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Architecture / Logement social - Architecture de la transformation : seize projets présélectionnés entrent en approfondissement

Construire du logement social avec l'argile "que l'on a sous les pieds" ou le béton issu des démolitions Anru, changer en un clin d'oeil les modes d'occupation du bâti (avec une "pièce à la demande") ou du foncier (avec la "maison qui déménage"), explorer une démarche 3B (pour BIM/Bois/Bepos)... seize projets ont été présélectionnés dans le cadre de l'appel à projets "pour une architecture de la transformation" lancé en septembre par l'Union sociale pour l'habitat et la Caisse des Dépôts.

Seize projets ont été présélectionnés dans le cadre de l'appel à projets "pour une architecture de la transformation dans le logement social et intermédiaire" lancé en septembre dernier, par l'Union sociale pour l'habitat et le Lab cdc (voir notre article ci-contre du 21 septembre 2015). Douze projets portent sur de la construction neuve, quatre sur de la réhabilitation de logements sociaux.
Choisis parmi 52 candidats, les seize entrent désormais en phase "d'approfondissement", avant la finale de février 2016 où il n'en restera plus que cinq. Pour mémoire, ces cinq-là pénétreront alors dans la "phase d'incubation" durant laquelle ils pourront bénéficier chacun d'un soutien financier "pouvant aller jusqu'à 100.000 euros", comme s'y est engagé Pierre-René Lemas, directeur général de la Caisse des Dépôts.

De nouveaux matériaux utilisant les ressources locales

Le bailleur Aquitanis entend par exemple "construire avec ce que l'on a sous les pieds et à portée de la main" à Biganos (33). De nouveaux matériaux, utilisant les ressources locales (argile), ont été développés à l'aide d'un laboratoire de recherche et seront intégrés dans la construction d'un prototype de 80m2. La construction de ce prototype au cours d'un chantier-école servira de support de formation pour les entreprises locales en vue de la réalisation d'une première opération de 200 logements puis de la diffusion de ces pratiques constructives.
L'OPH 93 travaille quant à lui, à Stains (93), au réemploi de matériaux pour la construction neuve. L'association Bellastock, son partenaire, propose d'utiliser les matériaux (principalement béton) issus de la démolition de trois parcelles voisines pour les intégrer dans un projet de logements neufs. "L'intégration de matériaux issus du réemploi permettra de maintenir un lien avec l'historique du quartier en mutation, contribuant ainsi à sa réappropriation par les habitants", espère-t-il.

Occupations temporaires

A Rennes, Neotoa projette la construction d'une résidence de 60 logements pour jeunes actifs avec des espaces dédiés à plusieurs usages et/ou occupants (par exemple, bureau la journée puis chambre la nuit, ou changement d'usage week-end /semaine). C'est le concept de la "pièce à la demande", qui pourrait améliorer le taux d'occupation des espaces en résidence étudiante. Un partenariat avec un cluster d'entreprises locales spécialisées dans les éco-matériaux est engagé, ainsi qu'avec une start-up "pour l'implémentation d'une nouvelle technologie de stockage de l'énergie".
Habitat et Humanisme IdF prépare quant à lui "la maison qui déménage", à Malakoff (92) en vue d'"occuper temporairement les espaces libres en zone dense" (voir aussi notre article du 24 juin 2014 "Le sans foncier fixe, une solution pour les SDF ?"). L'idée est de développer une maison mobile permettant l'occupation temporaire de terrains en attente de démarrage de futurs projets, et de fournir un logement à des populations précaires. Un premier prototype (R+1, 60 m2) a été réalisé.
Toujours en Ile-de-France, le bailleur I3F veut se lancer à Chanteloup-en-Brie (77) dans la construction de 30 logements conçus au travers de la démarche B3 : "BIM / Bois / Bepos" (pour "Building Information Model" (*) / Bois / "Bâtiment à énergie positive"). Il entend utiliser la maquette numérique pour favoriser l'évolutivité du bâtiment. La conception du bâti devra permettre l'évolutivité des espaces sans intervention lourde sur les éléments porteurs, les fluides et l'électricité tout en respectant les règlementations en vigueur.
Les résumés des seize projets présélectionnés sont présentés sur le site de la Caisse des Dépôts.

Valérie Liquet

(*) en français : "modélisation des données du bâtiment".
 

 

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