Archives

Législatives - Vers une Assemblée très largement renouvelée

Que l'on considère le nombre de voix ou les possibles projections en nombre de sièges, la vague annoncée a bien eu lieu ce dimanche 11 juin en faveur des candidats de la République en marche. Dans toutes les régions, nombre de personnalités de gauche comme de droite ont été battues dès le premier tour. Un carton plein pour le parti présidentiel toutefois tempéré par des urnes à moitié vides : l'abstention atteint un niveau record. D'où, de toutes parts, des appels à la remobilisation des électeurs en vue de dimanche prochain.

Un mois après son entrée à l'Elysée, Emmanuel Macron est en position de force pour s'assurer une majorité pléthorique avec un premier tour des législatives au terme duquel son parti a laminé tous ses concurrents, sur fond de débâcle historique du PS, de net revers pour la droite et le FN... et d'abstention record, plus d'un électeur sur deux n'ayant pas jugé bon de se déplacer ce dimanche 11 juin.
Selon les résultats définitifs (tous les résultats, par circonscription, sont consultables sur le site du ministère de l'Intérieur), en voix, le mouvement présidentiel, la République en marche (REM), arrive nettement en tête (32,3%), devant LR-UDI (21,5%) et le FN (13,2%). Le PS et son allié PRG obtiennent 9,5% et sont légèrement devancés en voix par la France insoumise (11%). L'abstention atteint le niveau historique de 51,29%, du jamais vu au premier tour des législatives sous la Ve République.
Selon les projections par sièges – un exercice toutefois toujours aléatoire –, REM et son allié du MoDem pourraient ravir dimanche prochain entre 400 et 455 des 577 sièges de l'Assemblée nationale, largement au-dessus de la majorité absolue (289 élus). Le Premier ministre, Edouard Philippe, a déclaré dès dimanche soir que les électeurs avaient confirmé leur "attachement dans le projet de renouvellement, de rassemblement et de conquête" d'Emmanuel Macron.

Le Parti socialiste, qui contrôlait la moitié de l'Assemblée sortante, s'effondrerait avec ses alliés autour de 15 à 40 sièges, soit encore moins que les 57 sièges de la débâcle de 1993. C'est un "recul sans précédent de la gauche", a reconnu son premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, qui a mis en garde contre le risque de "l'unanimisme" au Parlement. "Le tourbillon était trop puissant, (...) les deux scrutins étaient beaucoup trop rapprochés pour permettre un véritable sursaut", a-t-il déploré.
Le patron du PS, éliminé à Paris, fait partie du cortège des battus, avec les anciens ministres Mathias Fekl, Pascale Boistard, Aurélie Filippetti, François Lamy, Kader Arif, Christian Eckert... Le candidat du PS à la présidentielle, Benoît Hamon, a également été éliminé dès le premier tour, tout comme les ex-ministres écologistes Cécile Duflot et Emmanuelle Cosse. On citera aussi le député des Bouches-du-Rhône Patrick Mennucci, les numéros deux et trois du PS Guillaume Bachelay et Christophe Borgel, les proches de Martine Aubry François Lamy et Jean-Marc Germain. D'autres sont en ballottage très défavorable, comme Najat Vallaud-Belkacem. Protégés par le camp Macron, Stéphane Le Foll, Marisol Touraine et l'ex-Premier ministre Manuel Valls sont en ballottage favorable. Egalement qualifiés, le chef de file des frondeurs, Christian Paul, ou le président du groupe PS à l'Assemblée Olivier Faure.
"Les résultats des socialistes doivent être regardés avec lucidité et il faudra en tirer toutes les conclusions au lendemain du second tour, pour rebâtir la gauche de gouvernement sur des bases saines et rénovées", a souligné l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve. "Cette défaite est plus qu'historique. Elle peut amener à l'élimination d'une sensibilité qui a existé pendant un siècle", a de son côté souligné Guillaume Balas, bras droit de Benoît Hamon.

La droite, qui espérait priver le nouveau président Macron de majorité, terminerait avec 70 à 130 élus LR et UDI. Dont une partie devrait soutenir la majorité présidentielle. Chef de la campagne LR-UDI, François Baroin a appelé à la mobilisation pour éviter des "pouvoirs concentrés" dans "un seul et même parti". A Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet parvient au second tour mais est en ballotage très défavorable derrière le candidat REM.
C'est un premier tour "décevant pour notre famille politique", a reconnu Bernard Accoyer, secrétaire général des Républicains, "un échec incontestable", a ajouté Bruno Retailleau, président des sénateurs LR. Regrettant un taux d'abstention qui "témoigne de la persistance des fractures de la société française", François Baroin a exhorté son camp à profiter de la semaine de campagne entre les deux tours pour "mettre en lumière les différences entre nos candidats et ceux d'En marche". "Le Parlement doit rester le lieu du débat démocratique, il faut que les députés LR et UDI y soient en un nombre suffisant pour (faire) vivre l'indispensable démocratie parlementaire", a également insisté Gérard Larcher, président du Sénat. Même message pour Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, qui a appelé "à un sursaut citoyen pour ce deuxième tour parce que là, nous avons un risque d'un parti très hégémonique, un parti unique, une pensée unique, un programme unique", a-telle prévenu.

Quant au Front national, il obtiendrait seulement 1 à 10 sièges, contre 2 lors de la précédente législature. Avec un score de 13,2% très éloigné du score de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle (21,3%). C'est "une déception", a reconnu son vice-président Florian Philippot. Marine Le Pen, en tête avec 46% des voix dans le Pas-de-Calais, a centré sa riposte sur le "taux d'abstention catastrophique" qui "pose la question du mode de scrutin" majoritaire.
Cela donne plus de quatre millions de voix évaporées, le FN passant de 7,7 à environ 3 millions de voix. Pendant cette courte campagne, le FN voulait capitaliser sur les 10,64 millions d'électeurs qui s'étaient portés sur Marine Le Pen au second tour et Obtenir un groupe parlementaire, longtemps objectif minimum pour les frontistes. Alors que ceux-ci avaient surligné 45 circonscriptions "gagnables", où Marine Le Pen a dépassé 50% au second tour de la présidentielle, quelques rares circonscriptions semblent encore jouables pour le FN : Bruno Bilde et José Evrard (Pas-de-Calais), Sébastien Chenu (Nord), Emmanuelle Ménard (Hérault). Gilbert Collard (Gard) connaît une situation compliquée, comme Louis Aliot (Pyrénées-Orientales), Florian Philippot (Moselle), Stéphane Ravier (Bouches-du-Rhône). "110 candidats FN sont qualifiés au second tour contre 61 en 2012 : une indéniable progression!", s'est de ce fait félicité Nicolas Bay.

La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, obtiendrait, elle, 10 à 23 fauteuils, PCF inclus. "L'immensité de l'abstention montre qu'il n'y a pas de majorité pour détruire le code du travail", a jugé Jean-Luc Mélenchon qui, contrairement à l'après-présidentielle, a immédiatement appelé ses électeurs à "ne jamais permettre l'élection d'un candidat Front national". A Marseille, il est en ballottage favorable pour faire sa première entrée à l'Assemblée. Pour son fondateur, la France insoumise, "mouvement politique totalement neuf, présentant ses candidats distinctement de tous les autres, sans tambouille" est "récompensée en étant confirmée dans sa position éminente". Les principaux lieutenants de Jean-Luc Mélenchon sont tous qualifiés pour le second tour, avec des ballottages plus ou moins favorables. C'est le cas de son porte-parole, Alexis Corbière, à Montreuil, de son directeur de campagne, Manuel Bompard, en Haute-Garonne ou encore des deux responsables du parti de gauche, Danielle Simonnet à Paris et Eric Coquerel à Saint-Ouen. Mais on reste très loin des prévisions de LFI qui rappelait volontiers que le candidat était arrivé premier dans 67 circonscriptions et dépassait le seuil des 12,5 des inscrits, nécessaires pour se qualifier au second tour dans 451.
Après des mois de divisions au sein de la gauche anti-Hollande, les différents partis se sont présentés en ordre dispersé, avec un accord limité à quelques dizaines de circonscriptions entre le PS et EELV et quelques ententes au cas par cas. "Mélenchon sera responsable de la défaite", estimait quelques jours avant le scrutin Julien Bayou, porte-parole d'EELV, lui reprochant sa "volonté d'y aller tout seul".
Le parti écologiste s'est montré plutôt satisfait, estimant que ses scores étaient "globalement en léger progrès (dans) de nombreuses circonscriptions". Mais rares sont les écologistes qualifiés pour le second tour. "La division des forces de gauche se paie très cher", a lui aussi commenté le patron des communistes Pierre Laurent, déplorant le refus d'alliance selon lui de LFI. Plusieurs communistes en ballottage favorable pourraient néanmoins tirer leur épingle du jeu.

