Avec son programme "Avenir(s)", l’Onisep veut dépoussiérer l’orientation professionnelle
Développé par l’Onisep, le programme "Avenir(s)" vise à améliorer l’éducation des jeunes à l’orientation en tenant mieux compte de leurs envies. Présenté lors de l’Université d’hiver de la formation professionnelle, ce projet sera adapté en fonction des services numériques déjà existants en régions.
Source d’anxiété voire de décrochage scolaire, souvent jugée comme trop peu investie, l’orientation professionnelle suscite de nombreuses critiques. Un sujet que l’Office national d'information sur les enseignements et les professions (Onisep) entend dépoussiérer grâce à son programme "Avenir(s)". Lancé en 2022 et financé dans le cadre du plan d’investissement France 2030, ce projet a été présenté à Cannes, lors de la 18e édition de l’Université d’hiver de la formation professionnelle.
"Les mots sont extrêmement lourds de sens, et malheureusement on a tendance à assimiler très rapidement l’orientation au fait d’orienter les jeunes, ce qui ressemble beaucoup à de l’orientation subie", a souligné sa directrice générale, Frédérique Alexandre-Bailly, à l’occasion d’une table ronde dédiée aux politiques d’orientation. D’où le nom d’ “Avenir(s) “ pour qualifier les services numériques en train d’être développés par l’Onisep. L’enjeu étant "d’installer une éducation à l’orientation, au choix, pour tous les élèves, systématiquement depuis la cinquième et au moins jusqu’à bac+2".
Trois briques composent ainsi le programme : une plateforme d’accompagnement à l’orientation où chaque jeune disposera d’un compte personnel pour l’aider dans ses choix ; un portfolio d’apprentissages et de compétences pour mieux mesurer les attendus d’une formation ou d’un emploi ; ainsi qu’une application visant à aider les jeunes à identifier les compétences transversales et autres qui leur permettront de naviguer dans le monde du travail "du 21e siècle".
Une orientation davantage basée sur les aspirations des élèves
Pour Frédérique Alexandre-Bailly, le programme "Avenir(s)" défend une conception de l’orientation davantage basée sur les envies ainsi que les valeurs des jeunes, au-delà des stricts besoins du marché du travail. "On espère que les jeunes pourront comprendre plus tôt qu’ils peuvent arriver dans le monde du travail en faisant un certain nombre de choix", souligne-t-elle. "On va faire en sorte que chaque jeune puisse se diriger vers une trajectoire professionnelle qui lui permettra de garder tout au long de sa vie un travail décent, c’est-à-dire un travail qui lui permettra de gagner sa vie, d'être indépendant et en même temps de s’épanouir."
Une ossature commune est prévue, associée à une déclinaison dans chaque région académique, sous le pilotage d’un comité d’orientation stratégique régional coprésidé par le recteur ou la rectrice de région académique et le président ou la présidente de région. De quoi permettre des réponses "différenciées", selon les besoins des élèves comme des territoires. "On est bien conscient du fait qu’il y a beaucoup de choses qui existent aujourd'hui (...) et qu’on ne pourra pas arriver et imposer quelque chose de nouveau", reconnaît la directrice générale.