Cinquante-cinq bus au GNV fonctionnent dans l'agglomération de Poitiers

La communauté d'agglomération de Poitiers (douze communes et 130.000 habitants) a commencé à acquérir des bus au gaz naturel de ville (GNV) dès la fin des années 90, à la fois pour répondre à des préoccupations écologiques et pour préserver de la pollution certains éléments remarquables de son patrimoine.

Dans le milieu des années 90, la ville de Poitiers (85.000 habitants) a entrepris le nettoyage de sa cathédrale Notre-Dame-la-Grande, joyau de l'art roman. Les élus de la communauté d'agglomération (les transports sont une compétence de l'agglomération) se sont alors posé cette question : comment éviter que le bâtiment soit à nouveau noirci deux ou trois ans après ? Ils ont apporté une réponse en deux points : supprimer la circulation devant la place où se trouve la cathédrale et trouver des bus moins polluants. Cette réflexion, qui recouvrait également des préoccupations écologiques, rejoignait celle du Predit, Programme de recherche et d'expérimentation pour l'innovation des transports, proposé alors par l'Etat à ses partenaires avec l'appui de fonds européens. La collectivité s'est alors tournée vers des bus fonctionnant au gaz naturel de ville (GNV) en acquérant huit véhicules circulant sur les deux lignes passant à proximité de la cathédrale. Poitiers était ainsi la première ville en France à mettre en place, en 1998, des lignes de bus fonctionnant au gaz naturel. En même temps, une station de compression était installée au lieu de dépôt des bus (pour alimenter les véhicules en gaz). Pour rentabiliser cet équipement, la communauté d'agglo a décidé d'acheter quatorze bus supplémentaires. Puis, a continué à acquérir des bus au GNV pour remplacer les bus classiques au fur et à mesure des nécessités de renouvellement. Aujourd'hui, cinquante-cinq bus (sur cent dix-huit) fonctionnent au GNV et représentent plus de la moitié de la production kilométrique des bus.

Les bus au gaz naturel ont permis une économie de carburant de 200.000 euros en 2005

Le surcoût lié à l'achat des vingt-deux premiers bus au GNV s'est élevé à environ 718.000 euros pour lesquels la communauté a bénéficié de 170.000 euros de subventions (Ademe et fonds régional de maîtrise de l'énergie et des déchets). Cette subvention couvrait une partie du surcoût des bus au gaz par rapport aux bus au gazole. L'installation de remplissage a couté 191.000 euros et la mise en sécurité des ateliers 123.000 euros. "Le contrat d'approvisionnement signé avec Gaz de France prévoyait que l'augmentation du gaz serait décalée dans le temps,  précise Robert Rochaud, adjoint chargé des déplacements à la mairie de Poitiers et vice-président de la communauté d'agglomération. Entre 1998 et 2003, le prix du gaz a augmenté de 11% alors que le coût du gasoil augmentait parallèlement de 40%. La différence de prix du carburant a permis d'amortir l'ensemble des surcoûts en trente mois. En 2005, le fonctionnement des bus au gaz naturel, par rapport à des bus conventionnels a représenté une économie de 200.000 euros."
La mise place des véhicules au gaz naturel ne s'est pas faite sans difficultés. "Au départ, le taux de panne était important. Quand il faisait froid, les bus au GNV avaient parfois du mal à démarrer, raconte Robert Rochaud. Les moteurs des bus n'étaient pas assez bien adaptés au GNV et il a fallu se fâcher auprès des constructeurs pour que ces défaillances soient comblées."

"Une ère nouvelle, un air nouveau"

Pour accompagner la mise en circulation des bus au gaz naturel, une campagne de communication a été lancée sur le thème "Une ère nouvelle, un air nouveau". "Cette campagne faisait partie d'une évaluation de l'acceptabilité des nouveaux véhicules. L'écho du public a été très favorable : les habitants ont reconnu très vite les bus au GNV (à l'époque, il y avait encore des bus qui crachaient !). Ils ont surtout apprécié leur silence, à l'intérieur comme à l'extérieur... Quant à la façade de Notre-Dame-la Grande, elle prend un peu de suie mais noircit certainement moins vite que si rien n'avait été fait."
Pour continuer à développer ces bus, l'agglomération de Poitiers a répondu à un appel à candidatures de l'association française du GNV pour faire partie des dix sites pilotes GNV (avec Strasbourg, Toulouse, Colmar...). Dans ce cadre, l'agglomération s'engage à développer l'utilisation du GNV aussi bien pour les transports collectifs que pour les particuliers ou le transport de marchandises. La collectivité a donc engagé des pourparlers avec des transporteurs pour les inciter à s'équiper en véhicule fonctionnant au GNV. Elle a acquis pour sa part six véhicules utilitaires de ce type. Elle continue d'autre part à remplacer les bus au gazole par des bus au GNV et s'apprête à installer une station d'approvisionnement en gaz destinée aux particuliers.

 

Maryline Trassard

Communauté d'agglomération de Poitiers

Nombre d'habitants :

125000
Hôtel de ville BP 569
86021 Poitiers

Robert Rochaud

vice-président de la communauté

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