Le parti macroniste est en passe d'obtenir une des plus larges majorités de la Ve République, sans effacer le record de l'UDF-RPR en 1993 (484 sièges). En revanche, il peut espérer battre le record de sièges pour un seul parti, détenu par l'UMP en 2002 (365 sièges).
Quatre députés seulement (dont deux pro-Macron) ont été élus au premier tour, contre 36 en 2012. Effet de la faible participation, il n'y aura qu'une seule triangulaire le 18 juin, dans la première circonscription de l'Aube, contre 34 il y a cinq ans.

Cinq des six membres du gouvernement - qui devraient démissionner en cas de défaite - virent nettement en tête : Richard Ferrand, malgré une affaire immobilière qui a terni la campagne de la REM, Christophe Castaner, Bruno Le Maire, Marielle de Sarnez et Mounir Mahjoubi. Seule Annick Girardin fera face à un second tour délicat à Saint-Pierre-et-Miquelon.

L'Assemblée nationale sera dans tous les cas plus que profondément renouvelée à l'issue du second tour dimanche prochain. En n'oubliant pas que 224 députés sortants ne se représentaient pas. Parmi eux, au moins deux sur cinq avaient expliqué leur choix par le non-cumul, autrement dit la loi interdisant désormais l'exercice d'un mandat parlementaire avec une fonction exécutive locale. Une donnée qui a pu jouer dans une certaine mesure pour accentuer encore l'effacement de la traditionnelle "prime au sortant". Et qui, dans l'ombre des résultats de ces législatives, constituera l'autre nouvelle donne pour la future Assemblée majoritairement constituée de novices.
Parmi les commentaires qui n'ont cessé d'animer les réseaux sociaux dimanche soir, une série de tweets de Renaud Epstein, maître de conférences en sciences politiques : "Un parti hégémonique au niveau central et absent du pouvoir local, c'est inédit. Et vu que les prochaines élections locales (municipales) sont en 2020, donc à mi-mandat, il est probable que cette cohabitation perdure. La plupart des politiques nationales étant mises en œuvre par/ avec les pouvoirs locaux, cette situation va être intéressante à observer. En attendant (et c'est très très paradoxal), ces résultats vont furieusement revaloriser le rôle du vieux Sénat." En sachant toutefois que la moitié des sièges des sénateurs doit être renouvelée en septembre avec, là aussi, l'application du non-cumul.

 

D'UNE REGION A L'AUTRE...

Ile-de-France

La quasi-totalité des candidats investis par La République en marche à Paris et en Ile-de-France sont en ballottage favorable après le premier tour des législatives, où la plupart des candidats socialistes ont été laminés, Manuel Valls parvenant lui à se hisser au second tour.
Dans la capitale, la République en marche pourrait frôler le grand chelem au second tour. Sur les 16 candidats investis par le parti du président, un d'entre eux, Sylvain Maillard, a été élu dès le premier tour et les autres arrivent largement en tête. Les deux circonscriptions sans candidat REM placent à leur tête des personnalités largement Macron-compatibles. Dans la dix-huitième, ce sont même deux candidats proches de la majorité présidentielle, dont l'ex-ministre du Travail Myriam El Khomri, qui se feront face au second tour. Ce premier tour a fait des dégâts chez les sortants. Sont notamment éliminés le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis et l'ex-ministre EELV Cécile Duflot. A droite, même le très implanté LR Claude Goasguen est devancé par un candidat REM. Nathalie Kosciusko-Morizet est pour sa part en ballottage très défavorable dans la deuxième circonscription.
Dans le reste de l'Ile-de-France, la vague Macron se confirme aussi. En Seine-Saint-Denis, bastion de gauche, tous les candidats REM accèdent au second tour. Tous les députés sortants sont éliminés comme Elisabeth Guigou, députée PS depuis 15 ans dans la sixième, Razzy Hammadi ou Mathieu Hanotin. L'ancienne ministre Emmanuelle Cosse, parachutée dans la troisième, ne franchit pas le premier tour. Le PCF tire néanmoins son épingle du jeu avec deux de ses candidates en tête, Clémentine Autain et Marie-George Buffet. Pour la France insoumise, Alexis Corbière, son porte-parole, arrive second. Seul député de droite du département, l'UDI Jean-Christophe Lagarde est défié par son ancienne adjointe, qui a rallié REM.
Dans les Hauts-de-Seine, les candidats du mouvement présidentiel sont arrivés en tête dans les 13 circonscriptions si on ajoute le LR Thierry Solère, considéré comme "Macron-compatible". Les députés socialistes sortants Jean-Marc Germain et Alexis Bachelay ont été éliminés. Les fiefs historiques de la droite sont en passe de tomber : dans les circonscriptions de Neuilly, Levallois-Perret ou Rueil-Malmaison, les Républicains qui aspiraient à succéder à Jean-Christophe Fromantin, Patrick Balkany ou Patrick Ollier sont en ballottage défavorable. Dans les circonscriptions de Nanterre, Gennevilliers ou Montrouge, la division entre PCF et LFI a précipité la chute de ces territoires de gauche.
Dans le Val-de-Marne, la REM et le MoDem sont en ballottage favorable dans dix circonscriptions sur onze. Seul le sortant Michel Herbillon (LR), dans la huitième, a su résister à la vague. Luc Carvounas, sénateur PS, se place derrière Gaëlle Marseau (REM) et peut espérer un bon report des voix de gauche.
En Essonne, la REM est arrivée en tête dans huit circonscriptions sur dix. Manuel Valls, contre qui ni le parti d'Emmanuel Macron ni le PS n'avaient présenté de candidat, est en ballottage favorable avec 25,45% des suffrages devant Farida Amrani (LFI), qui remporte 17,41%. Le président de Debout La France, Nicolas Dupont-Aignan, député depuis 1997, est en ballottage défavorable derrière le candidat de la majorité présidentielle Antoine Pavamani.
La vague En marche touche aussi les Yvelines, où est éliminé le député sortant et ex-candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon dans la 11e circonscription. Les députés sortants Jean-Frédéric Poisson, Jacques Myard et David Douillet, tous trois LR, sont en ballottage très défavorable.
En Seine-et-Marne, les candidats de la REM sont en tête dans 8 des 11 circonscriptions, dont l'ex-patron du Raid Jean-Michel Fauvergues. Un seul des trois députés PS sortants est encore en lice, Olivier Faure. L'ex-secrétaire d'Etat chargée de l'aide aux victimes Juliette Méadel est éliminée. La droite résiste mieux, à l'instar d'Yves Jégo (UDI), Franck Riester et Christian Jacob (LR), en bonne place.
Dans le Val-d'Oise, les candidats de la REM devancent même des poids lourds comme Axel Poniatowski (LR), Jérôme Chartier (LR) ou Philippe Doucet (PS). Seul le député PS sortant François Pupponi, sans REM face à lui, est assuré de garder sa circonscription.

