110 start-up françaises au CES de Las Vegas, les régions aux manettes

Plus d'une centaine de start-up françaises ont participé au CES de Las Vegas du 7 au 10 janvier 2025, avec le soutien de leur région. Du développement commercial à la levée de fonds, en passant par l'image des régions, le plus grand salon de l'innovation est un tremplin exceptionnel.

Quelque 110 start-up françaises ont participé au Consumer Electronic Show (CES) qui s'est tenu à Las Vegas du 7 au 10 janvier 2025. Avec près de 4.500 exposants, incluant 1.400 start-up, et plus de 141.000 participants, dont plus de 40% viennent de l'extérieur des Etats-Unis, c'est le plus grand salon de l'innovation technologique mondial. Il réunit les grandes figures de la tech, et permet aux entreprises de briller, nouer des contacts ou envisager de nouveaux potentiels de développement commercial. Face à ces enjeux, les régions françaises soutiennent les entreprises et, pour certaines, depuis longtemps. "Nous participons au salon depuis 2017, c'est un véritable accélérateur ; en huit ans, nous avons accompagné 222 entreprises et au retour, leur taux de satisfaction atteint 96%, explique François de Canson, vice-président de la région Paca, en charge du développement économique, de l'attractivité, du tourisme et de la prévention des risques majeurs, président du comité régional de tourisme Provence-Alpes-Côte d'Azur, cela leur donne la possibilité de se développer, de trouver des fonds, de se mettre au-devant de la scène." Avec de belles histoires d'entreprises à la clé, comme celle de Sami Chlagou, un entrepreneur marseillais, créateur d'un jeu vidéo, "Cross the ages", qui a fait un carton l'an dernier et qui est aujourd'hui en plein essor, ou encore les Varois de Black Line qui ont mis au point un système de fixation rotatif pour snowboard et qui travaillent maintenant avec un fabricant et distributeur japonais.

Un véritable label pour les start-up sélectionnées

Les régions sélectionnent en premier lieu les start-up qui vont pouvoir soit participer au salon sous leur bannière, soit, si elles ne sont pas encore prêtes pour cet exercice, visiter le salon. En Nouvelle-Aquitaine, 22 entreprises ont ainsi été sélectionnées, 14 entreprises en région Sud. Pour les Hauts-de-France, 25 start-up étaient candidates, 9 ont été retenues, dont 4 pour effectuer simplement des visites. "C'est un élément de motivation pour nos incubateurs qui voient les entreprises qu'ils accompagnent représentées au salon, détaille Philippe Beauchamps, vice-président de la région Hauts-de-France en charge des relations aux entreprises, de l'emploi et de la formation professionnelle, et pour les start-up, c'est un moyen de s'auto-évaluer, voir si elles sont à ce niveau de maturité ou pas, et pour celles qui sont retenues, c'est un véritable label." Une fois les entreprises retenues et validées par la Consumer Technology Association, organisatrice du CES, elles exposent ensuite sur le pavillon France de l'Eureka Park, en partenariat avec Business France et la French Tech. Tout un programme de préparation est en général proposé par les régions. Avec EuroTechnologies, un des plus gros incubateurs de start-up en Europe, créé en 2009 par la métropole européenne de Lille, la région et la ville de Lille, la région Hauts-de-France prend ainsi en charge 50% de leur frais et leur propose une préparation collective d'une semaine, centrée sur les levées de fonds, la réalisation de "pitch", et des coachings individuels. Au total, elle investit 100.000 euros. Pour la région Paca, ce budget s'élève à 150.000 euros, dont 50.000 financés avec ses partenaires (Métropole Aix-Marseille, Métropole Nice Côte d'Azur, Communauté d'agglomération Sophia Antipolis).

Prendre le train et ne laisser personne au bord de la route

"C'est une préparation très personnalisée et complète, avec un accompagnement financier, détaille Franck Barath, cofondateur et président de G-Lyte, une entreprise spécialisée dans les cellules solaires, une agence s'occupe de tout pour le voyage, du personnel est aussi sur place pour nous aider, cela nous permet de développer la commercialisation aux Etats-Unis et d'augmenter notre visibilité auprès des investisseurs".

Dans ce cadre, et au-delà du développement des entreprises, les collectivités peaufinent aussi leur image et leur stratégie dans ces secteurs qui ont le vent en poupe. La région Paca a lancé en octobre 2024 un plan SUD IA doté de 70 millions d'euros sur cinq ans (2024-2028), avec trois axes particuliers : faire de l'IA un outil au service de la population (développement de services innovants dans l'administration régionale, accompagnement des collectivités dans la transformation par l'IA), rendre l'IA accessible au plus grand nombre (diffusion de cours en ligne, formation, outils pédagogiques pour les collèges et lycées…), faire de la région un territoire leader de l'IA (cartographie, promotion et accompagnement des entreprises, guichet dédié pour les entreprises de l'IA, création d'un fonds d'excellence, développement des infrastructures de données et de calcul, en lien avec l'Etat). "L'idée c'est de prendre le train et de ne laisser personne au bord de la route, souligne François de Canson, il s'agit de faire en sorte que chacun puisse utiliser l'IA."

 

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis