Coopérative Jeunesse de services dans le quartier Maurepas à Rennes (35)

En 2013, une coopérative Jeunesse de services a été mise en place sur le quartier Maurepas à Rennes. Ce projet a pour objectif de stimuler l’esprit d’entreprise des jeunes de 16 à 18 ans dans le cadre de jobs d’été. Bénéficiant de nombreux soutiens, dont la ville de Rennes, le dispositif a été reconduit en 2014.

Des dirigeants de l'économie sociale et solidaire, dont des membres de Réso solidaire, pôle de développement de l’économie sociale et solidaire du pays de Rennes (voir le lien), découvrent au cours d’un forum à Montréal en 2011 les coopératives Jeunesse de services, déjà en fonctionnement au Québec depuis 25 ans. Convaincus par ces expériences québécoises, ils se proposent de monter trois projets similaires en Bretagne, dont l’un dans un quartier classé sensible à Rennes.
Le principe de ces coopératives Jeunesse de services (CJS) est d’aider des jeunes à proposer des services payants à la population ou bien à des entreprises, le temps des vacances scolaires. "La formule nous a semblé un bon outil d’éducation à l’entrepreneuriat coopératif et de dynamique collective", explique Emmanuelle Rousset, alors directrice du pôle de développement de l’économie sociale et solidaire du pays de Rennes et aujourd'hui adjointe au maire de Rennes en charge des quartiers.


Structure juridique ad hoc et comité local

C’est durant l’été 2013 que Réso solidaire, en partenariat avec des structures jeunesse, de l'emploi et des collectivités expérimente une CJS sur la zone sensible du quartier de Maurepas. Première étape : s’adapter aux réalités françaises pour tenir compte des contraintes du droit du travail qui de fait limite pour l'instant le dispositif aux 16-18 ans, au lieu de 12-17 ans au Québec.
Comme toute entreprise d’activité économique, la coopérative jeunesse de services nécessite une structure pour porter l'activité de la CJS. C'est Elan créateur, coopérative d’activités et d’emploi d’Ille-et-Vilaine, qui va être le porteur juridique et économique des jeunes.

Parallèlement, un comité local se met en place, auquel participent les structures jeunesse du quartier, le délégué à la politique de la ville, les autres acteurs de l’économie sociale et solidaire… "L’enthousiasme du comité local, précise l’élue, a facilité la constitution de cette CJS."

18 jeunes, deux animateurs, implication de structures locales

Sur 28 jeunes du quartier contactés, 18 démarrent l'aventure. Mineurs pour la plupart, ils n’avaient pas trouvé de job d’été. Encadrés par deux animateurs embauchés par Réso solidaire et Elan créateur, ils commencent à s’organiser, fin juin, après la fin des cours.
Après une courte étude de marché, ils définissent les contours des services qu’ils peuvent vendre. Il s’agit de prestations sans technicité particulière, mais qui répondent à des besoins bien identifiés : saisie informatique, lavage de vitres, mise en rayons, archivage, livraison, aide au déménagement.
La maison de l’emploi (MEIF) avait auparavant mobilisé les entreprises en organisant un petit-déjeuner. Celles-ci jouent le jeu, et la coopérative a pu vendre environ 300 heures à une vingtaine d’entreprises durant les deux mois d’été.
Le chiffre d’affaires (en 2013 : 4.544 euros HT), diminué des charges, est converti en salaires (23 heures en moyenne par coopérant). Au vu du bilan positif, l’opération est reconduite en 2014 (CA : 5.569 euros HT).

Soutien de la ville et des autres collectivités locales

Dès le départ, l’élu municipal à la jeunesse perçoit l’innovation du projet : la ville participe à la prise en charge du salaire des animateurs embauchés pour trois mois et participe activement au comité local, prête du matériel. Le conseil général apporte aussi dès le début son soutien par son implication dans le comité local et son aide financière, tandis que le conseil régional prend en charge la formation des animateurs.

Initiation aux réalités économiques

Si la première motivation des jeunes est de s’occuper et de gagner un peu d’argent, c’est aussi pour eux l’occasion de découvrir l’entreprise et un projet coopératif : se faire connaître, fixer le cadre d’une intervention, un horaire, établir et envoyer une facture, intégrer les délais de paiement, décider à plusieurs, se répartir les tâches.
"Ce projet qui correspond à la politique de la ville, joue ici son rôle de levier. A l’heure où un nouveau contrat en est cours, nous encourageons plus que jamais ce type d’initiatives fédérant des acteurs qui apprennent à se connaître et cherchent à innover", conclut l’élue.

Michel Léon, Titres & Chapos pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

Commune de Rennes

Nombre d'habitants :

214000
Place de la Mairie BP3126
35031 Rennes Cédex

Emmanuelle Rousset

Adjointe au maire de Rennes en charge des quartiers

Chantal Parent

Direction de quartier Nord Est

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