Auvergne Rhône-Alpes

La vague REM a déferlé sur Auvergne Rhône-Alpes, bousculant des caciques LR qui paraissaient inexpugnables et contraignant l'ancienne ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem à un second tour extrêmement difficile. En Marche! et son partenaire, le MoDem, seront présents au second tour dans 63 des 64 circonscriptions de la région - ils ne présentaient pas de candidat dans la deuxième de Savoie. Les deux alliés arrivent en tête dans toutes les circonscriptions de l'Allier (3), de l'Ardèche (3), du Cantal (2), de la Drôme (4), de l'Isère (10), de la Loire (6), de la Haute-Savoie (6) et du Rhône (14). "Sauf quand existent des fiefs extrêmement forts, on est dans une quasi-monochromie En Marche!, avec des faibles scores de la droite et un retour du Front national à ses niveaux habituels", relève Renaud Payre, directeur de Science-Po Lyon. Aucun candidat n'a été élu directement à l'issue du premier tour et, en raison de la faible participation, il n'y aura aucune triangulaire au second.
A Lyon, ville du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, En Marche! fait le grand chelem dans les quatre circonscriptions, avec des scores allant de 39% à 46% des voix. A Villeurbanne, l'entrepreneur Bruno Bonnell obtient 36,69%, contraignant Najat Vallaud Belkacem (16,54%) à un second tour très difficile dans cette ville de tradition socialiste. La déconvenue est aussi sévère pour les grands barons des Républicains. Dans le Rhône, Georges Fenech et Philippe Cochet sont en ballottage très défavorable derrière un candidat REM. Dans le Beaujolais, Bernard Perrut, héritier d'une dynastie en place depuis 1988, est lui aussi en difficulté, de même que Sophie Cruz, qui aura beaucoup de mal à récupérer le siège laissé vacant par son compagnon Christophe Guilloteau. D'autres tentatives de renouvellement au sein des Républicains ont tourné court, avec l'élimination à Lyon d'Anne Lorne (Les Républicains), égérie de la Manif pour tous.
Dans la conservatrice Haute-Savoie, les scores des candidats En Marche! ouvrent la voie à un grand chelem. Dans la première circonscription, une parfaite inconnue, Véronique Riotton, affiche près de 48% des suffrages, contre 19% à Annabel André-Laurent (LR-UDI), qui a comme suppléant le sortant Bernard Accoyer. "Le centre de gravité de l'électorat En Marche! s'est déporté vers la droite, ce qui a entraîné la marginalisation d'une partie du personnel politique régional", commente M. Payre.
En Savoie, la plus jeune candidate REM de France, Typhanie Degois, 24 ans, arrive en tête (33,75%) devant Dominique Dord (LR, 29,51%), qui brigue un cinquième mandat.
Dans la Drôme, le maire UDI de Montélimar Franck Reynier a échoué à se qualifier, devancé par REM et le Front national, tout comme Vincent Chriqui, directeur de campagne de François Fillon durant la présidentielle, en Isère.
Les Républicains ne résistent véritablement qu'en Haute-Loire, fief de Laurent Wauquiez, où les deux circonscriptions leur ont accordé plus de 40% des suffrages.
Le parti se tient bien également dans le Cantal.
A Oyonnax (Ain), le sortant Damien Abad se distingue avec 35% des voix, mais il est bien seul... Dans ce département, le Front national, pourtant bien implanté, n'accède au second tour que dans la quatrième circonscription (Bourg-en-Bresse sud).
Dans la Loire, où Marine Le Pen était arrivée en tête au premier tour de la présidentielle, aucun candidat frontiste ne se qualifie.
Au total, sept candidats FN passent l'obstacle du premier tour sur la région, dont quatre en Isère.
L'absence d'accord avec le Parti communiste ne permet pas à la France insoumise de renouveler ses performances du premier tour de la présidentielle dans les anciens fiefs ouvriers de la banlieue lyonnaise ou de la Loire. Ses candidats ne seront au second tour que dans cinq circonscriptions, avec à chaque fois des chances minimes de succès. A Vénissieux près de Lyon comme à Echirolles en banlieue grenobloise, FI et PCF se neutralisent et envoient le FN au second tour.
Dans la cinquième circonscription du Puy-de-Dôme, l'historique élu communiste André Chassaigne arrive en tête. Dans le même département, l'ancienne magistrate Laurence Vichnievsky (REM) devance nettement Louis Giscard d'Estaing, fils de l'ancien président de République.

Paca

Le premier tour des législatives en Paca a été marqué par les qualifications de Jean-Luc Mélenchon et du porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, tandis que le FN disputera plusieurs duels dimanche prochain.
Dans la quatrième circonscription des Bouches-du-Rhône, le leader de la France insoumise (34,3%), qui avait choisi de se présenter à Marseille après y avoir fait de très bons scores à la présidentielle, a remporté la première manche de son pari. Il affrontera au second tour la candidate REM, l'entrepreneure Corinne Versini (22,7%). Sur le papier, Jean-Luc Mélenchon est en position favorable, mais les reports de voix restent très incertains, malgré son appel du pied aux électeurs de Patrick Mennucci (12,4%).
Dans le reste de la deuxième ville de France, le FN est en tête dans les deux circonscriptions des quartiers Nord, avec le sénateur Stéphane Ravier (30,8%) et la policière Sophie Grech (23%), qui feront tous deux face à des candidats REM. Un autre cadre frontiste, l'ex-LR Franck Allisio, est lui éliminé face à la sortante LR Valérie Boyer, qualifiée derrière Pascal Chamassian (REM).
Le FN échoue également dans la douzième circonscription des Bouches-du-Rhône, qui recouvre Vitrolles et Marignane, symboles de la gestion municipale frontiste dans les années 1990. Jean-Lin Lacapelle, secrétaire général adjoint du FN, affaibli par un dissident soutenu par Jean-Marie Le Pen, laisse la place à un duel LR/REM. Le député sortant de Gardanne François-Michel Lambert, ex-EELV investi par En Marche, est en ballotage très favorable (32,47%) en vue d'un autre duel avec le FN. Enfin, trois députés LR sortants, Christian Kert, Bernard Reynès et Bernard Deflesselles, sont en ballotage défavorable derrière des Modem et REM.
Dans le Var, où le FN fait traditionnellement des scores élevés, le parti se qualifie pour six duels, sur 8 circonscriptions. Le député sortant LR Olivier Audibert-Troin est éliminé, au profit d'un duel REM/FN, tout comme un autre sortant LR, Jean-Sébastien Vialatte, devancé par le chef du FN varois, Frédéric Boccaletti.
Le FN se distingue aussi dans les Alpes-Maritimes, où les électeurs arbitreront quatre duels FN/LR ou FN/REM. L'ancien identitaire niçois Philippe Vardon élimine le sortant UDI Rudy Salles, et affrontera un REM. Un transfuge de la droite, Olivier Bettati, ancien adjoint au maire de Nice Christian Estrosi passé au FN, s'est aussi qualifié.
Le président du conseil départemental (LR) Eric Ciotti résiste, en tête dans sa circonscription de Nice, avec 35%, et affrontera une REM, Caroline Reverso-Meinietti (32%) dans un duel très incertain.
Dans le Vaucluse, autre place forte historique de l'extrême-droite, celle-ci disputera trois duels: à Orange, le sortant Jacques Bompard (Ligue du Sud) tentera de décrocher un nouveau mandat ; dans la troisième, Hervé de Lépinau, qui a repris le flambeau après le retrait de la sortante Marion Maréchal-Le Pen, arrive deuxième, à 90 voix d'écart, derrière Brune Poirson (REM). Dans la cinquième circonscription, le sociologue Jean Viard (33,30%), pour la majorité présidentielle, devance nettement le député sortant LR Julien Aubert (20,96%).
Dans les départements alpins (Alpes-de-Haute-Provence et Hautes-Alpes), plus ruraux, REM est en tête dans les quatre circonscriptions et livrera des duels face à la droite, au FN ou à la France Insoumise. Seul membre du gouvernement candidat dans la région, Christophe Castaner est en ballotage très favorable, avec 44,04% des voix. Il affrontera le candidat de la France insoumise, Léo Walter (16,55%). La député PS sortante Karine Berger est éliminée, n'arrivant qu'à la cinquième place (11,45%) dans sa circonscription des Hautes-Alpes, où se jouera un duel REM/LR.

