Aux abords du grand site Gâvres-Quiberon, l'ancien parking a été rendu à la nature

La Côte sauvage de la presqu'île de Quiberon (Morbihan), confrontée à une dégradation importante de son milieu naturel, est actuellement intégrée dans l'opération grand site Gâvres-Quiberon. Dans ce cadre, le parking de Port-Blanc a été reculé en arrière du site protégé, rendant l'ancienne aire de stationnement à la nature. Cette dernière a bénéficié d'un traitement paysager respectueux de l'écosystème. 

Partagée entre deux communes, Saint-Pierre-Quiberon au Nord et Quiberon au Sud, la presqu'île de Quiberon fait partie du littoral du Morbihan. La Côte sauvage, classée au titre de la protection des monuments naturels et des sites, est devenue un lieu d'attractivité touristique très important. En effet, une étude de fréquentation lancée en 2001 estime à deux millions les visiteurs qui viennent tous les ans contempler le paysage, observer le spectacle des tempêtes, profiter des criques ou pratiquer le surf.
Confrontés à une dégradation inquiétante du site, conscients de la vulnérabilité des milieux naturels, le Conservatoire du littoral et le syndicat mixte grand site Gâvres-Quiberon (sept communes, 30.000 habitants), membre du réseau des Grands sites, ont décidé de mettre en oeuvre un ensemble d'actions contenues dans le programme Grand Site pour la sauvegarde et la réhabilitation de la côte sauvage de la presqu'île de Quiberon. "Comme tous les grands sites, le syndicat mixte a pour objectif de protéger et réhabiliter les milieux naturels, de gérer les flux tout en proposant un accueil de qualité des visiteurs", explique Armelle Helou, chargée  de mission. "Il nous fallait trouver des solutions concrètes pour enrayer la multiplication des cheminements sauvages et les conséquences de la concentration des visiteurs sur les secteurs des points de vue." Quatre orientations ont été validées : améliorer l'organisation de la fréquentation, restaurer le milieu biologique, mettre en valeur les points d'attractivité et réorganiser le stationnement. La première action d'envergure a concerné le transfert du parking de Port-Blanc : il a été déplacé en retrait des zones sensibles et l'ancien site a été rendu à la nature. Le projet a été voté en 2002 et réalisé entre 2005 et 2007.


Rendre à la nature une aire de stationnement responsable de la dégradation du milieu naturel

Le parking de Port-Blanc constituait l'un des points noirs de la dégradation du site : "Très proche du bord de la falaise, ce parking induisait une dispersion massive du public ; le piétinement intensif conjugué à un ruissellement excessif en cas de pluie a entraîné une disparition inquiétante du couvert végétal", souligne Armelle Helou. Lors de l'étude paysagère du grand site, ce parking avait été identifié, parmi d'autres éléments, comme une source de dégradation telle que son recul était rendu nécessaire. Le syndicat mixte du grand site Gâvre-Quiberon, maître d'ouvrage de l'opération par délégation du conservatoire du littoral, a validé la proposition de déplacement du parking. Grâce à une opportunité foncière, un nouvel emplacement, propriété du conservatoire, a été trouvé à 400 mètres en retrait de la zone sensible, en bordure de la zone d'activité de Kergroix. Afin de canaliser les flux de voitures vers ce nouveau parking, destiné à être la porte d'entrée par excellence de la Côte Sauvage, la route d'accès à l'ancienne aire a été fermée aux véhicules. Pour améliorer l'accueil du public, un bloc sanitaire et un parking à vélo ont été installés et des panneaux pédagogiques d'information seront bientôt mis à disposition. Cette opération a été complétée par la mise en place d'un cheminement piéton, matérialisé par l'installation de ganivelles de 1,20 mètre hors sol. L'opération la plus emblématique concerne l'ancien parking qui a bénéficié de mesures poussées de génie écologique. Celui-ci a fait l'objet d'un traitement paysager exemplaire. Des opérations de végétalisation respectueuses du milieu naturel ont été menées de janvier 2006 à juillet 2007. Le sable issu des travaux du nouveau parking a été posé pour redonner un substrat naturel au sol. Des tapis de coco ont été déroulés afin de permettre de fixer le sol, dans un secteur largement exposé au vent. "Les graines étaient ainsi piégées et ont donc pu germer", explique Armelle Hélou.
Cette opération a coûté 450.000 euros et a reçu le soutien financier de l'Etat, à hauteur de 28% du budget pour l'environnement, de 12% au titre du développement touristique, de 20% du conseil régional, 20% du conseil général, le solde ayant été porté par le Conservatoire du Littoral et le syndicat mixte. "Cette opération a pu se mettre en oeuvre rapidement car nous avons bénéficié des fonds exceptionnels débloqués suite à la marée noire de l'Erika", précise Armelle Hélou. "Ce projet est très bien perçu par le public, il s'est réalisé dans des délais assez courts car il a été bien préparé, intégré dans un projet cohérent d'ensemble et avec l'appui d'une maîtrise d'oeuvre spécialisée dans le génie écologique", souligne Geneviève Marchand, maire de Saint-Pierre-Quiberon. "C'est tout l'intérêt d'appartenir aux réseaux des grands sites, qui nous accompagne dans ces projets d'envergure et nous permet surtout d'échanger."

 

Nathalie Parent, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis


 

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