Arras reconquiert son passé pour construire son avenir (62)

Autrefois glorieuse, Arras a connu des moments difficiles. Mais depuis plusieurs années la ville se renouvelle et redynamise son centre ancien en s'appuyant sur son riche patrimoine historique. Ce retour vers le passé est conçu comme un tremplin vers l'avenir, utile au développement économique et touristique, ainsi qu'à la qualité de vie des habitants.

Ancienne capitale de la riche province d'Artois au temps de la monarchie et cité réputée en Europe pour ses fabrications drapières, Arras cherche aujourd'hui un nouveau souffle en s'appuyant sur son prestigieux passé. La ville compte 225 édifices classés monuments historiques dont le plus connu est son fameux beffroi de style gothique flamboyant, classé au Patrimoine mondial de l'Unesco. Les larges places du centre ancien rappellent la richesse commerciale qu'a connue Arras durant plusieurs siècles et que les élus entendent reconquérir en faisant de la ville une destination de chalandise de référence entre Paris et Lille. "Chaque territoire doit s'interroger sur ce qui fait sa force et tenir compte de son histoire, explique le maire d'Arras Frédéric Leturque. Arras est une ville historiquement tournée vers le commerce de grain, de blé, de drap et de tapisserie."

Le commerce décline

Arras, après la dernière guerre mondiale, a subi la concurrence de la métropole lilloise, et a vu progressivement ses industries, puis son commerce décliner. Dans les années 1960, sous l'impulsion des élus, elle devient une cité administrative. Pour accompagner ces évolutions, de nouveaux logements sont construits en périphérie et dans les communes voisines afin d'accueillir une population du secteur tertiaire qui accède à la propriété.

Et le centre se dépeuple

Le cœur de ville, en revanche, se dépeuple et voit arriver des ménages en difficulté, obligés d'accepter les conditions de vie assez spartiates de l'habitat arrageois traditionnel. Parallèlement, l'installation de grandes surfaces en périphérie porte de rudes coups aux commerces. Des coups aggravés par une diminution du nombre d'habitants. Après un pic en 1968 à près de 50.000 habitants  leur nombre tombe à 41.000 en 2014 avec des pertes très importantes en centre-ville. La dissolution du 601e régiment de circulation routière en 2009 et celle d'un escadron de gendarmerie mobile en 2011 lui font perdre encore plus d'un millier d'habitants. Les élus municipaux ne restent pas sans réagir.

Miser sur le patrimoine pour développer le tourisme

Dès les années 1990, ils misent sur le patrimoine arrageois pour développer le tourisme. La ville obtient une desserte TGV, accueille l'université d'Artois et amorce un renouveau industriel centré sur l'agro-alimentaire et la logistique.
Elu depuis novembre 2011, le maire d'Arras poursuit cette politique de reconquête : "Si l'on veut un commerce dynamique, il faut des habitants pour constituer une clientèle solide", constate l'édile arrageois.

Actions convergentes pour revivifier le centre-ville…

"L'enjeu est de faire converger nos actions en faveur de l'habitat, du tourisme, des usagers du centre-ville et du commerce afin de donner une base robuste à l'activité de notre centre ancien." D'importants travaux d'aménagement sont lancés et des politiques de soutien au logement, au commerce et au tourisme sont mises en œuvre. "Nous nous sommes notamment inspirés des orientations prises par la ville de Bourges pour reconquérir son patrimoine ancien et développer le tourisme", indique le maire d'Arras.

Attirer de nouvelles familles dans le centre

Pour conduire les actions de redynamisation commerciale, les élus créent une direction du développement commercial et recrutent un manager de centre-ville (Lire : Arras résiste au déclin et organise la renaissance commerciale de son centre-ville (62)). Un comité de pilotage et un observatoire du commerce sont mis en place. Ils permettent aux représentants de la ville de travailler en direct avec les commerçants et de mieux identifier les difficultés et les solutions. Des actions sont entreprises avec la communauté urbaine (CU) qui détient la compétence habitat, pour adapter les logements anciens aux standards actuels de confort. L'objectif est aussi de réorienter l'offre, trop centrée sur les étudiants et les seniors, vers les couples avec enfants.

Fluidifier la circulation

Les plans de déplacements et de stationnement sont revus en lien avec la CU et les maires des communes voisines pour réduire l'omniprésence de la voiture et faciliter les accès. Les espaces publics sont reconfigurés en piétonnisant notamment un certain nombre de rues. La citadelle, œuvre de Vauban et site prestigieux de la ville, a été entièrement reconvertie pour y installer des activités économiques, touristiques et culturelles ainsi que des logements et des locaux administratifs. Les travaux supervisés par l'architecte des bâtiments de France (ABF) ont été financés par des fonds publics (Etat, région, CU, ville) et privés.

Travailler sur l'attractivité territoriale

Enfin, la création d'une SPL Tourisme permet de mieux travailler à l'accueil d'un nombre de visiteurs en hausse régulière qui constitue un véritable ballon d'oxygène pour revigorer le commerce et l'activité en centre-ville. "La SPL est un outil pour faire coopérer les maires de la communauté urbaine au développement de l'attractivité territoriale ainsi qu'à une meilleure prise en compte des charges de centralité qui pèsent sur Arras", conclut l'édile.

Commune d'Arras

Place Guy Mollet, BP 70913
62022 Arras Cedex

Frédéric Leturque

Maire

Nadine Giraudon

Elue en charge du commerce

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