Hauts-de-France

L'engouement pour la République en marche dans les Hauts-de-France, dimanche, a balayé tous les candidats socialistes, notamment à Lille, mais menace aussi la droite dans quelques-unes de ses places-fortes, seul le FN tirant son épingle du jeu. Après deux tentatives infructueuses, la troisième pourrait être la bonne pour Marine Le Pen, qui semble en passe de l'emporter à Hénin-Beaumont/Carvin (11e circonscription du Pas-de-Calais), avec 46% des voix au premier tour.
Fief historique du PS, le Nord-Pas-de-Calais, qui avait élu 17 députés de ce parti en 2012, n'en aura plus aucun demain. Arrivé il y a trois ans à Lille, François Lamy, le lieutenant de Martine Aubry au niveau national, venu de l'Essonne, échoue à la quatrième place avec 9,14% seulement, dans un scrutin marqué dans toute la région par une abstention record. Presqu'aussi symbolique, une autre proche de Martine Aubry, la députée sortante Audrey Linkenheld est devancée dans la circonscription voisine, malgré une très bonne réputation, par une candidate REM pourtant condamnée à de la prison avec sursis pour fabrication de faux diplôme, ainsi que par un candidat LFI.
Dans le Nord et le Pas-de-Calais, seules réchappent de la grande lessive deux femmes issues du PS qui ont bénéficié du soutien ou de la neutralité du mouvement d'Emmanuel Macron. Le PCF s'en sort bien mieux, étant en ballottage dans trois circonscriptions du Nord et peut espérer conserver ses sièges grâce à de nouveaux venus.
La percée spectaculaire d'En marche menace aussi la droite classique : dans sa circonscription du Touquet, dont il est maire, Daniel Fasquelle est en ballottage difficile face à un candidat REM dont la suppléante est une fille de Brigitte Macron. A Tourcoing, Vincent Ledoux (LR), successeur de Gérald Darmanin à l'Assemblée, est, lui, en ballottage serré face à une candidate REM.
De même, dans l'Oise, Eric Woerth (27,64%) est devancé de sept points par la candidate REM Stéphanie Lozano.
Pas de vague macroniste en revanche dans l'ex-bassin minier, où le FN confirme sa prédominance : outre la performance de Marine Le Pen, le leader du parti en Hauts-de-France, Sébastien Chenu (33%), garde ses chances à Denain (Nord). Le FN réalise aussi plus de 30% à Bruay, Liévin et Lens. A Calais, le beau-frère de Marine Le Pen, Philippe Olivier, sort aussi en tête avec 24,4%, mais aura fort à faire face à un jeune maire LR.
Dans l'Aisne, seul département avec le Pas-de-Calais à avoir donné la majorité à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, le FN est en ballottage dans les cinq circonscriptions, mais sans guère d'espoir d'en conquérir une, à l'image de Damien Philippot, devancé de deux points par la candidate REM.
Dans le département voisin de la Somme, le journaliste et documentariste ("Merci patron!") François Ruffin, parti très tôt en campagne, accède au second tour (24,32%). Celui qui portait les couleurs de toute la gauche, PS excepté, parvient à éliminer le FN, auteur d'une lourde contre-performance (15,94%) dans la première circonscription où Mme Le Pen avait fait 28,8% le 23 avril dernier. Mais son adversaire de REM part favori pour le second tour. Dans l'autre circonscription amiénoise, l'ex-secrétaire d'Etat écologiste Barbare Pompili, ralliée à En marche, devrait l'emporter largement.

Occitanie

La majorité présidentielle est en passe de créer le big bang en Occitanie et de rafler la quasi-totalité des sièges jusqu'ici occupés par la gauche socialiste, amenuisant aussi les espoirs du FN en Languedoc-Roussillon. Sur les 49 sièges que compte l'Occitanie, dont 42 étaient tenus par le PS et ses alliés, la République en marche (REM) pourrait en conquérir entre 40 et 46 au second tour. Sur l'océan rose qui avait submergé la région en 2012, 33 députés PS ou alliés ont été éliminés dès le premier tour et 7 le seront presqu'à coup sûr dimanche prochain.
Avec une abstention record, l'hécatombe rose est particulièrement manifeste en Haute-Garonne, où En Marche et Modem sont en passe de ravir les dix circonscriptions, dont neuf détenues par le PS. Symbole de cette déroute, Christophe Borgel, le "Monsieur Elections" du PS, est éliminé, avec seulement 13%, derrière une candidate En Marche largement inconnue, Sandrine Mörch (37%), et le bras droit de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard (19%). L'ex-secrétaire d'Etat socialiste Kader Arif est encore plus sèchement sorti, en cinquième position seulement.
Révélateur de la vague En Marche, la dissidente PS Monique Iborra, députée sortante, est en ballottage très favorable (39,54%), semblant avoir réussi son pari en optant pour l'étiquette REM, dont elle est la doyenne en France, du haut de ses 72 ans.
Dans le Tarn-et-Garonne, l'ancienne ministre PRG Sylvia Pinel, et sortante de la deuxième circonscription, est en ballottage favorable face à un candidat FN, avec un peu plus de 5 points d'écart. Elle a bénéficié du soutien d'Emmanuel Macron, qui n'avait pas présenté de candidat face à elle.
En Hautes-Pyrénées, l'ancien ministre PS Jean Glavany est lui éliminé dès le premier tour. Sur les terres de Jaurès, dans le Tarn, le PS perd d'emblée ses deux sièges, tandis que l'UDI Philippe Folliot, qui s'est déclaré dans la majorité présidentielle, sans en avoir l'investiture, pourrait conserver la députation.
En Ariège aussi, où la France insoumise avait remporté le deuxième meilleur score national à la présidentielle, les deux sortants PS sont éliminés et c'est un mélenchoniste que chacun des candidats REM affronteront dimanche.
Au total, dans les dix départements de Midi-Pyrénées, où la droite comptait quatre députés, les candidats Les Républicains se retrouvent en ballottage difficile face aux macronistes dans le Lot, le Tarn, en Aveyron et en Haute-Garonne, où la sortante LR Laurence Arribagé se retrouve en situation très délicate.
En Languedoc-Roussillon, le FN semble peiner à concrétiser ses espoirs de conquête : dans le Gard, des duels REM/FN auront lieu au second tour dans les six circonscriptions, avec un mano à mano très médiatique dans la seconde entre le sortant Gilbert Collard (FN) et l'ex-torera Marie Sara (REM), arrivés au coude à coude.
Dans les 9 circonscriptions de l'Hérault, le premier tour débouche sur sept duels REM/FN et deux duels REM/France insoumise. Dans la 6ème circonscription, Emmanuelle Ménard (FN), la femme du maire de Béziers, arrive en tête avec 35,41% face à une candidate REM largement inconnue, Isabelle Voyer (24,72%).
Dans les Pyrénées-Orientales, le vice-président du FN Louis Aliot, qui espérait ravir un siège à la droite après trois échecs, devance d'une courte tête la candidate Modem que le compagnon de Marine Le Pen affrontera dimanche prochain. Situation similaire dans les trois autres circonscriptions de ce département, où à chaque fois le candidat de la majorité présidentielle sera en ballottage favorable avec le parti d'extrême droite.
Egalement victime du rouleau compresseur REM, l'ancienne secrétaire d'Etat PS Ségolène Neuville est éliminée. Le PS et ses alliés perdent deux autres sièges en Pyrénées-Orientales, tout comme dans le département voisin de l'Aude, qui perd deux députés socialistes, laissant la place à deux duels FN-REM.

