Transport ferroviaire : les billets de TGV vont augmenter de 5% en moyenne mais la SNCF protège le Ouigo

L'électricité coûte plus cher et les tarifs du TGV vont suivre, mais pas pour tous les billets : la SNCF va augmenter ses prix de 5% en moyenne à partir du 10 janvier 2023, tout en mettant en place un "bouclier tarifaire" visant à protéger certaines catégories de voyageurs.

La SNCF évalue la hausse de ses coûts à 13% pour la grande vitesse l'an prochain mais a annoncé ce 18 novembre ne pas répercuter l'équivalent de cette augmentation sur les prix payés par les voyageurs en mettant en place à son tour un "bouclier tarifaire" qui s'appliquera dans certaines conditions.

La hausse, qui interviendra le 10 janvier 2023, concernera surtout les billets achetés à la dernière minute ou les trajets les plus demandés, ainsi que les trajets professionnels, a précisé l'opérateur. Les tarifs Pro Business en première classe, les tarifs Liberté et l'ensemble des tarifs proposés aux entreprises vont ainsi augmenter de 5% en moyenne, tout comme l'abonnement Max actif (domicile-travail en TGV). Les tarifs des trajets Intercités vont également augmenter de 5%, sous réserve de validation par l'État. Les tarifs des TER, eux, sont fixés par les régions, et les hausses n'ont pas encore été toutes définies.

Un "bouclier tarifaire" composé de quatre mesures

Le "bouclier tarifaire" comporte quatre mesures. Tout d'abord, les billets pour les TGV Inoui et Ouigo achetés à l'avance n'augmenteront pas. Les grilles des prix Ouigo (un TGV sur cinq) ne bougeront pas non plus - en moyenne, plus d'un million de billets par mois seront proposés à moins de 25 euros, souligne la SNCF. Les tarifs maximum garantis par la carte Avantage (4 millions de voyageurs aujourd'hui) ou les abonnements Max jeunes et senior, à 79 euros par mois, seront eux aussi maintenus.

Les hausses seront appliquées selon les trajets et les périodes de l'année via le "yield management", qui détermine depuis les années 1990 le niveau des prix en fonction de la demande. Sur un Paris-Rennes, par exemple, le billet Ouigo acheté à l'avance restera à 16 euros, l'Inoui à 20 euros et le billet acheté avec la carte Avantage à 39 euros maximum.

Changement plus notable : les conditions d'échange et de remboursement vont se durcir au 1er février, et pour tout le monde. Échanger son billet coûtera désormais 19 euros à partir d'une semaine avant le départ, alors que l'opération était gratuite jusqu'à J-3 depuis 2020.

La Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) a salué des augmentations qui protègent notamment les jeunes. "Mais les trains sont de plus en plus pleins et les prix augmentent de plus en plus", a regretté Olivier Gazeau, le président de la Fnaut. "On voudrait de la transparence sur les prix, et plus d'offre pour répondre à la demande." Il regrette également qu'on ne distingue pas échange et remboursement.

"Protéger les populations plus sensibles et les jeunes"

"Nous faisons face à une hausse importante de nos coûts pour 2023, malgré tous nos efforts de productivité et d'économie" en raison "notamment de la hausse du coût de l'énergie", a expliqué le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet. "Notre objectif est que les populations plus sensibles et les jeunes soient protégés" des augmentations, a-t-il souligné, en écho aux demandes du gouvernement. Le ministre des Transports, Clément Beaune, a salué ce "bouclier" dans une déclaration à l'AFP. "C'est notre devoir de protéger ceux qui ont besoin du train dans ce contexte difficile", a-t-il indiqué.

Sans demander d'aide à l'État, SNCF Voyageurs "prendra à sa charge la moitié" de ces hausses, soit plusieurs centaines de millions d'euros, pour "protéger le pouvoir d'achat", "défendre l'attractivité du train" et "continuer à permettre le développement du TGV", a précisé Christophe Fanichet.

"Ce sont ainsi les grilles de prix maximum qui augmentent, pour la première fois depuis 8 ans", (sauf sur les nouvelles lignes à grande vitesse comme Bordeaux, Rennes et Strasbourg), a poursuivi Alain Krakovitch, directeur de TGV-Intercités. "C'est très différent de ce qu'on peut constater chez nos concurrents, comme dans l'aérien. On peut espérer qu'on aura un report modal des vols low-cost vers le TGV", a-t-il plaidé.

 

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