A Cergy, le réseau de chaleur passe au bois

Un des plus importants réseaux de chaleur français a introduit le bois dans son mixte énergétique. L’agglomération de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) ne cesse d’optimiser son réseau : c’est bon pour l’environnement mais aussi pour les finances de ceux qui y sont raccordés.

44 kilomètres de réseau, 32.000 équivalents logements raccordés (dont 600.000 m2 d’équipements tertiaires) : l’agglomération de Cergy-Pontoise (192.500 habitants) gère le deuxième réseau de chaleur de la région parisienne. Lorsqu’il a été mis en place, en 1971, il était alimenté par une chaufferie au fioul. Au fur et à mesure de l’urbanisation et du développement de ce réseau, le charbon a été ajouté. Dans les années 90, est venue la valorisation de l’énergie produite par l’usine d’incinération d’ordures ménagères. Une chaleur dite 'fatale' qui, si elle n’est pas utilisée, est perdue.
En 2006, le mixte énergétique de Cergy s’établissait ainsi : 45% d’énergie fatale, 20% de fioul lourd, 35% de charbon. Lors du dernier appel d'offres pour la DSP Chauffage urbain, l'objectif de 60% d'énergies renouvelables ou fatales a été assigné aux candidats. Jean-Marie Rollet, vice-président de la communauté d'agglomération précise : "Les élus communautaires souhaitaient, dit-il, abaisser nos émissions de gaz à effet de serre, mobiliser de plus en plus les énergies renouvelables et faire bénéficier les usagers de la TVA réduite, l’Etat avait posé ce seuil de 60% d’énergies renouvelables, depuis ramené à 50%. Concrètement, cela veut dire remplacer le fioul et une partie du charbon. Le bois est, à l’heure actuelle, la meilleure solution technique et financière."

Une diminution de 10% de la facture énergétique des consommateurs

La nouvelle chaufferie au bois, d’une puissance de 25 MW, est opérationnelle depuis mars 2009. Elle consomme 40.000 tonnes de bois* par an et permet d’éviter l’émission de 35.000 tonnes de CO2. Son financement - 17 millions d’euros - est assuré par les usagers de Cyel, filiale de Dalkia, le délégataire en charge du service public de chauffage urbain de la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise et la région Ile-de-France qui a, quant à elle, subventionné le projet à hauteur de 5 millions d’euros. Le passage à la TVA à 5,5%, allié à la compétitivité du bois par rapport aux énergies fossiles, ont permis en 2009 de réduire de 10% la facture des consommateurs !
D’autres améliorations sont d’ores et déjà prévues. 2010 verra la création d’une chaufferie gaz qui sécurisera l’ensemble de la distribution de chaleur et permettra de répondre avec souplesse à des pics de consommation. En parallèle, l’introduction de Bois dans la chaudière charbon (co-combustion) sera poursuivie, permettant d’augmenter encore la part occupée par les énergies renouvelables dans le mixte énergétique.

Luc Blanchard, pour la rubrique Expériences du site Mairie-conseils

* Le bois utilisé provient pour 30% de bois propre de recyclage (palettes), pour 25% de l’élagage, pour 25% des forêts d’Ile-de-France et pour 20% du criblât de compostage. L’ensemble de ce bois est produit dans un rayon de 80 km afin de limiter les transports et émissions de CO2 associées.
 

Communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise

Sandra Di Bellarioult

Jean-Marie Rollet

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