Grand Est

La vague En Marche a déferlé sur le Grand Est avec 30 candidats en tête dans les 49 circonscriptions mais le Front National reste en lice pour 15 duels au second tour malgré des scores très en deçà de ceux enregistrés pour la présidentielle. En Lorraine, le raz de marée de la République en Marche! a éliminé deux figures socialistes : l'ancienne ministre de la culture et députée sortante Aurélie Filippetti et l'ancien secrétaire d'Etat au budget, Christian Eckert.
Le Front national a qualifié sept candidats en Lorraine, dont le numéro deux du parti, Florian Philippot, arrivé en tête dans sa circonscription à Forbach (Moselle). Mais sa victoire n'est pas assurée : il est talonné par le candidat LREM Christophe Arend, un chirurgien-dentiste de 41 ans. Et la quatrième place accordée à un ancien socialiste Macron-compatible laisse présager un difficile second tour. L'abstention, élevée dans tout le territoire, a été particulièrement forte dans ce département qui avait placé Marine Le Pen largement en tête au premier tour de la présidentielle. Le taux d'abstentionnistes dépasse largement les 50%, pour monter jusqu'à 64% dans la huitième circonscription, 62% dans la sixième ou encore 58% dans la première.
En Lorraine, seules deux circonscription n'auront pas de candidat LREM au second tour : la quatrième des Vosges, où s'affronteront un candidat Les Républicains et le député socialiste sortant, et la sixième de Meurthe-et-Moselle, qui connaîtra un duel FN France insoumise. Et dans la troisième, un autre candidat de la France insoumise Patrice Zolfo affrontera le candidat LREM Xavier Paluszkiecz, tombeur de Christian Eckert.
Terre de droite, l'Alsace a elle aussi été envahie par la vague En Marche, "mais n'a pas rompu", a souligné le politologue Philippe Breton, de l'Observatoire de la vie politique en Alsace (Ovipal). Le mouvement du président Emmanuel Macron place onze candidats en tête sur les quinze circonscriptions en jeu. Les candidats LR sont en tête dans les quatre autres, mais l'étoile montante de la droite alsacienne, Elsa Schalck, 30 ans, a mordu la poussière dans la première circonscription de Strasbourg, Schalck, 30 ans, a mordu la poussière dans la première circonscription de Strasbourg, éliminée par un illustre inconnu, Thierry Michels, 56 ans, cadre de l'industrie pharmaceutique, en lice sous les couleurs LREM. Michels affrontera au second tour le socialiste sortant Eric Elkouby qui fait campagne avec l'étiquette "majorité présidentielle".
La vague LREM a été endiguée en Champagne Ardenne. Six de ses candidats sont arrivés en tête dans les 13 circonscriptions de ces terres historiquement ancrées à droite. La figure de l'UDI, Charles de Courson, a en revanche écrasé ses concurrents et affrontera un jeune frontiste au second tour.
Le Front national aura au total six candidats en lice le 18 juin, dont un dans l'unique triangulaire du Grand Est organisée dans la 1ere circonscription de l'Aube. Elle opposera Gregory Besson-Moreau (MREM) à Nicolas Dhuicq (LR) et Bruno Subtil (FN).
En revanche, l'unique député socialiste sortant de Champagne-Ardenne, Christophe Léonard (deuxième des Ardennes), a été éliminé. "Je suis surpris, je pensais que la droite résisterait mieux", a commenté Philippe Breton. Le premier tour a été marqué par une très forte abstention expliquée par une "lassitude" des électeurs, a souligné le politologue alsacien. "Ce sera très difficile pour le Front National et pour la France Insoumise de mobiliser ces abstentionnistes au second tour", soutient-il.

Pays de la Loire

Le parti de la majorité présidentielle est en passe d'obtenir une très grande majorité des 30 circonscriptions des Pays de la Loire, région dans laquelle la gauche, majoritaire dans l'Assemblée sortante, s'effondre, la droite devra batailler dur, et le FN ne qualifie aucun candidat.
La République en marche (REM) devrait rafler au moins 21 circonscriptions, et peut espérer en gagner 27, dans cette région où la gauche avait renversé le rapport de forces avec la droite lors des législatives de 2012, en remportant 19 circonscriptions dans la foulée de l'élection de François Hollande. Le parti du président Emmanuel Macron récolte 28,66% des suffrages, améliorant le score obtenu par le nouveau locataire de l'Elysée lors du premier tour de la présidentielle (26,27%).
A l'image de sa débâcle nationale, le PS ne peut prétendre conserver qu'un nombre infime de députés, un à trois selon le report de voix au second tour des législatives, voire un zéro pointé si l'ex-ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, le mieux placé des socialistes qualifiés au second tour, échoue dans la quatrième circonscription de la Sarthe (Sablé-sur-Sarthe), l'ancien fief de François Fillon. Sans candidat de la République en marche investi face à lui, il est arrivé en tête avec 30,31% des voix, près de huit points devant le candidat Les Républicains (LR).
Le PS n'aura en revanche plus de représentants dans le Maine-et-Loire ou en Loire-Atlantique, seul département de la région encore à gauche. Après avoir réussi à conserver il y a un peu plus d'un an l'ancien siège de Jean-Marc Ayrault, la députée socialiste Karine Daniel est éliminée dès le premier tour dans la troisième circonscription de Loire-Atlantique, aux mains de la gauche depuis près de 40 ans.
Au total, dans les Pays de la Loire, huit députés socialistes sortants sont recalés dès le premier tour, parfois très sèchement. Seuls ceux ayant rallié le mouvement d'Emmanuel Macron tirent leur épingle du jeu: Yves Daniel et Sophie Errante, respectivement dans les sixième et dixième circonscriptions de Loire-Atlantique, arrivés nettement en tête, devraient continuer de siéger au Palais Bourbon, sous la bannière de la République en marche. Même chose pour l'écologiste François de Rugy (ex-EELV), qui a obtenu 45,34% des voix dans la première circonscription de Loire-Atlantique, où il partait grand favori. Elu depuis 2007 avec le soutien du Parti socialiste, il a rejoint Emmanuel Macron après avoir participé à la primaire élargie du PS.
La droite n'est pas non plus épargnée par le raz-de-marée de la République en marche. Les Républicains devraient perdre leur unique siège en Loire-Atlantique dans la septième circonscription où l'ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, est en ballottage très défavorable.
La tâche s'annonce très difficile sur les terres centristes du Maine-et-Loire et conservatrices de Vendée. Ainsi, Alain Leboeuf, député LR sortant de la première circonscription, est en ballotage défavorable, tout comme les autres candidats investis par la droite et le centre. Dans la Sarthe, la droite pourrait renverser le rapport de forces à son avantage. Seul Yannick Favennec (UDI), député sortant de la troisième circonscription de Mayenne, est quasi assuré de remporter un quatrième mandat. Troisième force politique de la région à l'issue du premier tour de la présidentielle, avec 18,41% des voix, la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon aura quatre représentants dimanche prochain, à Nantes, Rezé et Saint-Nazaire.
Le Front national n'a quant à lui qualifié aucun candidat. La formation d'extrême droite espérait pourtant capitaliser sur les bons scores de Marine Le Pen à la présidentielle, notamment dans la Sarthe, où elle s'était classée deuxième dans trois circonscriptions sur cinq.

Centre-Val de Loire

Les candidats de la République en marche (REM), à la faveur d'un fort taux d'abstention, se sont tous qualifiés dimanche pour des duels au second tour des élections législatives dans les 22 circonscriptions de la région Centre-Val de Loire où le parti du président Macron était présent.
L'ancienne ministre de la santé Marisol Touraine et député sortante de la troisième circonscription d'Indre-et-Loire bénéficiait d'un régime de faveur, sans candidat REM face à elle. Elle arrive largement en tête avec 28,54% des exprimés devant la candidate UDI Sophie Auconie (20,02%). L'ex-ministre socialiste a donc gagné son pari, malgré l'absence de soutien des macronistes locaux, et le courroux des socialistes tourangeaux provoqué par la disparition du logo du PS de son matériel de campagne. Sa prise de distance avec le parti socialiste profite cependant à la candidate de la France insoumise qui arrive en troisième position avec 13,70% des exprimés.
Le second tour opposera les candidats REM exclusivement à des candidats de droite voire d'extrême droite, à trois exceptions près : les deuxième et troisième circonscriptions du Cher où ils auront pour challengers les candidats sortants issus respectivement du Parti communiste (Nicolas Sansu) et du Parti socialiste (Yann Galut), et la première circonscription d'Indre-et-Loire contre le député PS sortant Jean-Patrick Gille.
En revanche, plombé par le bon score de la candidate France insoumise (11,47%), le député sortant socialiste frondeur Laurent Baumel est éliminé de justesse dans la quatrième circonscription d'Indre-et-Loire en arrivant en troisième position avec 16,30% des suffrages derrière la candidate REM Fabienne Colboc (34,39%) et Hervé Novelli (LR) (17,84%).
Les candidats REM virent partout en tête, sauf dans trois circonscriptions tenues par des personnalités de droite telles que Guillaume Peltier (LR) et Maurice Leroy (UDI) dans les deuxième et troisième circonscriptions du Loir-et-Cher, ou Philippe Vigier (UDI) dans la quatrième circonscription d'Eure-et-Loir.
En revanche, l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy Rama Yade échoue à s'implanter dans la première circonscription de Loir-et-Cher en n'obtenant qu'une sixième place avec 5,65% des voix.
Le Front national (FN) n'a réussi à se qualifier pour le second tour que dans les premières circonscriptions de l'Indre et du Loir-et-Cher. Cependant, dans la quasi-totalité des autres circonscriptions de la région, le parti d'extrême droite est en embuscade en troisième position, mais échoue à passer la barre des 12,5% des inscrits nécessaire pour se maintenir au second tour. Seules exceptions à cette troisième place du FN : la sixième circonscription du Loiret, et surtout les cinq circonscriptions d'Indre-et-Loire où le parti de Marine Le Pen est relégué au moins à la quatrième place.

