Secteur public - 61% des Français se disent prêts à la fermeture de certains services publics
Les diverses manifestations auxquelles ont a pu assister au cours des dernières années en protestation contre des projets de fermeture d'hôpitaux, de tribunaux, ou de trésoreries, avaient donné le sentiment que les Français sont attachés, coûte que coûte, à leurs services publics. Or, selon un sondage de l'Ifop paru ce 3 décembre dans le Figaro, leur opinion pourrait avoir évolué. 39%, seulement, disent être d'accord, lorsqu'on leur propose de "garder les services publics à proximité des usagers sur l'ensemble du territoire quitte à augmenter les impôts". En juillet 2008, cette opinion avait recueilli 53% d'avis favorables. Aujourd'hui, les salariés du secteur public adhèrent majoritairement à cette solution, mais ce "oui" n'est pas massif (53%). Autre résultat quelque peu surprenant : les habitants des communes rurales ne sont guère plus nombreux (41%) que ceux des villes (38%) et ceux de l'agglomération parisienne (également 38%) à soutenir cette idée.
Les récentes manifestations contre l'écotaxe ou la hausse de la TVA en auraient témoigné : les Français jugent que leurs impôts ont atteint, voire ont dépassé la limite. Selon le sondage, 61% d'entre eux préfèrent que les pouvoirs publics fassent des économies budgétaires, "compte tenu de l'ampleur des déficits et de la dette", même si cela doit entraîner la fermeture de "certains services publics". Il y a cinq ans, ils n'étaient que 44% à partager cette opinion.
Si des services publics ferment, l'emploi public peut être remis en cause. Cela ne gênerait pas la majorité des Français. 60% d'entre eux estiment qu'il est "possible d'avoir des services publics de qualité tout en réduisant le nombre de fonctionnaires". On apprend encore que le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, utilisé par le gouvernement Fillon pour faire baisser les effectifs d'agents de l'Etat, est considéré comme "une bonne mesure" par 54% des Français (contre seulement 38% d'entre eux en mai 2011).
L'enquête, dont les résultats peuvent sans doute être lus avec une certaine prudence, a été réalisée du 22 au 28 novembre 2013 auprès d'un échantillon de 2.973 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.