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Culture / Tourisme - 2014, une "année mémorielle exceptionnelle" et une fréquentation des sites en forte hausse

Le centenaire de la Grande Guerre a dopé la fréquentation des sites de mémoire du conflit de 1914-1918 : tel est le constat dressé par Atout France. Difficile de dire qu'il s'agit d'une surprise, mais les chiffres publiés par l'agence de développement touristique de la France montrent l'ampleur de l'"effet centenaire". Certains sites du Front Ouest ont vu ainsi "leur fréquentation doubler, dépassant dès le mois d'août les chiffres de fréquentation de toute l'année 2013". L'impact est d'autant plus fort "que l'on remarque également une forte anticipation des réservations pour 2015 voire même 2016".

Une "mobilisation exemplaire" des collectivités

Pour sa part, Kader Arif, le secrétaire d'Etat chargé des anciens combattants et de la mémoire, a présenté une communication au Conseil des ministres du 12 novembre 2014 sur le bilan des commémorations en 2014. Celle-ci fait également état d'"une année mémorielle exceptionnelle [...], avec plus de 2.000 projets labellisés, des milliers de livres, et des centaines d'expositions". Sans oublier une "mobilisation exemplaire" des collectivités territoriales et du monde de l'éducation.
Contrairement à Atout France, la communication en Conseil des ministres évoque aussi les commémorations du 6 juin (70e anniversaire du Débarquement) qui "ont atteint une intensité inégalée, avec la présence de 18 chefs d'Etat sur la plage de Sword Beach".
Si la communication de Kader Arif ne s'attarde pas sur les aspects économiques, elle relève néanmoins que "les commémorations ont servi l'attractivité de la France, en démontrant que le tourisme de mémoire pouvait être un levier important de développement économique local". La preuve : "Les principaux sites de mémoire bas-normands ont enregistré une hausse de leur fréquentation de 60% de mars à août 2014, et même de 95% en juin 2014."

Quel impact pour le contrat de destination Grande Guerre ?

Atout France s'étend plus longuement sur l'impact économique du tourisme mémoriel. La Meuse - le département de Verdun - a ainsi atteint, dès la fin du mois d'août, le chiffre de 549.000 visiteurs, qui était celui de toute l'année 2013. La Marne et les Ardennes ont vu leur fréquentation de visiteurs internationaux progresser de 7% et 12,8% à la fin août, après +9,7% et +11,9% sur toute l'année 2013. Même hausse dans la Somme, avec +46% de visiteurs dans la Haute Somme, où sont concentrés les sites de mémoire de la Première Guerre mondiale, avec - histoire oblige - un très fort afflux de visiteurs britanniques et australiens. Pour sa part, l'Historial de la Grande Guerre de Péronne comptabilisait déjà 89.353 visites à la fin septembre 2014, contre 75.420 pour toute l'année 2013.
Si le nombre de visites est moins important, les hausses de fréquentation sont tout aussi spectaculaires dans le Nord-Pas-de-Calais (+72% à la carrière Wellington) et en Haute Alsace (+81% au monument national et site du Hartmannswillerkopf, où se sont rendus François Hollande et le président allemand Joachim Gauck le 3 août dernier).
Dans son bilan, Atout France évoque aussi l'impact du contrat de destination "Centenaire de la Grande Guerre", signé en novembre 2013 (voir notre article ci-contre du 15 novembre 2013). Selon l'agence, celui-ci "a marqué le coup d'envoi d'une collaboration unique et inédite entre les différents acteurs du tourisme de mémoire pour faire émerger la destination touristique Grande Guerre". S'il est évidemment difficile de préjuger ce qu'aurait été la fréquentation sans ce contrat, il reste que celui-ci a contribué à structurer et à coordonner la réponse des acteurs locaux à ce désir de mémoire.