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Changement climatique : Paris actualise son "diagnostic des vulnérabilités"

La ville de Paris vient d'actualiser le "diagnostic des vulnérabilités et des robustesses" face au changement climatique, qu'elle avait réalisé en 2012. Il montre que la majorité des risques majeurs attendus en 2050 peuvent survenir dès 2030. Parmi les principaux défis à relever pour la capitale : la protection des habitants et usagers face à la surchauffe urbaine et l’anticipation et la gestion des risques liés aux inondations.

Près de dix ans après sa première édition, le nouveau "diagnostic des vulnérabilités et des robustesses" face au changement climatique que la ville de Paris a présenté ce 22 septembre traduit une accélération des phénomènes en cours, la majorité des risques majeurs attendus en 2050 pouvant survenir dès 2030. La température dans la capitale a déjà augmenté de 2,3 degrés par rapport à l'ère préindustrielle et ce réchauffement fait augmenter de 20% le risque de crues décennales et de 40% celui de crues centennales, estime la mairie. Dans les années à venir, "le volume de précipitations devrait légèrement augmenter et le nombre de jours de pluie plutôt baisser, avec une tendance à l'augmentation de l'intensité des précipitations et donc des risques d'inondation plus importants", résume la mairie dans la synthèse du rapport "Paris face aux changements climatiques".

Risque de crue majeure

Un épisode de crue majeure en région parisienne "serait susceptible de détruire ou perturber certaines infrastructures vulnérables" comme le réseau d'assainissement, avec 20% des stations d'épuration situées en zone inondable. La qualité des eaux serait menacée, "avec un risque de pollution pour 1,3 million d'abonnés". Une telle crue "pourrait engendrer des pertes directes de l'ordre de 60 millions d'euros" et menacer 430.000 emplois, selon la même source. Les coûts pour les assurances "pourraient osciller entre 3 et 30 milliards d'euros", dit encore le rapport pour qui "l'ensemble du tissu économique parisien est exposé au risque d'inondation de façon directe et indirecte".
À l'horizon de la deuxième moitié du XXIe siècle, la Seine pourrait pourtant voir son débit diminuer de 10 à 30%, a prévenu Célia Blauel, adjointe en charge du fleuve et de la résilience, lors d'un point presse. D'ici à 2070-2100, les tensions sur la ressource en eau potable risquent aussi de s'accroître fortement avec une diminution de 10% de la recharge des nappes phréatiques.

Hausse du nombre de jours caniculaires

Conséquence de l'augmentation des températures, le nombre de jours caniculaires pourrait passer de 13 en 2010 à 34 en 2085. "Pour rafraîchir Paris, nous prévoyons de planter 170.000 arbres", souligne Christophe Najdovski, adjoint en charge des espaces verts. Une autre piste développée par l'exécutif pour rafraîchir la capitale est l'installation d'ombrières, comme des toiles tendues. "Là où nous ne pourrions pas planter d'arbres rapidement, nous allons travailler avec urbanistes et architectes pour qu'elles s'insèrent de façon harmonieuse dans le paysage parisien", a promis Dan Lert, adjoint en charge de la transition écologique.

 

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