Environnement - 43 sites pollués par la radioactivité recensés en France
Quarante-trois sites pollués par la radioactivité étaient recensés fin 2010 en France, pour la plupart réhabilités ou en passe de l'être, indique l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) dans l'inventaire national des matières et déchets radioactifs qu'elle a publié le 10 juillet.
Il s'agit essentiellement de sites où du radium (ou des objets en contenant) a été fabriqué, entreposé ou commercialisé durant la première moitié du XXe siècle. L'intérêt pour ces objets tenait aux propriétés radioactives du radium (objets médicaux ou paramédicaux) ou dérivait de ses propriétés (comme la radioluminescence pour les cadrans des horloges, les tableaux de bord des avions etc.), relève l'Andra. "Après guerre, la mémoire de certains de ces sites a été perdue et certains d'entre eux ont été réaménagés pour d'autres activités ou en logements", poursuit-elle. Parmi les sites pollués, on trouve également d'anciens établissements industriels exploitant des minerais radioactifs (mines d'uranium) ou destinés à en extraire des "terres rares". C'est le cas par exemple de l'ancienne usine Orflam-Plast, à Pargny-sur-Saulx (Marne), qui fabriquait des pierres à briquet à partir d'un minerai riche en thorium.
"L'État a mis en place une démarche permettant d'identifier ces sites pour les réhabiliter. Lorsque le responsable d'un site est défaillant, la réhabilitation est assurée par l'Andra. Le financement est assuré par une subvention de l'État après avis de la Cnar (Commission nationale des aides dans le domaine radioactif) sur l'utilisation de la subvention", explique l'agence. Les 43 sites identifiés sont essentiellement répartis à Paris, en Ile-de-France, ainsi que dans l'est et le sud-est. 9 d'entre eux ont été réhabilités depuis la précédente édition de l'Inventaire en 2009, 20 sont en cours de réhabilitation et 14 sont en attente.
Par ailleurs, l'Autorité de sûreté nucléaire a lancé fin 2010 une "Opération diagnostic radium" visant à contrôler 134 sites qui auraient pu manipuler la radioactivité par le passé. En accord avec les propriétaires, des experts de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) se rendent sur place. Si leur inspection met en évidence des traces de radium, les sites pollués sont réhabilités aux frais de l'Etat tandis qu'un suivi sanitaire des populations concernées peut être mis en place.