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Mobilité - Bilan "globalement équilibré" pour la politique de transports collectifs des régions

Un bilan "équilibré" au niveau national" mais "plus contrasté au niveau régional" : c'est ce que constate le Commissariat général au développement durable (CGDD) dans l'étude qu'il vient de publier sur l'organisation des transports régionaux de voyageurs par les régions depuis 2002 et depuis 1997 pour les sept régions volontaires pour l'expérimentation. Le CGDD note que ce transfert de compétences s'est traduit par "un fort développement de l'offre de transport, d'une part, principalement par une augmentation de la fréquence, et des trafics voyageurs d'autre part". L'amélioration de l'offre s'est traduite par "le renouvellement et le développement du matériel roulant, la recomposition des dessertes et l'augmentation des fréquences, des offres tarifaires novatrices et la rénovation des gares", souligne l'étude. Globalement, l'offre a augmenté de 56% entre 1997 et 2008 et le trafic de 70%, passant de 7,5 à 12,7 milliards de voyageurs-kilomètres. Au niveau régional, les évolutions vont de +30% à +93% pour l'offre et de +10% à +124% pour les trafics.

"En mettant en regard les avantages collectifs que l'on sait actuellement monétariser et le coût d'investissement, principalement de matériel roulant neuf et de fonctionnement, le bilan est globalement équilibré", insiste le CGDD. "Le coût plus élevé, par rapport à la route, du service fourni par l'offre TER supplémentaire (580 et 670 millions d'euros) est plus que compensé par les avantages collectifs : gains de temps dont bénéficient les usagers du train (460 millions d'euros) et réduction des externalités négatives liées aux circulations routières (congestion et émissions de CO2, 340 millions d'euros)", détaille l'étude. En favorisant les déplacements par le rail plutôt que par la route, le développement de l'offre ferroviaire a permis d'éviter l'émission de 84.000 tonnes de CO2. Mais certaines régions sont moins vertueuses que d'autres, surtout si leurs TER combinent un taux de remplissage faible et une part de traction diesel élevée : le bilan des émissions de CO2 évitées est ainsi négatif en Auvergne, dans le Limousin, en Midi-Pyrénées ou en Franche-Comté.

D'une manière générale, les disparités entre régions  sont liées pour une part importante au remplissage des trains, observe le CGDD. Ainsi, "les quelques régions les moins densément peuplées, avec les taux de remplissage les plus faibles présentent un bilan nettement déséquilibré, contrastant avec le reste des régions dont le bilan est globalement bénéficiaire". Selon l'étude, le bilan rapporté au voyageur-kilomètre est nettement négatif pour le Limousin, l'Auvergne et la Franche-Comté alors qu'il est fortement positif pour la Bretagne, le Languedoc-Roussillon et le Nord-Pas-de-Calais. Mais le bilan détaillé par régions cache lui-même de fortes disparités entre lignes, voire au sein même des lignes, une même "mission TER" commençant en général par une zone urbaine ou périurbaine avant de poursuivre dans des zones à dominante rurale, observe le CGDD, estimant que seule une comptabilité par ligne et par segment de trafic permettrait d'aller plus loin dans l'analyse.

 

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