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Finances / Communication - Ces palmarès des villes "dépensières" qui agacent les élus locaux...

Un classique qu'affectionnent particulièrement certains hebdomadaires ou mensuels : les palmarès de collectivités et, notamment, des communes. Celles où l'on paye le plus d'impôts, celles qui sont le mieux ou le moins bien gérées, celles où l'on communique le plus… Forcément, l'approche des municipales aiguise les appétits dans ce domaine. Ce fut le cas il y a cinq ans et cela ne devrait pas manquer de se répéter cette année. Et cela agace sérieusement les intéressés. A tel point que quatre associations d'élus locaux (l'AMF, l'AMGVF, l'APVF et l'Acuf) viennent de prendre leur plume pour s'insurger ensemble contre le classement publié le week-end dernier par le Figaro Magazine - le ʺclassement des maires les plus dépensiersʺ réalisé par la société Public evaluation system (PES), qui se présente comme (qui s'"auto-proclame", raillent les élus) "agence indépendante de notation des collectivités territoriales françaises".
Les associations pointent le "manque de rigueur" de ce classement, comme l'avaient d'ailleurs déjà fait en 2008 l'AMGVF et l'Afigese à l'encontre de PES (voir ci-contre notre article de mars 2008). "Les chiffres publiés agglomèrent les budgets communaux et intercommunaux, sans l'afficher clairement", alertent-elles, avant de pointer plusieurs "erreurs" entre autres liées, là encore, au fait d'additionner des choux et des carottes et de comparer ce qui n'est guère comparable. Comme le fait de "comparer les collectivités sans tenir compte du mode de gestion des services publics" alors que les effectifs d'une commune ne sont évidemment pas les mêmes selon que l'on est en régie ou en délégation de service public. Un argument régulièrement avancé, par exemple, par le président de l'AMF, Jacques Pélissard : "la simple approche quantitative n'est pas pertinente" et "la tendance à la remunicipalisation" de services publics locaux (gestion de l'eau, restauration…) observée dans pas mal de collectivités accroît mathématiquement les effectifs.
De même, relèvent les associations dans leur communiqué publié le 10 janvier, "sur les frais de communication, l'étude additionne les données comptables du compte 623 dans lequel on peut trouver des dépenses qui ne concernent pas la communication (protocole, gardiennage, publications légales…), ce qui fait faussement croire que les dépenses de communication des maires ont considérablement augmenté depuis 2008."
Une réponse plus sévère serait sans doute opposée par les élus à d'autres publications de ce genre, tel que l"Argus des communes" mis en ligne par l'association "Contribuables associés", qui calcule automatiquement pour chaque commune une note sur 20 sur la base du "niveau des dépenses par habitant en comparaison avec les autres communes de même taille", avec des résultats assez surprenants…

 

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