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Transports - "Big bang" des horaires de trains : les associations d'usagers très partagées

Juste avant le "big bang" modifiant 85% des horaires des trains, un chambardement unique dans l'histoire de la SNCF, les associations d'usagers étaient partagées entre vigilance et franche colère. Au cours d'une conférence de presse ce 9 décembre, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) a rappelé qu'elle approuvait "clairement" les principes de cette modification des horaires "qui sont conformes à l'intérêt des voyageurs, du système ferroviaire et de la collectivité". Et de citer les avantages de la mise en service du TGV Rhin-Rhône, qui va assurer non seulement des relations vers Paris mais aussi innover en proposant des relations de région à région ne transitant pas par l'Ile-de-France, les travaux de régénération des infrastructures et la mise en ordre des sillons destinée à augmenter la capacité du réseau et à faciliter le cadencement généralisé des dessertes". La Fnaut  assure avoir alerté les décideurs nationaux sur les difficultés que pouvait engendrer une réorganisation aussi complexe des horaires et réclamé dès juillet dernier une meilleure concertation avec les associations et la mise en place d'une instance de médiation. Avec ses associations locales, elle affirme qu'elle poursuivra ses démarches en 2012 "afin d'obtenir la correction des dysfonctionnements les plus criants, l'amélioration des fréquences de toutes les catégories de trains (...) et dans certains cas des mesures commerciales spécifiques".
Mais d'autres associations sont franchement en colère. L'Association des voyageurs usagers des chemins de fer (Avuc) a ainsi lancé une Coordination nationale des usagers du train regroupant une vingtaine de collectifs d'usagers à travers la France. Lors d'une action symbolique ce vendredi matin en gare du Mans, des militants ont distribué "1.200 tracts, 600 billets 'Usager en grève' et 500 badges 'Big bang, big bug'", que les voyageurs sont invités à arborer, a indiqué Willy Colin, porte-parole de l'Avuc, lors d'une conférence de presse. A partir du 12 décembre, les voyageurs grévistes sont invités à s'acquitter de leur titre de transport, mais en refusant de le présenter lors des contrôles, "dans le respect des personnels, du matériel et de la sécurité", a-t-il souligné, ajoutant qu'en l'absence de progrès, l'association n'excluait pas de recourir à des actions plus spectaculaires. "Jusqu'à présent, là où les choses se sont débloquées, c'est parce que des élus et des usagers sont montés sur les voies, ce que l'Avuc n'a pas encore préconisé", a-t-il noté.
Cet appel à la grève de la présentation des titres de transport "est motivé par l'intransigeance de la SNCF et de Réseau ferré de France à respecter des horaires conformes aux besoins de la population qui utilise les trains pour travailler, se rendre dans les établissements scolaires, se déplacer pour ses besoins", a précisé l'Avuc dans un communiqué. Pour l'association, la refonte des horaires s'accompagne de suppressions de trains et de dessertes aux conséquences parfois "catastrophiques" pour les usagers, "notamment dans les territoires ruraux et les villes moyennes". "Nous avons recueilli quelque 600 doléances de toute la France, touchant aussi bien les TGV, les TER et les RER", a déclaré Willy Colin. Une pétition lancée par l'Avuc à la mi-novembre a recueilli à ce stade 2.400 signatures, selon lui.

 

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