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Rénovation urbaine - 166 conventions signées pour le "chantier du siècle"

"C'est le plus gros chantier de l'histoire civile française." Jean-Louis Borloo n'a pas mâché ses mots à la présentation des derniers chiffres de l'Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine), mercredi 7 février. En trois ans, le programme national de rénovation urbaine (PNRU) a déjà permis d'engager 27 milliards d'euros dans 400 quartiers sur un total de 38 milliards d'euros d'investissements prévus d'ici à 2013. "C'est quatre fois le montant du tunnel sous la Manche, on peut vraiment parler du chantier du siècle", a appuyé Philippe Van de Maele, le directeur général de l'Anru, précisant que trois nouveaux projets de quartiers sont lancés chaque semaine. Un effort partagé entre l'Etat et les collectivités territoriales avec lesquelles 166 conventions ont été signées, dont 47 en Ile-de-France. A terme, ce plan de lutte contre la ségrégation urbaine et sociale concernera 530 quartiers à travers la France, soit environ 4 millions d'habitants. "On était parti au départ sur une estimation de 200 quartiers, mais la réalité de notre pays nous a forcés à aller au-delà des 500", a indiqué le ministre de la Cohésion sociale. Pour accompagner cet effort supplémentaire, le gouvernement a décidé d'accroître sa participation d'un milliard d'euros, dans le cadre d'un amendement au projet de loi instituant le droit opposable au logement voté par les sénateurs la semaine dernière. Si elle est définitivement adoptée, cette disposition permettra de porter de porter à 11,8 milliards les droits d'engagement de l'Anru sur la période 2004-2013.

Quatorze régions engagées dans le PNRU

La part de subventions de l'Anru représente ainsi environ 30% du financement des projets. Celle des villes et agglomérations varie de 25 à 28%, tandis que régions et départements ne participent qu'entre 0 et 10% selon les cas. Le reste est abondé par les bailleurs et les prêts sur fonds d'épargne, notamment auprès de la Caisse des Dépôts. Philippe Van de Maele a souligné l'engagement de plus en plus fort des régions qui devraient contribuer à hauteur de 3 milliards d'euros au PNRU. Sept d'entre elles ont déjà passé une convention : l'Auvergne, la Basse-Normandie, la Bourgogne, la Bretagne, le Nord-Pas-de-Calais, Poitou-Charentes, Rhône-Alpes. Sept autres sont en préparation à des stades plus ou moins avancés. L'Ile-de-France, les Pays-de-la-Loire et la Haute-Normandie sont sur le point de signer. L'Aquitaine, le Centre, la Lorraine, Midi-Pyrénées sont en encore en discussion. Mais côté départements, l'engagement se fait nettement plus timide : l'Eure, le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine sont les seuls à avoir signé une convention avec l'Anru, la Seine-Maritime étant sur le point de le faire. Le directeur général de l'Anru a annoncé qu'il rencontrerait l'Assemblée des départements de France en mars pour accélérer le processus.
Par ailleurs, l'Anru s'est engagée en 2007 à diviser par deux les délais de paiement des subventions qui sont aujourd'hui d'environ quatre mois. Elle a également prévu un dispositif d'appui aux maîtres d'ouvrage.
Alors que les premiers projets voient le jour, la difficulté pour l'agence est à présent de remettre les quartiers en mouvement et de relancer l'activité économique. Ce qui, a concédé Jean-Louis Borloo, "ne se décrète pas avec un coup de baguette magique".

 

Michel Tendil

 

Les habitants maintiennent la pression

Les Français sont plutôt satisfaits de la transformation de leurs quartiers. C'est ce qui ressort d'un sondage CSA pour l'Anru présenté à l'occasion des trois ans de l'agence, mercredi 7 février. 92% des habitants des communes faisant l'objet de projets de rénovation urbaine se disent très ou plutôt satisfaits. Le pourcentage est de 79% dans les quartiers eux-mêmes, mais ils ne sont que 48% à considérer que l'évolution de la qualité de vie va dans le bon sens. 61% des habitants des quartiers se disent très favorables aux programmes de rénovation et ils sont 63% à considérer que les programmes bénéficieront à tous les habitants.

M.T.