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"100% inclusion" : la troisième vague enfin connue

Les lauréats de la dernière fournée d’appels à projets de cette action du ministère du Travail vont être prochainement publiés. L’objectif est de mettre en place des dispositifs expérimentaux de retour vers l’emploi pour des publics difficiles d’accès.

Expérimenter des dispositifs pour faire revenir vers le monde du travail des publics qui échappent aux radars de Pôle emploi, jeunes peu ou pas qualifiés et "décrocheurs". Tel est l’objet de l’action "100% inclusion", qui fait partie du troisième axe du "Plan d'investissement des compétences" (PIC) du ministère du Travail. Le programme porte en pratique sur la mise en œuvre d'appels à projets dont les lauréats sont des groupements composés de fondations, d'entreprises, d'associations d'insertion, de missions locales pour l'emploi, de collectivités locales...

Après les vagues 1 et 2, publiés en 2018 et 2019, les lauréats de la troisième vague viennent d’être révélés, l’ensemble bénéficiant d’un financement de 135 millions d’euros. L'objectif est de prendre en charge 40.000 personnes. "Une vague 3bis de 12 groupements instruits pendant la crise sanitaire a aussi été décidée, portant au total le nombre de projets retenus à 65", indique Maya Nakach, chargée de mission au département de la stratégie de la délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP). "L’action est baptisée '100% inclusion' car l’objectif est de mener la personne prise en charge sur des parcours intégrés qui vont du repérage à la remobilisation pour de l’emploi durable. Par le biais d’expériences en entreprises, du sport, de la culture ou d’engagements solidaires, nous tirons profit de modalités pédagogiques pour opérer une montée en compétences", indique la fonctionnaire du ministère du Travail.

Expérimentation territoriale

Tous les territoires de l’Hexagone sont concernés, du quartier prioritaire de la politique de la ville à la zone rurale à revitaliser. Mais l’originalité de ce dispositif mis en place par un "lab" inséré au sein du département de la stratégie de la DGEFP, réside dans son caractère expérimental. "L’idée est que nous avons le droit à l’erreur. Nous tentons des méthodes et des nouvelles approches, qui peuvent ne pas donner immédiatement des résultats. C’est pour cela que nous débutons souvent un projet pilote sur un seul territoire pour l’élargir ensuite à d’autres", indique Maya Nakach.  

Si beaucoup de projets mis en place par des association ou des fondations ne visent qu’à une remise sur les rails de l’emploi, d’autres peuvent déboucher sur une embauche. "La plupart des projets servent à obtenir une formation, mais ils peuvent aussi conduire à un contrat d’apprentissage, un CDD ou un CDI. Les actions menées par exemple par Vinci, le cuisinier Thierry Marx ou Plaine Commune pour les JO 2024 en sont des bons exemples", note la chargée de mission de la DGEFP.

La Banque des Territoires à la manœuvre

Le financement par l’État, qui peut aller jusqu’à 80%, se terminera en 2022, mais les projets les plus viables sont destinés à poursuivre leur existence. À ce moment, rien n’empêchera de nouveaux acteurs de rentrer dans les groupements et d’investir dans le programme, par exemple des collectivités locales, mais aussi des entreprises qui pourront trouver là une source de salariés à recruter. 

La Banque des Territoires a été désignée par l’État comme opérateur de l’action "100% inclusion". "L’idée était d’apporter une certaine distance entre le ministère du Travail et les lauréats", indique Maya Nakach. "En plus de l’aide à la sélection des dossiers, elle accompagne les porteurs dans l’établissement du conventionnement, le suivi des dossiers et l’avancement de l’expérimentation."