédiaire de 50% des écoles à la rentrée 2022 –, le ministère de l'Éducation a pris le 12 janvier une circulaire présentant le cadre de ce dispositif. 

Le texte rappelle d'abord que cette activité physique quotidienne est à différencier de l'éducation physique et sportive (EPS), discipline d'enseignement obligatoire. Et que, par conséquent, il est préconisé de développer les 30 minutes d'activité physique les jours où l'enseignement de l'EPS n'est pas programmé. Dans les faits, cela signifie que ce dispositif est loin d'être quotidien. Dans la mesure où l'EPS est dispensée une fois par semaine, il s'appliquera les trois autres jours, et si l'EPS s'étale sur deux séances d'une heure et demie, il occupera pour sa part les deux autres jours…

Formes adaptées au contexte local

La circulaire précise encore que "les formes que peuvent prendre les 30 minutes d'activités physiques quotidiennes sont variées et doivent être adaptées au contexte de chaque école". Elles peuvent ainsi être fractionnées et combinées sur les différents temps scolaires (sous forme de pauses actives, durant les récréations…), mais aussi périscolaires.

D'un point de vue pratique, la circulaire souligne qu'une tenue sportive n'est pas nécessaire, que la cour de l'école, les locaux scolaires et les abords de l'école doivent être utilisés en priorité, et que tous les acteurs de la communauté éducative (enseignants, éducateurs, famille, municipalité, associations partenaires dont notamment l'Usep et l'Ugsel, clubs sportifs locaux, etc.) peuvent être impliqués dans le projet, lequel fait l'objet d'une présentation en conseil d'école afin que l'équipe pédagogique, les parents et la collectivité territoriale concernée y soient pleinement associés

En matière d'accompagnement, le texte précise qu'un référent 30' APQ a été désigné auprès de chaque directeur académique des services de l'Éducation nationale (Dasen) et que chaque école doit déclarer la mise en œuvre de la mesure par le biais d'un formulaire dédié. Une fois son dossier validé par le référent pour une durée de trois ans, l'école bénéficie d'un kit de matériel sportif, financé par l'Agence nationale du sport et le Comité d'organisation des Jeux de Paris 2024 (Cojo), dont la distribution s'appuiera sur les directions des services départementaux de l'Éducation nationale. Le cas échéant, les intervenants extérieurs doivent être agréés par l'inspecteur de l'Éducation nationale et autorisés par le directeur de l'école.

Passerelles entre école et mouvement sportif

Enfin, la circulaire sur les 30' APQ annonce que le ministère de l'Éducation nationale "encourage la création de passerelles entre le monde scolaire et le monde sportif". Pour en savoir plus sur ce point, il faut se référer à une autre circulaire, toujours datée du 12 janvier, baptisée "Une école, un club".

Ici, le ministère indique que la mise en œuvre de 30' APQ entend poursuivre "un rapprochement des écoles avec les 300.000 associations sportives" et qu'"une attention particulière sera portée sur les projets écoles/clubs proposant une offre parasportive pour les jeunes en situation de handicap". Comment y parvenir ? En mettant en place "une relation forte entre une école et une association sportive partenaire de proximité". Là encore, le partenariat entre une école et un club de proximité – qui "a vocation à être élargi à tous les temps de l'enfant, scolaire, périscolaire et extrascolaire" – repose sur le volontariat des deux entités et doit être présenté en conseil d'école.

Parmi les objectifs du rapprochement école-club, la circulaire évoque la découverte et l'initiation à une nouvelle activité sportive, la création d'animations culturelles, sportives et pédagogiques autour de l'olympisme et du paralympisme ou encore la coanimation d'une "séquence d'enseignement […] avec un objectif de promotion de la santé".

Financements de l'ANS et du Cojo

Ces actions, qui peuvent s'inscrire dans les projets sportifs fédéraux, sont susceptibles de bénéficier d'un financement de l'Agence nationale du sport mais aussi du Cojo dans le cadre du label Génération 2024. À partir de 2022, les écoles labellisées volontaires pourront ainsi bénéficier de coupons Génération 2024 dès lors qu'elles s'appuient sur une convention de partenariat avec un club sportif de proximité. Selon la circulaire, "ces coupons constituent une participation financière à la prise en charge d'interventions de clubs sportifs locaux dans le cadre de l'EPS". Cette intervention prendra la forme de six séances, d'environ une heure durant le temps scolaire, au sein de l'école ou des espaces et équipements utilisés pour l'EPS. Elle pourra notamment se faire lors de séquences de préparation et de mise en œuvre du "savoir-rouler à vélo" et du "savoir-nager". Cette coanimation aura lieu sous la responsabilité de l'enseignant, accompagné de l'éducateur sportif du club diplômé et agréé par l'Éducation nationale.

Les modalités de l'accord entre l'école et le club feront l'objet d'une convention qui fixera notamment les caractéristiques de l'intervention : créneaux horaires, matériel mis à disposition, classes impliquées, prise en compte des élèves à besoins éducatifs et pédagogiques particuliers, contenus proposés, noms et qualités des intervenants. Le taux d'encadrement sera d'un enseignant et d'un intervenant qualifié jusqu'à trente élèves. La convention sera signée par l'inspecteur de l'Éducation nationale, par le président du club sportif, ainsi que, si nécessaire, par la collectivité territoriale concernée. Le directeur d'école se contentera de la contresigner.

Enfin, l'inspecteur adressera chaque année au Dasen et au délégué SDJES un bilan quantitatif précis du déploiement de la mesure, sous la forme d'une liste des écoles et des clubs sportifs bénéficiant d'un partenariat.