Caux Seine Agglo cultive son exemplarité numérique (76)

La communauté d'agglomération s’est dotée d’indicateurs pour maîtriser l’empreinte écologique de son parc informatique. Son plan d’action, élaboré avec l’aide de l’Ademe, s’intéresse aux consommations énergétiques, au recyclage des vieux équipements et aux écogestes numériques.

Développer les usages numériques tout en maîtrisant son empreinte écologique, tel est l’objectif fixé par les élus de Caux Seine Agglo. Pour cette administration de 450 agents, il s’agissait surtout d’être exemplaire en verdissant la gestion de son parc informatique et ses 530 ordinateurs (en incluant les ordinateurs publics dans les médiathèques ou dans les maisons des services, le milieu scolaire étant géré par les communes et non par la communauté d’agglomération).

Bâtir un plan réaliste

Cet objectif étant fixé, il s’agissait, pour les responsables du service transition écologique et du service informatique de la direction transition écologique et de l’innovation territoriale et de la direction du numérique et des systèmes d’information, de bien appréhender les enjeux du numérique responsable. C’est ainsi que fin 2019, deux agents ont suivi une formation proposée par l’Ademe et l’Institut du numérique responsable. « Cette formation nous a permis de faire converger nos vues, l’idée étant d’éviter tout green washing, de concilier transformation numérique et écologique et d’avoir un suivi des actions par des indicateurs précis », détaille Jérôme Debris, responsable du service informatique de Caux Seine Agglo. La collectivité a pu aussi découvrir des outils, comme EcoIndex pour mesurer l’impact environnemental de son site. Le site web de la collectivité du reste est noté C, une note honorable qui s’explique par un faible recours à la vidéo et son respect des normes d’accessibilité.

Cinq indicateurs suivis

La formation a aussi été l’occasion de définir des indicateurs pertinents pour mesurer l’avancement du chantier. Cinq indicateurs ont été définis : la consommation électrique des serveurs, la consommation du parc informatique, les volumes journaliers d’échanges de mails, les impressions papier et l’allongement de la durée de vie des machines. Pour les serveurs, des boîtiers (200 euros l’unité) ont été acquis permettant de mesurer précisément leur consommation électrique. Pour le parc informatique, la base de calcul utilisée est celle de la facture d’électricité de Caux Seine agglomération. Quant aux impressions et mails envoyés, les imprimantes et logiciels de la collectivité intègrent nativement des statistiques d’usage.

Un plan contrarié par le confinement

« Notre idée était de faire de 2020 l’année zéro pour disposer d’une base de référence. Dès lors, à partir de 2021 nous pouvions mesurer précisément l’impact des actions mises en œuvre progressivement. Mais ce planning a été chamboulé par le confinement », explique Jérôme Debris. En effet, les consommations ont explosé au printemps 2020, avec des ordinateurs de bureau obligatoirement être allumés 24 heures/24, pour permettre aux agents d’accéder à distance au contenu de leur ordinateur… Les échanges de mail ont été dans le même sens, la consigne « d’aller voir son collègue plutôt que de lui envoyer un mail » étant de fait inapplicable. Le seul écogeste mis en avant a été de réduire l’usage de la webcam.

214 ordinateurs recyclés

Le dossier qui a le plus avancé concerne l’amélioration de la gestion du parc informatique. Jusqu’alors, la collectivité avait une approche comptable de son parc : au bout de 5 ans, le matériel amorti était remplacé, le vieil ordinateur mis dans un placard ou placé en déchetterie. Désormais le principe est d’utiliser la machine, tant que ses caractéristiques techniques sont compatibles avec les usages du moment. Si ce n’est plus le cas, il est désormais envoyé à la ressourcerie locale. En fonction de son état, la machine est reconditionnée ou démontée pour que les composants et autres métaux rares puissent être récupérés par une structure spécialisée. 214 ordinateurs ont fait l’objet d’une valorisation, un chiffre élevé en raison de l’arrêt du support pour Windows 7, décrétée par Microsoft. Les machines récupérables, nettoyées et équipées de logiciels libres, se sont révélées particulièrement bienvenues en cette période de confinement où beaucoup d’étudiants ou de familles démunis en avaient besoin.

Sensibiliser les agents

La suite du programme est conditionnée par le retour de tous les agents au siège de l’agglomération. L’arrêt des serveurs le week-end devrait ainsi être testé, comme le principe d’éteindre plutôt que de mettre en veille les ordinateurs de bureau. Une fois par mois, autour d’un café, une demi-heure de sensibilisation sera consacrée au bon usage du mail, au droit à la déconnexion ou encore aux bonnes pratiques en matière d’impression. Car in fine, c’est bien du changement des comportements que dépendra le succès de cette politique.

Quelle consommation pour un ordinateur ?

Selon l’Ademe, une unité centrale consomme entre 20 à 100 Wh et un écran plat entre 10 et 30 Wh. Allumé toute l'année, 24 heures/24, un seul ordinateur peut coûter jusqu'à 100 euros d'électricité par an. En veille, il consomme 20% à 40% de sa consommation fonctionnelle. Les ordinateurs fixes (tour) sont beaucoup plus énergivores que les portables. Un ordinateur portable de milieu de gamme allumé 6 heures par jour consomme 600 kWh/an contre près du double pour un fixe. À cet égard, la généralisation du télétravail a obligé Caux Seine Agglo à renouveler les ordinateurs fixes par des portables, ce qui est bon pour le climat.

Caux Seine Agglo

Nombre d'habitants :

77114

Nombre de communes :

50
Maison de l’intercommunalité - Allée du Catillon – BP 20 062
76170 Lillebonne

Virginie Carolo-Lutrot

Président

Jérôme Debris

Responsable du service informatique

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