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Une interface interactive pour mesurer les effets du confinement sur la qualité de l'air

Grâce à son dispositif de modélisation, l’Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) propose un nouvel outil interactif permettant de visualiser quotidiennement l’impact des mesures de confinement sur la qualité de l’air.

Le ralentissement de l’activité économique dû au confinement décrété en réponse à l’épidémie de Covid-19 a pour conséquence positive une forte diminution des émissions de polluants atmosphériques provenant du trafic routier et des industries, dont les effets bénéfiques sur la qualité de l’air sont d’ores et déjà perceptibles dans la plupart des régions. Mais "estimer et quantifier l’impact des mesures de confinement n’est pas aisé", notamment en raison de la variabilité météorologique, explique l’Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris), qui propose depuis peu un nouvel outil permettant de visualiser quotidiennement les effets du confinement sur les concentrations de dioxyde d’azote et des particules, "polluants réglementés et connus pour leurs effets délétères sur la santé". 

Comparer la pollution en situation de confinement

Pour mieux qualifier ces impacts qui varient ainsi d’une journée à l’autre en fonction des conditions météorologiques et d’une région à l’autre, une interface interactive est désormais mise à disposition pour fournir les prévisions de concentrations de ces deux polluants. Concrètement, un simple clic permet d’accéder au maximum journalier des concentrations horaires en dioxyde d’azote et à la moyenne journalière des concentrations en particules (PM10 et PM2.5) pour chacun des deux scénarios - en situation normale en 2020 (appelée Cas de référence) et en situation de confinement - et surtout de comparer les différences entre les deux. Ces scénarios d’émissions sont réalisés "chaque jour pour le jour même et les prévisions sont étendues pour les deux jours suivants". Pour construire le scénario "Confinement (Covid-19)", l’Ineris a appliqué une réduction du trafic routier lié aux déplacements particuliers à hauteur de 70%, et de -20% pour le trafic routier à vocation commerciale. Une baisse de 30% des activités industrielles et de 90% pour l’aviation et le trafic non routier (ferroviaire, fluvial etc.) a par ailleurs été retenue. En revanche, c’est une hypothèse de hausse de 20% pour le chauffage résidentiel qui a été appliquée. 

En ville, la pollution au dioxyde d’azote divisée par deux

Cette approche "par scénarios" est en réalité "largement éprouvée" par l’Ineris, à travers ses études pour évaluer l’efficacité des politiques futures de gestion de la qualité de l’air. "La situation exceptionnelle créée par la décision de confinement appliquée en France depuis le 12 mars dernier, permet ainsi de confronter les modèles utilisés jusqu'à présent de façon théorique, à une situation réelle de baisse des activités humaines", se félicite l’Institut. Celui-ci s’est en effet appuyé sur son dispositif de modélisation, en particulier le modèle de qualité de l’air Chimère, co-développé en partenariat avec le CNRS depuis 2001. Un modèle déjà mis en oeuvre à travers la plateforme nationale de prévision de la qualité de l’air PREv’air qui tient aussi compte des effets du confinement en intégrant les données d’observation produites par les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (Aasqa). Résultat, le confinement a eu pour effet de diviser par deux la pollution au dioxyde d’azote des 100 plus grandes villes françaises, par rapport aux niveaux attendus. Un diagnostic moins prononcé pour les particules fines, sachant qu’elles impliquent d’autres sources dont les émissions ne vont pas être réduites par le confinement, telles que l’agriculture et le chauffage résidentiel.

 

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