Comme à la maison, l'accueil familial de personnes âgées relancé dans les Pyrénées-Atlantiques (64)

L'accueil familial de personnes âgées est une solution moins répandue et connue que les Ehpad ou les résidences-services. C'est pourtant une option intéressante en milieu rural, lorsque le maintien à domicile devient trop compliqué. Le conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques cherche donc à rendre ce métier plus attractif, pour rajeunir la profession et augmenter l'offre.

« En zone rurale, il n'y a pas d'établissement d'hébergement pour personnes âgées ou il y manque des places. Or la population vieillit. Les listes d'attentes s'allongent. » Ce constat, brossé par Geneviève Bergé, conseillère départementale déléguée au Handicap, a décidé l'instance départementale à miser sur une relance de l'accueil familial, autrement dit l'hébergement chez des particuliers. L'objectif a été inscrit dans le schéma de l'autonomie 2019-2023. L'enjeu reste modeste mais il doit permettre d'étoffer l'offre pour ceux qui ne peuvent plus rester seuls chez eux.

Opération promotion auprès des accueillants

La rémunération de l'accueillant a été revalorisée. « Le conseil départemental peut jouer sur certains leviers de la rémunération, dont le Smic horaire, c'est ce que nous avons fait », explique le directeur autonomie, Nicolas Lempereur. En 2019, le salaire horaire a été revalorisé (passage à 2.7 Smic horaire).

Le conseil a aussi densifié l'offre de formation continue proposée aux accueillants, en plus des modules de formation obligatoires. Par exemple avec la mise en place de stages d'observation en établissement d'hébergement social. « C'est l'occasion d'être en contact avec d'autres professionnels et d’échanger » souligne la directrice générale adjointe des Solidarités Humaines au département, Annie Schmitt. Des groupes d'échange de bonnes pratiques entre accueillants devaient être lancés en 2020, ils ont été reportés à 2021 à cause de l’épidémie de Covid-19.

Accueil temporaire

Le conseil départemental mise également sur le développement de l'hébergement temporaire. Sur les 175 places en accueil familial recensées dans le département, 57 relèvent de cet accueil de courte durée (à la journée, le week-end ou pour quelques jours). « Actuellement, il s'agit plus souvent d'un accueil d'une à deux semaines, le temps pour la personne aidante de souffler » explique l'élue.

C'est un bon moyen pour séduire de nouveaux accueillants, en leur permettant de démarrer doucement, et de ne s'engager que sur un accueil plus saisonnier. De même que l'hébergement temporaire permet à des personnes âgées de tester cette solution à la sortie d'une hospitalisation, ou lorsque les proches partent en vacances. Ce qui facilite ensuite la décision si le maintien à domicile devient trop difficile.

La piste des remplaçants relais

Le conseil départemental propose également désormais à des accueillants d'être remplacés, pour qu'eux aussi prennent quelques jours « pour décompresser ». L'ambition du département est d'avoir une « équipe volante » de remplaçants.

L'agrément pour le couple, plus difficile

La conseillère départementale aimerait bien développer l'agrément-couple. Ils sont très rares encore. Cinq exactement. « L’idée est séduisante car il est moins exigeant d'être à deux que seul pour s'occuper d'une personne 24h/24 et 7 jours/7, mais cette solution est difficile à promouvoir car il n'y a pas de garantie financière pour le couple. Dès lors qu'un contrat s'arrête car la personne rejoint un Ehpad, est hospitalisée ou décède, ils n'ont pas droit à des indemnités chômage… » explique-t-elle.

Une centaine de familles agréées

En octobre 2020, 97 familles étaient agréées pour de l'accueil familial dans le département. Cela représentait 175 places, sachant qu'une famille peut accueillir plusieurs personnes, âgées ou handicapées. Entre janvier et octobre 2020, le conseil départemental a compté 15 nouveaux agréments, mais 10 se sont dans le même temps arrêtés. La moyenne d'âge est de 59 ans. Le métier reste très féminin.

Le B.A.BA

Le principe de l'accueil familial, c'est que la personne âgée est l'employeur de la personne qui l'accueille chez elle. Un contrat (modèle national) est signé entre elles deux. L'agrément est délivré pour cinq ans. La procédure d'agrément dure près de 4 mois. Elle repose notamment sur une évaluation médicosociale de l'accueillant par une assistante sociale et la vérification des conditions d'accueil (l'adaptation de la maison à l'accueil d'une personne à mobilité réduite, avec au moins une chambre de 9m²), et sur des formations. Une même personne peut obtenir jusqu'à trois agréments.

Pour les personnes accueillies qui ont de faibles ressources, le conseil départemental prend en charge une partie du coût du placement. Il verse une allocation de placement familial aux personnes éligibles à l'aide sociale. Son montant dépend de leurs ressources et de leur degré de dépendance (le GIR). En moyenne, cette allocation est de 805 euros par mois. Le bénéficiaire la reverse ensuite à l'accueillant.

Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques

Nombre d'habitants :

679354

Nombre de communes :

546
64 avenue Jean Biray
64058 Pau cedex 9

Geneviève BERGÉ

Conseillère départementale déléguée au Handicap

Annie SCHMITT

Directrice générale adjointe des Solidarités humaines

Nicolas LEMPEREUR

Directeur de l'autonomie

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