Boréal : tri des encombrants dès les caves et parkings d'immeubles du Valenciennois (59)

Boréal, le programme local de prévention des déchets du Valenciennois, a proposé à certains bailleurs sociaux d’attribuer des caves et des parkings inutilisés à la collecte sélective d’encombrants… Un dispositif auquel participent les éco-organismes sans aucun coût, ni pour la collectivité, ni pour le bailleur. Et cela fonctionne : les dépôts sauvages ont disparu et les abords d’immeubles ne sont plus souillés.

Pour faire face aux dépôts sauvages d’objets encombrants en bas des immeubles collectifs, les élus du programme Boréal (218 communes et 578.000 habitants avec Valenciennes) ont élaboré un dispositif original de valorisation à la source. Porté par le syndicat mixte Siadev (voir fin du texte) il évite les collectes d’encombrants en porte-à-porte et cela grâce au concours des bailleurs (V2H, GHI, SIA, Partenord…).

"En discutant avec les bailleurs, nous avons constaté que le dépôt d’encombrants sauvages à l’extérieur, mais aussi parfois dans les caves ou les parkings, étaient pour eux une vraie source de préoccupation, explique Charles Lemoine, président du programme Boreal et du Siaved. Pour déblayer les abords des immeubles, ils sollicitaient l’aide des collectivités locales. Forts d’une expérience lilloise réussie, nous avons engagé un premier test avec des bailleurs volontaires de deux communautés d’agglomération, Porte du Hainaut et Val Métropole."

Micro-déchetterie en sous-sol gérée par le gardien

Après avoir repéré avec les bailleurs des garages et des caves inoccupés ou qui servaient de dépôt ou de rassemblement nocturne, Boréal leur suggère d’en faire une micro-déchetterie. L’idée étant que dans chaque ensemble immobilier ces locaux soit affectée l’un aux cartons, l’autre à la ferraille, aux D3E, au textile, aux piles, aux lampes ou aux déchets spéciaux et où le locataire prendrait lui-même en charge le tri des objets.
Depuis, les locataires qui souhaitent se débarrasser d’encombrants préviennent le gardien pour déposer avec lui l’objet dans le local concerné. Pas plus compliqué que de l’abandonner sur le trottoir ou de se déplacer en déchetterie ! Quand un local est plein, le gardien prévient le bailleur qui appelle l’éco-organisme (REP) pour que ce dernier procède à l’enlèvement et au transport direct vers le centre de traitement.
"Il a fallu convaincre les éco-organismes de notre démarche, ajoute l’élu. Cela vaut le coup, car je constate que, depuis, les encombrants ne traînent plus, les dépôts sauvages en pied d’immeuble ont disparu, les pelouses sont intactes. Les bailleurs ont trouvé une solution, et la collectivité économise le coût de traitement puisque c’est l’éco-organisme qui prend le relais."

Clé du succès : le partenariat avec les bailleurs

La qualité du dispositif repose en grande partie sur l’intervention des bailleurs et de leurs gardiens. Ces derniers qui ont contribué à identifier les locaux, ont suivi une formation sur les consignes de tri afin de jouer le rôle de relais auprès des locataires.
Ce sont les bailleurs qui ont pris en charge les campagnes de communication pour expliquer aux locataires le dispositif, via des tracts et de l’affichage dans les immuables. Le programme Boréal leur a fourni le contenu didactique pour expliquer les différentes filières de tri.
"Il est essentiel, conclut l’élu, de tenir régulièrement des comités de concertation avec les bailleurs qui doivent maintenir une communication de qualité avec leurs locataires."
Autre élément important : un minimum de 500 logements par mini-déchetterie est requis pour assurer une régularité suffisante de rotations des enlèvements, et donc l’équilibre économique du dispositif.

En 2015, 8.000 logements concernés et un taux de valorisation en hausse

Le service a d’abord été expérimenté en 2012 dans un premier quartier de 2.200 logements, puis amélioré auprès d’autres bailleurs en 2013. En 2015, il est déployé sur 8.000 logements.
Avant la mise en place de ce dispositif, en 2009, les collectes d’encombrants représentaient 21 kilos par habitant, auxquels il faut ajouter le dépôt en déchetterie équivalent à 44 kilos par personne.
Le système de mini-déchetterie a permis une réduction de 90% de ces encombrants collectés par la collectivité. En outre, les objets étant triés à la source, cela améliore la qualité du matériau récupéré, avec un taux de 90% de valorisation, au lieu de 35% en porte-à-porte en vrac. Soit une économie estimée pour les collectivités de 116.000 euros.

Boréal, pour Baisse des ordures résiduelles par l’action locale
Boréal est un programme local de prévention des déchets porté depuis 2011 par le Siaved (syndicat inter-arrondissements de valorisation et de d’élimination des déchets) qui regroupe 218 communes et 578.000 habitants. Unique porteur du projet, le Siaved gère financièrement et administrativement le programme Boréal. Grâce à ce groupement, toutes les collectivités qui lui en ont donné mission, même de moins de 20.000 habitants, agissent ensemble sur le gisement de déchets dans le bassin de vie Hainaut-Ostrevent-Cambrésis.

Boréal, fruit du partenariat de sept intercommunalités
Communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut, communauté de communes Cœur d’Ostrevent, communauté de communes du Caudrésis Catésis, communautés d’agglomération Valenciennes Métropole, communautés de communes du Pays Solesmois et communauté de communes de la région de la Vacquerie.

Michel Léon, Titres & Chapos pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

Siaved - programme Boréal

Nombre d'habitants :

578000

Nombre de communes :

218
5 rue Lourches
59282 Douchy-les-Mines
contact@programme-boreal.org

Charles Lemoine

Président

Hervé Mortelette

Responsable du programme

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