"Zéro décrochage", "100% d'insertion": rappel des ambitions de la réforme des lycées professionnels

Emmanuel Macron a rappelé les ambitions de sa réforme des lycées professionnels, financée à hauteur d'un milliard d'euros de plus dès cette rentrée 2023. Objectif  "zéro décrochage", "100% d'insertion professionnelle" pour les 621.000 élèves scolarisés dans ces établissements.

"Zéro décrochage", "100% d'insertion professionnelle". Le chef de l'État ambitionne de transformer les lycées professionnels, trop souvent synonymes d'échec scolaire et d'inégalités en "filière d'excellence", grâce à une meilleure attractivité des formations et une revalorisation de la rémunération des enseignants. Un tiers des lycéens français, soit environ 621.000 élèves, sont scolarisés dans ces établissements.

Un milliard d'euros de plus dès cette rentrée

Accompagné du nouveau ministre de l'Education, Gabriel Attal, et de la ministre déléguée à l'Enseignement professionnel, Carole Grandjean, le président a fait sa rentrée scolaire à Orange, vendredi 1er septembre 2023, dans le Vaucluse. Il avait déclaré dans un entretien au Point fin août 2023, que l'éducation fait partie du "domaine réservé du président". Ce 1er septembre, il s'agissait de rappeler les grands axes de sa réforme des lycées professionnels, qui démarre avec la nouvelle année scolaire 2023, à l'occasion de la journée de pré-rentrée des enseignants. La rentrée des élèves aura, elle, lieu lundi 4 septembre. Au total, l'État va consacrer un milliard d'euros de plus dès la rentrée à la filière professionnelle.

Il a estimé que la situation des lycées professionnels était "inacceptable" mais qu'il n'y avait "aucune fatalité. "Quand on ouvre le capot et qu'on regarde vraiment ce qui se passe et ce qui est votre quotidien, la situation elle est inacceptable, c'est celle au fond de l'assignation à résidence (..) de beaucoup d'injustice et de déterminismes familiaux", a diagnostiqué Emmanuel Macron, qui a par ailleurs annoncé en fin de journée vouloir "une formation dès l'après-bac" pour les enseignants, afin de permettre aux jeunes d'être formés plus tôt à ce métier, et a demandé au ministre de l'Education Gabriel Attal de travailler sur ce sujet.

"La réforme de la carte des formations ne se fera pas depuis Paris"

Les outils déployés pour mettre en oeuvre la réforme de lycée professionnel ont été rappelés : gratification pour les élèves stagiaires de 50 à 100 euros par semaine, réforme de la carte des formations sur laquelle Régions de France a déclaré "être en vigilance" (voir notre article du 29 août 2023), rapprochement avec le monde de l'entreprise grâce à la découverte des métiers dès la 5e à  partir de cette rentrée 2023, création de bureaux des entreprise au sein des lycées … Tout ceci pour faire en sorte que les jeunes arrivent dans cette filière parce que l'ayant choisie. "La réforme de la carte des formations ne se fera pas depuis Paris", a assuré l'Elysée le 31 août. "Elle sera redéfinie au plus près des besoins d'emploi à cinq ou dix ans. C'est sur le terrain que cette évolution se fera", a-t-il encore été assuré. L'Elysée annonce qu'environ 6.000 ouvertures de places contre 1.000 fermetures ont été décidées en cette rentrée mais que ces décisions ont été prises avant l'annonce de la réforme. "Pour la carte des formations 2024, le travail est amorcé mais il est loin d'être achevé".  

L'Argensol vers la filière nucléaire

Le lycée de l'Argensol (Vaucluse), situé dans le cinquième département le plus pauvre de France et en terre historique de l'extrême droite, a été choisi "parce qu'il est représentatif de la filière et s'est déjà emparé de certains outils de la réforme", a expliqué l'Elysée. Ce lycée veut ainsi faire évoluer son offre pédagogique vers la filière nucléaire, en plein essor, afin de répondre aux besoins de la centrale voisine du Tricastin. Un bureau des entreprises a aussi d'ores et déjà été installé afin d'accompagner les élèves dans leurs recherches de stage et de faire le lien avec les employeurs.

Le président avait présenté en mai la réforme du lycée professionnel à Saintes (Charente-Maritime), l'une de ses promesses de campagne en 2022 (notre article du 4 mai 2023).