Nouvelle-Aquitaine

Le raz-de-marée annoncé a bien eu lieu dimanche en Nouvelle-Aquitaine, où les candidats d'En marche et leurs alliés du MoDem sont présents au second tour dans la totalité des 49 circonscriptions, avec des scores souvent deux à trois fois plus de voix que les autres qualifiés. De la côte basque à la Corrèze, la déferlante Macron a balayé des terres historiquement acquises à la gauche, où les socialistes sont quasiment tous en difficulté quand ils ne sont pas d'emblée éliminés. A l'instar du député sortant de la Creuse, le socialiste Michel Vergnier, devancé avec 15,5% des voix par un jeune agriculteur aux couleurs de la majorité présidentielle, Jean-Baptiste Moreau (33%), et le Républicain Jérémie Sauty (17,7%).
La droite traditionnelle n'est pas épargnée, à l'instar du maire UDI d'Agen Jean Dionis du Séjour, qui n'obtient que 19,6% des voix contre 32,6% au candidat REM Michel Lauzzana, un élu local en rupture avec le PS. Le député-maire LR d'Arcachon (Gironde), le sarkozyste Yves Foulon, est lui aussi en danger avec 24% face à Sophie Panonacle (REM), une inconnue issue de la société civile, à plus de 40%.
Même configuration pour Nicolas Florian (LR), adjoint d'Alain Juppé à la mairie de Bordeaux, qui obtient 20% contre 44% à la candidate d'En marche dans la première circonscription. A Bordeaux toujours, la députée PS et ex-ministre Michèle Delaunay, qui avait battu Juppé dans la deuxième circonscription en 2007, subit à son tour une défaite cuisante. Elle n'arrive qu'en quatrième position (moins de 11%). Le second tour sera disputé par En Marche (près de 40%) et Les Républicains (16%).
Mais c'est dans le bastion PS des Landes que le vote a été le plus dévastateur. Dans la troisième circonscription, tenue depuis 1978 par Henri Emmanuelli, le baron du PS décédé en mars dernier avait été élu au 1er tour en 2012 avec 56%. Son dauphin désigné Boris Vallaud, époux de Najat Vallaud-Belkacem et secrétaire général adjoint de l'Elysée sous François Hollande, n'arrive qu'en deuxième position avec 25%, distancé par le REM Jean-Pierre Steiner, commissaire de police à la retraite, à plus de 34%. Dans la première circonscription des Landes, Geneviève Darrieussecq, maire MoDem de Mont-de-Marsan, lamine son rival PS avec 43% contre à peine plus de 13%, et dans la deuxième la candidate PS est hors course.
Idem en Corrèze, fief historique de l'ex-président François Hollande sur le point de tomber dans l'escarcelle d'En marche. Le maire PS de Tulle, Bernard Combes, n'obtient que 18% contre 32,5% au candidat pro-Macron.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, où le Modem est solidement implanté, les candidats Macron font également carton plein. Dans la quatrième circonscription, Loïc Corrégé, militaire dans les Forces spéciales, a ainsi pris d'assaut pour En Marche les terres du député sortant non-inscrit Jean Lassalle, capturant plus de 25% des suffrages. Avec moins de 18%, le candidat malheureux à la présidentielle devra batailler dur pour sauver son siège, de même que la sortante PS Colette Capdevielle dans la cinquième (Bayonne-Anglet) qui recueille à peine plus de 13% des voix.
En Lot-et-Garonne, le FN confirme ses bons scores passés, provoquant notamment l'élimination de l'ancien ministre PS Matthias Fekl dans la deuxième circonscription. Mais ses candidats n'ont quasiment aucune chance de l'emporter face aux macronistes.
Rare exception dans la région, le sortant Olivier Falorni (DVG) devance nettement son adversaire d'En Marche (36% contre 26%) dans la première circonscription de Charente -Maritime. Quant à la députée socialiste Delphine Batho, elle peut encore espérer refaire son retard dans la deuxième circonscription des Deux-Sèvres, celle de Ségolène Royal.

Bretagne

Les quatre départements bretons ont confirmé dimanche leur soutien à Emmanuel Macron, portant des candidats REM en tête du premier tour dans 23 circonscriptions sur 27, dont un élu dès dimanche, et semblant même pardonner au finistérien Richard Ferrand ses ennuis judiciaires.
Dans le Finistère le ministre de la Cohésion des territoires est ainsi arrivé en tête de la sixième circonscription avec 34% des voix, les électeurs ne lui tenant visiblement pas rigueur de son implication dans l'affaire immobilière pour laquelle une enquête préliminaire a été ouverte. "Les Finistériennes et les Finistériens ont jugé, ils me connaissent", s'est-il réjoui dimanche. Au second tour, ce soutien de la première heure d'Emmanuel Macron affrontera la candidate LR Gaëlle Nicolas (18% des voix). Dans ce département, fief de gauche par excellence, seuls deux candidats socialistes sur huit ont réussi à décrocher un billet pour le second tour. Et encore, le défi sera dur à relever pour le socialiste Jean-Jacques Urvoas. Enième victime du rouleau compresseur REM, l'ancien ministre de François Hollande n'a réuni que 19,77% des suffrages dans la première circonscription. Au second tour, il affrontera Annaïg Le Meur, une kinésithérapeute de 43 ans, nouvelle en politique (38,21%).
Autre fait marquant, la succession ratée de Marylise Lebranchu dans la quatrième circonscription : le deuxième tour se jouera sans son dauphin, entre Sandrine Le Feur, une agricultrice REM de 26 ans, et Maël de Calan, un candidat LR de 37 ans qui se dit "macron-compatible".
Dans les Côtes-d'Armor, la République en marche a là encore raflé la mise, avec quatre candidats en tête du premier tour. Parmi eux, le jeune Henri Berville. Inconnu des Costarmoricains il y encore un mois, cet économiste de 27 ans natif du Rwanda caracole en tête de la deuxième circonscription avec près de 39% des voix. Avec 14%, Didier Deru (LR) aura bien du mal à lui ravir le siège. Dans ce département, seul le député sortant LR Marc Le Fur, qui brigue un cinquième mandat, est parvenu à se maintenir en tête. Mais cette euphorie pourrait être de courte durée tant il est menacé à sa gauche par Olivier Allain (REM). Ce nouveau visage de la politique, un éleveur du Centre-Bretagne proche de Jean-Yves Le Drian, a conseillé Emmanuel Macron sur les questions agricoles pendant la campagne présidentielle.
Bérézina du parti socialiste, encore, dans les huit circonscriptions d'Ille-et-Vilaine où seul François André est parvenu à se maintenir au second tour, sur la troisième circonscription, avec 46,78%, en se présentant... comme candidat de la majorité présidentielle.
C'est dans la métropole rennaise que la République en marche a le mieux surfé sur la vague de la présidentielle : jamais élu auparavant, Florian Bachelier, un avocat d'affaires de 38 ans, a recueilli près de 41% des voix, laminant son rival socialiste, Emmanuel Couet, encore favori il y a peu, mais qui n'ira même pas au second tour. Le combat sera mené par une candidate de la France Insoumise, Enora Le Pape, 34 ans, titulaire d'un master de droit et aujourd'hui sans emploi. Le parti présidentiel est le seul à pouvoir se vanter d'un élu dès le premier tour. Dans le Morbihan, le député sortant Paul Molac, ardent défenseur de la culture bretonne et rallié macroniste, l'a ainsi emporté avec 54% des voix.
Au second tour de la présidentielle, la Bretagne avait déjà choisi Emmanuel Macron à plus de 75%, soit 10 points au-dessus de la moyenne nationale. De nouveau dimanche les électeurs bretons ont fait preuve de civisme avec 44,32% d'abstention, contre plus de 50% au niveau national.

