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Une aide d'un milliard d'euros pour soutenir les agriculteurs frappés par le gel

Un milliard d'euros. C'est le montant total qui va être mobilisé pour venir en aide aux agriculteurs français suite au gel historique qui a détruit début avril 2021 une partie de leurs récoltes, et particulièrement la vigne, les fruits et certaines cultures de céréales. Les pertes pour la seule filière viticole sont estimées au tiers de la production, soit à peu près 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en moins, d'après la FNSEA, qui évalue à plus de 3 milliards d'euros la totalité des pertes pour l'agriculture.

D'après les annonces du Premier ministre Jean Castex, qui s'est rendu le 17 avril 2021 dans l'Hérault, l'Aude et les Pyrénées-Orientales à la rencontre des viticulteurs, plusieurs mesures vont être mises en place correspondant donc à près d'un milliard d'euros : une année blanche de cotisations, des dégrèvements de taxes foncières sur le non bâti (TFNB), la mobilisation des dispositifs existants en matière d'activité partielle et de prêt garanti par l'Etat (PGE). Une enveloppe d'urgence sera aussi allouée sous dix à quinze jours aux préfets pour apporter un soutien immédiat aux exploitations les plus en difficulté. "L'heure est grave, a affirmé le Premier ministre durant son déplacement, l'Etat doit être à la hauteur de la catastrophe." Des mesures exceptionnelles seront aussi déclenchées, comme l'indemnisation des arboriculteurs au titre du dispositif des calamités agricoles, qui sera portée jusqu'à 40% pour les pertes les plus importantes, et un soutien exceptionnel pour les filières non couvertes par ce régime, notamment les viticulteurs.

Les régions, et l'Auvergne-Rhône-Alpes en tête, s'étaient très vite manifestées après le gel pour demander des mesures exceptionnelles, les dispositifs classiques ne pouvant suffire selon elles à réparer les dégâts. Laurent Wauquiez avait notamment demandé la mise en place d'un mécanisme d'indemnisation à l'image de celui mis en place dans le cadre de la crise Covid.

Finalement, l'Etat s'est décidé pour une avance forfaitaire, basée sur la perte de chiffre d'affaires mensuel et ouverte aux entreprises en aval de ces filières, impactées par l'absence de récolte à conditionner ou à fabriquer. On pense par exemple aux fabricants de confitures ou de compotes.

A plus long terme, le Premier ministre insiste sur les changements structurels à apporter à ces filières, comme notamment la réforme de l'assurance récolte. Il a annoncé le doublement de l'enveloppe de 100 millions d'euros consacrée dans le cadre du plan de relance à la protection contre les aléas climatiques. La cellule de crise devrait être à nouveau réunie dans les prochains jours pour préciser encore certaines des mesures annoncées.