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Bernard Cazeneuve installe le Conseil d'orientation des politiques Jeunesse

Le nouveau Conseil d'orientation des politiques Jeunesse, qui remplace trois instances consultatives, a vocation à être un "carrefour des acteurs des politiques de la jeunesse".

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a installé le 26 janvier le Conseil d'orientation des politiques Jeunesse (COJ). Proposée par le Conseil économique, social et environnemental (Cese) en mars 2015 (voir notre article du 27 mars 2015), la création de cette instance de coordination et d'évaluation, qui remplace trois commissions consultatives - le Conseil national de l'éducation populaire et de la jeunesse, le Conseil national de la jeunesse et le Conseil national des missions locales –, avait été officialisée par le décret du 12 octobre 2016 (voir notre article du 18 octobre 2016).
Dans la continuité des trois comités interministériels à la jeunesse et de cinq "rendez-vous territoriaux de la jeunesse", le COJ est destiné à "donner la parole à nos jeunes pour qu'ils participent à la prise de décision", à "dépasser les segmentations" et à favoriser des "politiques cohérentes et globales", a énoncé Bernard Cazeneuve.

Huit collèges, dont celui des collectivités locales

Pensé comme un "carrefour des acteurs des politiques de la jeunesse", selon Simon Besnard, le jeune président du nouveau Conseil, issu du Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC), le COJ réunit près de 80 membres désignés au sein de huit collèges – Etat ; collectivités territoriales ; jeunes et organisations de jeunesse ; associations et mouvements de jeunesse et d'éducation populaire ; insertion des jeunes ; partenaires sociaux ; membres associés ; personnalités qualifiées. Les collectivités ont ainsi six représentants - des élus des régions Ile-de-France et Occitanie, des départements de l'Aude et de la Marne et des communes de Troyes (Aube) et de Venarey-Les-Laumes (Côte-d'Or).
La nouvelle instance "légitime et renforce la dynamique de concertation que nous impulsons au niveau du département", a considéré Laurence Allefresde, vice-présidente du Conseil départemental de l'Ardèche. Lauréat de l'appel à "projets innovants en faveur de la jeunesse" du programme d'investissements d'avenir, le département s'efforce de structurer des politiques Jeunesse, en fédérant l'ensemble des acteurs, en sollicitant la participation des jeunes et en aiguillant les communautés de communes.
"Il n'y a de politique de jeunesse que dans la transversalité", selon Jean-Benoît Dujol, délégué interministériel à la jeunesse, qui a admis que le Conseil, du fait de sa taille, avait "les défauts de ses qualités". Le dialogue recherché entre des acteurs de la jeunesse issus de différents secteurs ne sera donc pas facile à organiser. L'écueil à éviter étant de reproduire les logiques de cloisonnement dénoncées dans le cadre des commissions de travail – éducation populaire d'une part, insertion des jeunes d'autre part.

Les jeunes, premières victimes de la complexité administrative

Trois "chantiers" – "se former et travailler", "s'engager et s'épanouir", "vivre dans de bonnes conditions" – ont été cités comme prioritaires par le délégué interministériel à la jeunesse. Il importe d'"éradiquer les zones blanches dans les parcours des jeunes", a appuyé Simon Besnard.
Les jeunes, et particulièrement ceux qui ne trouvent pas d'appui dans leur entourage proche, sont les premières "victimes de la complexité", du fait des "effets de seuils" - "au moins 238 dans la législation française" - et parce qu'ils sont pour la première fois en contact avec l'administration, a analysé Célia Vérot, maître des requêtes au Conseil d’Etat. Porté par cette dernière et par Antoine Dulin, membre du groupe des organisations étudiantes et mouvements de jeunesse du Cese, un rapport sur la simplification des dispositifs d'aide aux jeunes sera prochainement rendu public. Pour Antoine Dulin, la simplification passe par un "cadre institutionnel renouvelé", s'appuyant sur un "rôle de planification stratégique" assuré par la région et une "coordination opérationnelle entre acteurs" conduite au niveau infra-régional - bassin d'emploi, intercommunalité ou département selon les territoires.
Le Conseil sera amené à prolonger ces travaux, en lien avec des expérimentations portées actuellement sur différents territoires. Dans le cadre de sa mission d'évaluation, l'instance sera également en charge du suivi de la clause d'impact jeunesse (voir notre article du 3 mai 2016).

Patrick Kanner : "On n'a pas à rougir de ce qui a été réalisé"

En attendant, à quelques mois de la fin du mandat de François Hollande, la première réunion du COJ a aussi été l'occasion pour le Premier ministre, puis par le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, de se féliciter des politiques nationales conduites à l'égard des jeunes. L'exercice du bilan avait été mené la veille, lors du Conseil des ministres du 25 janvier. Lutte contre le décrochage scolaire, soutien à l'alternance, emplois d'avenir, Garantie jeunes, encadrement des stages, accès d'une partie des jeunes à la prime d'activité, service civique, logement étudiant… "On n'a pas à rougir de ce qui a été réalisé", a considéré Patrick Kanner. Le ministre de la Jeunesse a invité les membres du Conseil à investir pleinement le nouvel outil, à faire venir "d'autres ministres, des présidents de collectivités, notamment des régions désignées chefs de file des politiques jeunesse" par la loi Egalité et Citoyenneté. Avec pour objectif de "construire un consensus", ou encore un "compromis entre les contraintes budgétaires et la volonté politique".

 

 

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