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Coronavirus : trafic réduit pour les transports de voyageurs, chaîne logistique "mobilisée" pour les marchandises

Ce 18 mars, deuxième jour de confinement de la population, l'offre de transport public a continué à se réduire, avec des mesures renforcées pour désinfecter les véhicules. Côté transport de marchandises en revanche, le gouvernement a souligné que toute la chaîne logistique devait rester mobilisée pour assurer la continuité de l'activité économique.

Les transports publics ont continué ce 18 mars à s'adapter au risque de propagation du coronavirus et au confinement de la population en vigueur depuis le 17 mars à midi.   En ville, autorités locales et opérateurs de transports jonglent entre la nécessité de continuer à desservir l'ensemble du territoire, la protection des employés face au virus et la chute de la fréquentation. A Strasbourg, par exemple, l'offre a été revue à la baisse ce 18 mars et deux lignes de tram arrêtées. A Nantes et à Saint-Nazaire aussi, des réductions de fréquence s'appliquent depuis ce mercredi. Au Havre également, les transports en commun se sont mis au ralenti.

Nouvelle réduction de trafic sur le réseau de la RATP

A Paris et dans son agglomération, les transports en commun exploités par la RATP ont été encore réduits ce 18 mars avec un métro sur deux en moyenne pendant la journée et 60% aux heures de pointe. Les autobus et tramways ont été maintenus en moyenne à 70%, "avec une baisse encore à prévoir dans les prochains jours". Le service Noctilien des autobus de nuit "est maintenu car très utilisé par le personnel hospitalier", a précisé la RATP. Pour les RER, une rame sur deux circulait sur les lignes A et B. Après la mise en œuvre des mesures de confinement, la Régie a constaté ce mardi une baisse de la fréquentation de plus de 80%. "L'offre de transport va par conséquent être encore adaptée pour les jours à venir", a prévenu le groupe public qui avait déjà fortement réduit son offre dès lundi.

Précautions sanitaires

Pour rassurer conducteurs et usagers face au coronavirus, les opérations de désinfection du matériel sont largement appliquées dans les transports urbains. La RATP a doublé les nettoyages quotidiens du matériel -en insistant pour  les points de contacts, les barres de maintien, les boutons-pressoirs, etc.- et des stations, avec "des produits désinfectants et virucides".  "On désinfecte aussi les automates de vente", a aussi indiqué Frédéric Baverez, directeur pour la France de l'opérateur Keolis (groupe SNCF). Pour éviter les contacts entre les conducteurs de bus et les passagers, on installe des vitres ou des barricades de fortune et la vente de billets à bord est suspendue. En Ile-de-France, Ile-de-France Mobilités, l'autorité organisatrice régionale, en a profité pour généraliser les tickets par SMS.

Offre SNCF réduite de moitié

Dans les transports interurbains, le ralentissement du trafic est aussi important. La SNCF a réduit progressivement son offre, passée de 80% lundi à 50% mardi et mercredi. "On a eu un peu peur de l'exode (de gens quittant Paris) qui se dessinait avant le confinement, et puis finalement ça a été plutôt calme", a indiqué une porte-parole. "Et maintenant, on attend les instructions du ministère" des Transports, dit-elle. L'idée est que toutes les villes soient desservies, mais moins souvent, les Français devant de toute façon rester chez eux. La SNCF devrait progressivement assurer 50% des circulations en Ile-de-France et environ 30% pour les TGV, Intercités et TER.
Les deux compagnies de "cars Macron" FlixBus et BlaBlaBus ont quant à elles suspendu leurs activités mardi pour cause de confinement de la population lié au coronavirus, tandis que BlaBlaCar demandait "de ne pas voyager en covoiturage, sauf si c'est absolument nécessaire".

Mesures prévues pour la chaîne logistique

Si le transport de voyageurs est fortement restreint, il n'en va pas de même de celui des marchandises. Le gouvernement a annoncé ce 18 mars qu'il allait prendre des mesures pour "améliorer la fluidité des réapprovisionnements des commerces par la chaîne logistique", qu'il appelle à "rester mobilisée".
Ces mesures doivent "permettre aux acteurs des différents maillons de la chaîne logistique - transporteurs routiers, places portuaires, logisticiens, chargeurs, grande distribution, commerce de gros et industrie, notamment agroalimentaire, d'accomplir leur mission", ont déclaré dans un communiqué commun les ministres de l'Agriculture et de l'Alimentation Didier Guillaume, de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne et le secrétaire d'Etat aux transports Jean-Baptiste Djebbari.
Plusieurs acteurs du secteur ont fait état de difficultés rencontrées par les chauffeurs pour circuler du fait de contrôles de police ou simplement accéder aux sanitaires lors de leurs livraisons.   Il s'agit notamment "de permettre aux collaborateurs de se rendre sur le lieu de travail ou de production, de maintenir ouverts de façon dérogatoire les commerces ou services indispensables à la chaîne logistique (stations-service y compris les points alimentaires, les centres routiers, les garages pour les poids-lourds, les équipements sanitaires des aires de service, etc.)", détaillent les trois ministres, précisant que ces mesures "seront mises en oeuvre dans les délais les plus brefs".
"Le cas échéant, des dérogations seront accordées pour assurer la fluidité des opérations de transport", ajoutent-ils. Un décret par ailleurs paraîtra "prochainement pour préciser les mesures de protection sanitaire des opérateurs de la chaîne logistique".
Face à des métiers en tension et qui nécessitent aux salariés de sortir de chez eux pour travailler malgré les mesures de confinement, les trois ministres saluent "l'engagement des conducteurs et des entreprises de manutention, en particulier des places portuaires pour répondre aux besoins de la population et pour la continuité de l'activité économique du pays".

"Stocks suffisants pour assurer l'approvisionnement de la population"

Devant la ruée observée dans les supermarchés pour des achats de précaution à l'approche de l'entrée en vigueur des mesures de confinement, les autorités se veulent en outre rassurantes. "Si les rayons de certains commerces de détail peuvent être momentanément vides, uniquement du fait de comportements de certains clients, l'ensemble des professionnels ont réaffirmé que les stocks de marchandises alimentaires et de produits de première nécessité étaient suffisants pour assurer l'approvisionnement de la population française pour plusieurs semaines", insistent les trois ministres, qui rappellent que "la livraison à domicile de repas et la vente à emporter restent ouvertes".