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Handicap - Affaire Amélie Loquet : un an après, le "zéro sans solution" fonctionne-il vraiment ?

Il y a un an, l'affaire d'Amélie Loquet - une jeune femme handicapée mentale sans solution d'accueil après avoir été renvoyée de son établissement pour des problèmes de comportement - secouait le monde du handicap et les pouvoirs publics (voir nos articles ci-contre). Après avoir renoncé à un recours en Conseil d'Etat contre une décision d'un tribunal administratif lui enjoignant de trouver une solution, le gouvernement, sous la pression des associations, prenait plusieurs initiatives de portée plus générale : mise en place d'un dispositif d'alerte départemental, régional et national sur les situations critiques et rapport commandé au conseiller d'Etat Denis Piveteau - ancien directeur de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) - sur les ruptures de prise en charge dans le parcours des enfants et des adultes handicapés.
L'objet du rapport - fort de plus d'une centaine de propositions - était de rechercher les moyens de régler durablement ces situations. Au passage, le document condamnait implicitement la procédure d'urgence mise en place à la suite de l'affaire Loquet, considérant qu'"on peut en renforcer l'efficacité, mais [qu']elle ne saurait par elle-même apporter une réponse".

"Ultime avertissement"

Un an après, l'Unapei, la principale organisation représentant le handicap mental, juge l'anniversaire amer. Dans un communiqué du 23 octobre, l'association estime qu'"aucune mesure concrète n'a été prise par le gouvernement pour mettre fin à la situation dramatique de milliers de personnes handicapées sans solution".
Pour ce qui concerne le cas d'Amélie Loquet, elle rappelle qu'il a fallu cinq mois pour que la jeune femme trouve une place dans un établissement situé à plus de 400 kilomètres de ses parents, ce qui a contraint ces derniers à déménager. De façon plus générale, l'Unapei considère qu'"aucune mesure proposée par le rapport Piveteau n'a reçu, ne serait‐ce qu'un début de mise en œuvre. En outre, le gouvernement conforte la politique d'exil des personnes handicapées en préférant financer de nouvelles places dans des établissements en Belgique, au détriment du bien-être des personnes handicapées et de l'emploi en France".
L'Unapei - qui avait suspendu ses actions en justice concernant des personnes confrontées à des situations identiques à celle d'Amélie et de sa famille lorsque le gouvernement s'était engagé à agir - se dit prête aujourd'hui à reprendre son combat judiciaire. Elle adresse donc "un ultime avertissement au gouvernement afin qu'il prenne des mesures concrètes pour que cesse le calvaire des personnes handicapées et de leurs familles, dont l'Etat bafoue les droits impunément".