Avenir de la PAC : Annie Genevard lance les discussions avec "les parties prenantes"
La ministre de l’Agriculture a donné le coup d’envoi, mardi 15 avril, des discussions sur l’avenir de la politique agricole commune après 2027.

© @ThibautGuignard/ Annie Genevard
Annie Genevard a réuni dans son ministère une "conférence des parties prenantes" afin d’arrêter la position commune de la France. Une conférence qu’elle a voulu "la plus large possible", souligne son entourage, sans rien "préempter des évolutions et orientations" à venir. Un esprit d’ouverture qui prévaut aussi au niveau européen avec la "vision pour l’agriculture et l’alimentation après 2027" présentée par la Commission le 19 février (voir notre article).
Dans un entretien aux Echos ce mardi, Annie Genevard se dit en phase avec le commissaire Christophe Hansen et pose quelques lignes rouges : un "budget à la hauteur des enjeux" (elle, plaide même pour une augmentation), le maintien des deux piliers de la PAC (Feaga et Feader) qu’elle juge "indissociables", et son opposition à "toute forme de renationalisation". "Il ne faut pas opposer la sécurité alimentaire et la défense, bien au contraire ! Garantir notre souveraineté alimentaire, c’est contribuer à notre défense et c’est réduire notre vulnérabilité", souligne encore la ministre, alors que l’augmentation à venir des dépenses de défense fait craindre des coupes dans les autres budgets.
Pour cette conférence, la ministre a voulu travailler sur trois grandes thématiques : la compétitivité des filières et la souveraineté alimentaire, dans une dimension européenne, l’adaptation des outils de crises qui se multiplient, et les grandes transitions dans une logique "écosystémique", précise-t-on au ministère.
Proposition législative à l'automne
"Je me félicite de la richesse des échanges tout au long de la conférence (...). La compétitivité durable des filières, la souveraineté alimentaire, le renouvellement des générations et la juste rémunération des agriculteurs pour leurs produits, mais aussi pour les services qu’ils rendent aux territoires et à l’environnement, ont été réaffirmés comme des priorités", déclare Annie Genevard, dans un communiqué du 16 avril, assurant qu'elle veillera à ce que ces priorités "soient dûment prises en compte dans les débats européens qui vont nous mobiliser dans les mois qui viennent".
Alors que les négociations sur le futur cadre financier pluriannuel sont à présent bien lancées, la Commission devrait présenter sa proposition législative à l’automne. Mais le 14 mai, elle dévoilera déjà un nouveau paquet de simplification des règles de la PAC, après celui de 2024 lancé dans le contexte du grand mouvement de colère agricole en Europe.