Normandie

La Normandie a porté la République en marche (REM), notamment le ministre Bruno Le Maire, en tête du premier tour des élections législatives mais avec un score moindre qu'au niveau national, tandis que le FN se maintient dans de nombreuses circonscriptions et que le PS subit d'importants revers . Le parti du président Emmanuel Macron obtient 28,76% des voix dans cette région, devant le FN qui arrive deuxième avec 15,49%.
Parmi les nombreux candidats REM arrivés en tête, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire est en ballottage très favorable dans l'Eure avec 44,46% des voix. Il affrontera la conseillère régionale FN Fabienne Delacour qui a réalisé un score de 22,09%. Le député sortant, grand perdant de la primaire de la droite, réalise un meilleur score qu'en 2012 (41,35%). L'ex-conseillère de Bruno Le Maire, qui le concurrençait avec l'étiquette LR, Coumba Dioukané, ne remporte que 6,16% des voix. Dans ce département plutôt rural, toutes les circonscriptions verront un duel entre entre un candidat REM et un candidat FN au second tour.
Dans la sixième circonscription du Calvados, Alain Tourret, ex-PRG devenu REM épinglé par Médiapart pour l'utilisation de son indemnité de frais de mandat, affrontera lui aussi un candidat FN au second tour. Le candidat REM arrive en tête avec 37,01% des voix. En 2012 son score au premier tour était de 41,47%.
Dans le département voisin de Seine-Maritime, le député européen et secrétaire général du FN Nicolas Bay a lui échoué à se qualifier pour le second tour dans la sixième circonscription. Seules 20 voix le séparent du maire PCF de Dieppe, Sébastien Jumel, figure de la politique régionale, arrivé deuxième avec 22,82% des suffrages. Et c'est là encore un candidat REM, Philippe Dufour, qui arrive en tête avec 26,87% des voix. Ce maire d'une commune de 434 habitants est, en dehors de ce mandat, novice en politique.
Deux autres duels entre REM et PCF sont prévus. Dans la huitième circonscription de Seine-Maritime, le maire PCF de Gonfreville-l'Orcher arrive en tête avec 25,83% des voix devant Béatrice Delamotte, candidate REM (22,50%). Et dans la troisième, le candidat REM Cyrille Grenot, ex-Nouveau Centre, devance Hubert Wulfranc, maire PCF de Saint-Etienne-du-Rouvray.
En Normandie comme ailleurs, le PS enregistre de très mauvais résultats. Echec le plus cinglant, Guillaume Bachelay, le numéro deux du PS, est éliminé dans l'ancien fief de Laurent Fabius. Le député sortant n'arrive que troisième avec 18,95% des voix derrière le FN Nicolas Goury (19,25%) et la candidate REM Sira Sylla (25,92%), une nouvelle venue en politique. Cette élimination "est un véritable coup de tonnerre, un symbole très important", a commenté le politologue Michel Bussi sur France Bleu Seine-Maritime-Eure.
Même la vice-présidente de l'Assemblée nationale, la socialiste Laurence Dumont, ne réalise un score que de 20,37%, alors qu'en 2012 elle avait obtenu 45,97% au premier tour, dans la deuxième circonscription du Calvados. Elle affrontera dimanche un candidat de poids : le juge anticorruption Éric Halphen (REM) arrivé en tête de ce premier tour (34,31%).
La déroute du PS se constate même en l'absence de candidat REM. Ainsi au Havre, dans la septième circonscription de Seine-Maritime, celle du Premier ministre Édouard Philippe, qui ne se représentait pas, le secrétaire de la section PS du Havre Matthieu Brasse ne réalise que 7,14%. La candidate Les Républicains, Agnès Firmin Le Bodo, soutenue par le Premier ministre, est en tête avec 33,14% des voix. Elle affrontera au second tour le radical de gauche Antoine Siffert (17,41%).

Bourgogne-Franche-Comté

Les candidats de La République en marche et ses alliés ont une très nette avance en Bourgogne-Franche-Comté, virant en tête dans 24 circonscriptions sur 27 à l'issue du premier tour des élections législatives et se maintenant dans toutes.
Aucun candidat élu au premier tour, aucune triangulaire : l'élection se jouera sous forme de duels dimanche prochain. Le parti d'Emmanuel Macron a remporté dans la région 28,07% des voix, tandis que l'abstention a atteint 49,05%. Le PS est balayé : il ne se qualifie que dans quatre circonscriptions, soit moins que le FN qui parvient à maintenir six candidats.
En Saône-et-Loire, qui avait élu cinq socialistes en 2012, les candidats REM arrivent partout en tête. L'ex-secrétaire d'État à l'industrie Christophe Sirugue est éliminé dans la cinquième circonscription. La députée sortante du PS Cécile Untermaier est la seule de sa formation à se maintenir dans le département, dans la quatrième circonscription. Mais avec 18,14% des voix, elle est loin derrière Catherine Gabrelle (24,14%) du parti présidentiel.
Dans le Doubs, trois candidats investis par La République en marche, ainsi que le député écologiste sortant Éric Alauzet – rallié à REM, qui n'a présenté aucun candidat face à lui – sont arrivés largement en tête. Seule la sortante Annie Genevard (LR) résiste à la vague d'En Marche! avec 38,49% des voix contre 33,09% pour Sylvie Le Hir qui la talonne. Dans la quatrième circonscription, le socialiste sortant Frédéric Barbier (37,47% des suffrages), un des rares candidats à avoir la double investiture PS/REM en raison de la forte présence du FN dans ce berceau de l'industrie automobile, est arrivé largement en tête devant Sophie Montel (24,09%), chef de file du FN dans la région.
Dans la Nièvre, terre socialiste, la candidate du FN Pauline Vigneron se maintient dans la première circonscription, éliminant le sénateur socialiste Gaëtan Gorce. Dans la deuxième, celle de Château-Chinon qui fut le fief de François Mitterrand, le député PS sortant Christian Paul, ex-chef de file des frondeurs, parvient à se maintenir mais avec 18,29% des suffrages, il arrive loin derrière le "marcheur" Patrice Perrot (33,80%).
Dans la quatrième circonscription de Côte-d'Or, Yolaine de Courson (25,88%) devance Charles Barrière (17,80%), successeur désigné du président UDI du conseil départemental François Sauvadet. Le candidat FN Jean-François Bathelier se maintient dans la troisième circonscription.
Grand chelem également pour le parti présidentiel dans l'Yonne, où le député sortant Jean-Yves Caullet, élu en 2012 sous la bannière socialiste dans la deuxième circonscription, vire en tête (30,22%) avec l'étiquette REM, devant l'UDI André Villiers (22,30%). Le frontiste Julien Odoul se maintient dans la troisième circonscription.
En revanche, dans le Jura, les deux sortants Les Républicains Marie-Christine Dalloz (deuxième circonscription) et Jean-Marie Sermier (troisième), avec environ 30% des voix, mènent la course devant les candidats MoDem/REM.
Dans le territoire de Belfort, Christophe Grudler (31,83%), chef de file du MoDem en Franche-Comté, arrive en tête dans la première circonscription tout comme le candidat En Marche! Bruno Kern (29,88%) dans la deuxième, tous deux devançant les candidats de la droite et du centre. Dans les deux circonscriptions de Haute-Saône, le second tour donnera lieu à un duel entre les candidats En Marche!, arrivés en tête avec environ 30% des voix, et ceux du FN, qui obtiennent un peu plus de 19%.

