Avec « Ma ville dans ma poche », Libourne (33) fournit la bonne information au bon endroit

Sur l’application « Ma ville dans ma proche », déclinée à Libourne depuis mars 2019, une quarantaine de services sont proposés aux habitants. Parmi ceux-ci : une information sur les collectes de déchets et un « chatbot » qui donne des conseils pédagogiques. Une initiative qui soutient la mission du syndicat mixte de gestion des déchets

 

Conçue par Orange, l’appli « Ma ville dans ma poche » a été reprise par un certain nombre de collectivités. Sa force : faciliter la vie des citoyens en regroupant au sein d’un outil unique toutes les informations nécessaires aux habitants d’une ville. « Soit des API vont chercher directement l’information à la source – sites web de la ville, du réseau de bus, de la SNCF, etc. -, soit une page html est proposée en téléchargement », explique Jean-Philippe Le Gal, adjoint au maire de Libourne en charge du projet urbain. Sur 25 000 Libournais, un peu moins de 10 % (2100) ont téléchargé « Libourne dans ma poche » : « C’est un bon taux, au regard d’applications similaires », commente l’élu.

Jours de collecte des déchets

Aujourd’hui, 40 services - ou « tuiles », pour reprendre le jargon - sont disponibles sur l’appli.  Parmi eux : une fonction installée il y a un peu plus d’un an, dédiée à la gestion des déchets ménagers. L’intérêt réside dans la géolocalisation de l’appli. En fonction du lieu de résidence des habitants, le service indique les jours de collecte des bacs marron classiques, des bacs de recyclage et des déchets verts. A cela s’ajoutent diverses informations sur l’emplacement des containers pour le textile et le verre, le contact pour le recueil des encombrants…

Toute cette information doit être normalisée pour pouvoir être valorisée. Grâce à ce travail, et pour rendre le service plus attractif et ludique, un chatbot – ou agent conversationnel - a été mis en place par la start-up Trizzy, à l’origine du premier « assistant zéro-déchet », qui accompagne des collectivités et des entreprises. Libourne fait partie des communes pilotes dans l’utilisation de cet outil.

Interrogé par les mobinautes, le chatbot répond aux questions et délivre des conseils pédagogiques sur la gestion des déchets, leur tri, leur devenir… En lisant des mots comme « sopalin » ou « yaourt », le chatbot indique dans quel bac ceux-ci doivent être placés. « Il distille également des conseils sur le recyclage, pour inciter les administrés à réduire leur volume de déchets », poursuit Jean-Philippe Le Gal. L’élu admet qu’il ne dispose pas de statistiques sur la consultation du chatbot et l’effet du service sur les déchets : il est trop tôt. Toutefois, le chatbot – également présent sur le site Internet de la ville – attire davantage d’usagers, de par son aspect ludique, et sème peu à peu la bonne parole.

Renforcer la politique du SMICVAL

Ces outils s’inscrivent plus largement dans une politique de réduction des déchets initiée par le Syndicat mixte de valorisation des déchets – SMICVAL, qui regroupe 25 communes et 210 000 habitants -, dont Jean-Philippe Le Gal est le vice-président chargé des nouvelles filières. « L’enjeu des déchets est très important dans les années à venir en France ; il nous faut agir tous azimuts pour sensibiliser les habitants. Nous devons gagner la bataille de l’opinion pour que chaque individu entende qu’il a un rôle à jouer ».

Quelles sont les perspectives ? « Trizzy ne va pas tout révolutionner, admet l’élu libournais. Il accompagne une politique globale de sensibilisation. Nous œuvrons à limiter l’accès aux pôles de recyclage, en imposant des rendez-vous en ligne ; par ailleurs, une « déchetterie inversée » pousse les usagers à recycler autant que possible leurs encombrants et objets dont ils ne veulent plus ».

En termes budgétaires, l’achat de l’appli « Libourne dans ma poche » s’est élevé à 60 000 euros. A cela s’ajoutent 14 000 euros pour la maintenance chaque année, acquittés auprès d’Orange. Le coût du « chatbot » déchets a été de 3000 euros. 

Appli communale: les secrets de la réussite

Le secret de la réussite d’une appli comme « Libourne dans ma poche », selon Philippe Le Gal ? « Elle doit vivre dans le temps et pour cela être mise à jour en permanence ». Il importe aussi de conquérir de nouveaux utilisateurs et communiquer par tous les canaux possibles : print, web, réseaux sociaux, presse locale.  En parallèle, la ville fait évoluer l’appli en permanence : après l’ajout des horaires de train Libourne-Bordeaux en temps réel, elle implémente actuellement des itinéraires de randonnée avec positionnement GPS.

Par ailleurs, « il faut veiller à une organisation optimale en interne, car nous avons retenu la solution d’un prestataire qui est très formatée, ajoute l’élu. C’est à nous d’entrer toutes les data en suivant un protocole précis. Il faut un fichier au bon format, le plus automatisé possible, permettant des changements en temps réel, par exemple pour les menus des cantines. Il y a un vrai enjeu d’organisation interne à la Direction des services informatiques (DSI) et des directions opérationnelles concernées par les data ».

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