Attractivité : succès mesuré pour la France dans une Europe en souffrance, selon le baromètre EY 2025

Pour la sixième année consécutive, la France reste le pays d’Europe où est réalisé le plus grand nombre d’investissements internationaux en 2024 (1.025 projets), devant le Royaume-Uni et l’Allemagne, selon le baromètre EY 2025 de l’attractivité, publié le 15 mai 2025. Une performance atténuée cependant par une chute du nombre d’emplois générés par ces projets (-27% sur un an). Les entreprises étrangères s’implantent partout en France même si l’Île-de-France conserve la première place devant Auvergne-Rhône-Alpes et les Hauts-de-France.

Dans une période de forte incertitude politique et économique, la France conserve la première place européenne en 2024 sur le plan industriel pour le nombre d’implantations et d’extensions d’usines. Les projets y sont cependant moins créateurs d’emplois et moins régénérateurs qu’ailleurs en Europe. "Aux yeux des investisseurs étrangers, l’attractivité industrielle souffre des coûts salariaux, mais aussi d’un manque de foncier, de compétitivité énergétique, de robotisation, d’innovation et d’agilité. À ces irritants s’ajoute la faiblesse de la croissance tricolore, marquée par une consommation des ménages en berne", selon le baromètre EY 2025 de l'attractivité réalisé en mars 2025 auprès de 200 dirigeants d’entreprises à capitaux étrangers et publié le 15 mai.

Certaines industries historiques, comme celles de la chimie ou de l’automobile, marquent le pas, "avec un solde ouvertures + extensions/fermetures + restructurations redevenu négatif pour la première fois depuis la crise Covid". Dans l’industrie pharmaceutique, après une forte période d’investissements, la courbe des projets revient au niveau d’avant-Covid et la concurrence européenne est intense.

75% des implantations hors Île-de-France

Parmi les bonnes nouvelles, EY note que 70 entreprises étrangères du secteur de l’énergie ont fait le choix de la France, certaines d’entre elles "contribuant à la transition énergétique de l’Hexagone". La France se positionne également comme "un pôle d’attraction majeur" en Europe pour les investissements étrangers dans l’intelligence artificielle. Et elle reste "centrale" dans les plans de croissance des entreprises internationales de l’agro-alimentaires. 

Les entreprises étrangères s’implantent partout en France. L’Île-de-France conserve la première place du classement régional hexagonal devant Auvergne-Rhône-Alpes et les Hauts-de-France, avec 258 projets et environ 6.700 emplois créés. Cependant, la région francilienne ne représente plus que 25% du total des investissements, contre 29% entre 2015 et 2019. Grand Est arrive en quatrième position en nombre de projets devant Provence-Alpes-Côte d’Azur. L’attractivité de cette région repose sur l’intelligence artificielle et la décarbonation. "Grâce à la stratégie menée par risingSUD et ses partenaires, la région Sud est la plus attractive de France pour les investissements dans l’IA (12 projets en 2024 soit 28% des projets étrangers IA en France pour 192 emplois)", se réjouit l’exécutif régional.

Plus de la majorité (72%) des implantations et extensions de centres de décision en France ont eu lieu en 2024 dans des métropoles et des agglomérations de plus de 200.000 habitants ; 33% des implantations/extensions se sont localisées dans des bassins de moins de 100.000 habitants, pour 30% des emplois créés et 39% des investissements étrangers manufacturiers ont eu lieu dans des territoires de moins de 50.000 habitants. Enfin, 79% des emplois apportés par les projets d’investissement direct étranger manufacturiers ont été créés dans des EPCI labellisés Territoires d’industrie.

"Poursuivre la dynamique engagée"

"Les résultats sont là", s’est félicité le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, le 15 mai en conseil des ministres. "Plus de 130.000 emplois industriels créés depuis 2017, des centaines d’ouvertures nettes de sites (89 en 2024, 176 en 2022 et 189 en 2023) et une attractivité retrouvée auprès des investisseurs étrangers", a-t-il détaillé. En outre, les événement Choose France, dont la huitième édition a eu lieu le 19 mai, ont mis en lumière "178 projets qui représentent 47 milliards d'euros". Le gouvernement entend poursuivre la dynamique engagée : soutien des filières industrielles en mutation et fortement concurrencées (chimie, métallurgie, sidérurgie, automobile, etc.), continuation du chantier de la simplification notamment, interventions à Bruxelles.

La France et l’Europe sont "à la croisée des chemins", selon EY. Les chocs actuels (politiques, diplomatiques, commerciaux, technologiques…) les obligent à "faire des choix forts si elles veulent continuer à compter sur l’échiquier mondial". Mais il y a des raisons d’y croire. Depuis l’été et l’automne 2024, la situation s’est en effet "en partie améliorée" grâce à la concrétisation de plans d’investissement en France que des entreprises étrangères avaient prévu de réduire ou de reporter.

 

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