Corse

Les nationalistes ont réalisé une percée en Corse au premier tour des élections législatives en qualifiant leurs candidats pour le second tour dans trois des quatre circonscriptions de l'île. Le vote de dimanche s'inscrit dans la droite ligne de celui des élections territoriales de décembre 2015 qui avaient vu les nationalistes remporter une victoire historique. Il marque également une nette amélioration par rapport aux législatives de 2012, quand les nationalistes s'étaient qualifiés pour le second tour dans deux circonscriptions, sans toutefois qu'aucun d'entre eux ne finisse en tête au soir du premier tour. Et dimanche, dans la première circonscription de Haute-Corse, c'est un candidat du parti nationaliste Pé à Corsica, le professeur d'économie Michel Castellani, qui décroche la première place avec 30,42% des voix. Le sortant Sauveur Gandolfi-Scheit (LR), maire de Biguglia, candidat pour un troisième mandat, est en ballotage défavorable avec 21,73%. En 2012 déjà, il l'avait emporté face à un nationaliste au second tour du scrutin, l'actuel président du Conseil exécutif corse Gilles Simeoni.
A Bastia notamment, où il est adjoint au maire, Michel Castellani se place largement en tête avec près de 30% des voix, devant le candidat REM François Orlandi. Dans la deuxième circonscription de Haute-Corse, où se trouve notamment Calvi, le candidat indépendantiste Jean-Félix Acquaviva (36,44%), président de l'Office des Transports de la Corse, arrive lui aussi en tête du scrutin. Le candidat REM Francis Giudici arrive loin derrière avec 23,41%, tandis que les Républicains (Stéphanie Grimaldi) échouent à se qualifier pour le second tour.
A Corte, où se trouve notamment l'Université de Corse, le candidat nationaliste remporte près de 40% des voix. A Venaco, dans le fief du député sortant Paul Giacobbi (DVG) - un des principaux soutien d'Emmanuel Macron sur l'Ïle de Beauté - le candidat REM ne se place qu'en quatrième position avec 14,67% des suffrages exprimés, tandis que la droite l'emporte avec près de 30%.
Dans la première circonscription de Corse-du-Sud, où le député-maire d’Ajaccio Laurent Marcangeli (LR) ne se représente pas, les Républicains sont les grands vainqueurs du premier tour. Jean-Jacques Ferrara (LR) est en tête dans la première circonscription (33,50%). Ce chirurgien d'Ajaccio affrontera la candidate de la République en Marche Maria Guidicelli. Dans la deuxième circonscription, Camille de Rocca Serra, LR, sortant, est en ballotage favorable avec près de 36% des voix. Il affrontera le troisième candidat nationaliste qualifié pour le second tour en Corse, Paul-André Colombani, qui a enregistré 29,09% des voix.
Le Front national, dont la candidate Marine Le Pen était arrivée en tête au premier tour de la présidentielle le 23 avril en Corse - une première pour le parti - s'est totalement effondré aux législatives, pour lesquelles il n'avait présenté des candidats que dans les deux circonscriptions de Haute-Corse. Aucun d'eux n'a atteint les 5% des suffrages exprimés.
Fin 2015, les nationalistes ont pris le pouvoir en Corse avec l'accession de Gilles Simeoni à la présidence du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale (CTC), le "mini-gouvernement" de l'île, et l'installation de l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni au perchoir de l'Assemblée de Corse.

Outre-mer

Une ministre et une ex-ministre en ballottage, un seul député élu au premier tour, et plusieurs députés sortants PS éliminés : voici les points forts du premier tour des législatives dans les outre-mer, marqué par une abstention record à l'exception des petits territoires de Wallis-et-Futuna et de Saint-Pierre et Miquelon.

MARTINIQUE - Les trois députés sortants en lice (le DVG Bruno Nestor Azérot, le DVG Serge Letchimy et le député REG Jean-Philippe Nilor) se retrouvent en ballottage favorable pour le second tour. Dans la seule circonscription où le sortant (Alfred Marie-Jeanne) ne se représentait pas, un duel opposera une ancienne présidente de conseil général Josette Manin (DVG) à un ancien député DVG, Philippe Edmond-Mariette.

GUADELOUPE - Des candidats de la majorité présidentielle, qu'ils aient été investis par la République en marche - Olivier Serva (première), Diana Perran (deuxième) - ou qu'ils s'annoncent simples sympathisants - Aramis Arbau (quatrième) ou Max Mathiasan (troisième) -, seront en lice lors des quatre duels du second tour. Hélène Vainqueur-Christophe est la seule candidate investie par le PS à se placer en tête avec 38,70% des voix dans la quatrième circonscription. Aucun candidat des autres partis phare n'est ressorti finaliste.

SAINT-MARTIN / SAINT-BARTHELEMY - Le second tour des législatives opposera la candidate des Républicains (LR), Claire Javois, arrivée en tête avec 26,01% des voix, à celle de La République en marche, Inès Bouchaut-Choisy (21,75%).

SAINT-PIERRE ET MIQUELON - La ministre des Outre-Mer Annick Girardin (PRG), qui avait été élue dès le premier tour en 2012, est en ballottage inconfortable. Elle affrontera au second tour Stéphane Lenormand (Archipel Demain), vice-président du conseil territorial. Avec 41,59% chacun, les deux candidats ont obtenu exactement le même nombre de voix.

GUYANE - La députée sortante (apparentée PS) Chantal Berthelot a été éliminée dès le premier tour dans la seconde circonscription. Deux jeunes candidats, Lénaïck Adam (REM), 25 ans, et Davy Rimane, 37 ans, secrétaire général de la section syndicale UTG à EDF Guyane et porte-parole du collectif Pou Lagwiyann dékolé au cours du récent mouvement social, s'affronteront au second tour. Dans la première circonscription, le député sortant (DVG) Gabriel Serville sera opposé à Joëlle Prévot-Madère, présidente de la CGPME Guyane, soutenue par la REM.

LA REUNION - L'ex-ministre socialiste Ericka Bareigts est en ballottage favorable dans la première circonscription (47,23%), mais le Parti socialiste sort laminé de ce scrutin. La seule des quatre candidates investies ou soutenues par la REM à accéder au second tour est Monique Orphé, députée sortante de la sixième circonscription. Dans la deuxième circonscription, la sortante divers gauche Huguette Bello semble bien placée pour décrocher un cinquième mandat d'affilée, avec 57,1% des suffrages.

MAYOTTE - Deux candidats LR sont arrivés en tête du premier tour, dont l'ancien député Mansour Kamardine (2002-2007), qui pourrait retrouver son poste dimanche prochain. Les deux députés sortants, Ibrahim Aboubacar (PS) et Said Boinali (DVG), sont éliminés.

NOUVELLE-CALEDONIE - Dans la première circonscription, fief de la droite, Philippe Dunoyer, candidat de Calédonie Ensemble (centre droit), est arrivé largement en tête. Dimanche prochain, il affrontera Sonia Backès, cheffe du groupe LR au Congrès de l'île, qui faisait partie des trois candidats issus des rangs LR, très divisés. Dans la second circonscription, le député sortant Philippe Gomès (UDI) affrontera au deuxième tour le candidat indépendantiste Louis Mapou, arrivé en tête. Mais compte tenu des réserves de voix non indépendantistes dont il dispose, M. Gomès semble en position de l'emporter.

WALLIS-ET-FUTUNA - Le député sortant (DVG) de Wallis-et-Futuna, Napole Polutélé, a été réélu dès le premier tour des législatives avec 50,24% des voix. Le scrutin a connu un record de participation (80%). Polynésie Les trois candidats de la majorité locale, soutiens de la République en marche, ont dominé le premier tour des élections législatives, qui a eu lieu il y a une semaine. Maina Sage, seule députée sortante (UDI) à se représenter, arrive largement en tête dans la première circonscription, avec 45,94% face à un proche de Gaston Flosse, Moana Greig (26,02%).

 

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis