Création d’un CIAS dans le Lot pour optimiser la gestion des établissements de personnes âgées

Les six établissements publics de personnes âgées du territoire rural de la communauté de communes du Cauvaldor ont mutualisé leur gestion au sein d'un CIAS, gagnant en force et en professionnalisme.

« La crise de la Covid-19 nous a montré que la mutualisation était le bon choix pour accompagner la dépendance des personnes âgées », souligne Thierry Albouys, le directeur du Centre intercommunal d'action sociale (CIAS) de la communauté de communes des Causses et vallée de la Dordogne (Cauvaldor). Un an auparavant, en 2019, la création d’un CIAS avait en effet permis de mutualiser en son sein la gestion des six établissements publics pour personnes âgées du territoire - deux EHPAD, quatre résidences autonomie et un service de soins infirmiers à domicile (SSIAD). Le constat est là : pendant le confinement du printemps 2020, réactivité et complémentarité ont fait leur preuve. « Quand, dans un établissement, une collègue directrice a été malade, nous avons pu prendre très rapidement le relais, rappelle le directeur. Plus globalement, grâce à cette démarche de mutualisation, les directeurs se connaissent bien. Chacun a une place claire. Nous sommes complémentaires. Cette complémentarité est une force. » Un sentiment partagé par l’ensemble du personnel du CIAS.

Autonomie et identité préservées

C'est en 2018 que les directeurs de ces six établissements et les élus des communes d'implantation ont commencé à réfléchir sur les possibilités de mutualisation, en lien avec le projet de création d'un CIAS. Un organisme de formation a accompagné cette réflexion. Les élus craignant que chaque établissement perde son identité, le travail préparatoire a duré un an. « Les élus ont été déterminants dans cette étape en amont, rappelle le directeur du CIAS. Sans leur volonté, il n'y aurait jamais eu de CIAS. Ils sont aujourd'hui tout aussi déterminants pour conserver le lien de proximité entre commune et établissement. » Le parti pris a été de mutualiser pas à pas (voir encadré). Aucun établissement n'a perdu son autonomie ni son identité. Concrètement, chaque commune d'implantation d'un établissement est représentée au sein du conseil d'administration du CIAS.

Professionnalisation des postes de gestion et des services support

En pratique, lors de la création du CIAS, les postes ont été redistribués entre les six établissements : un établissement sur deux a été repris par un autre directeur que celui en place auparavant. Les économies ainsi générées sur les postes de direction ont été l’occasion de créer de nouvelles fonctions, dont le périmètre porte sur la gestion de l’ensemble des six établissements. C’est en fonction des profils de chacun que ces nouveaux postes ont été redéployés : un aspirait plutôt à la gestion des ressources humaines, un autre à la qualité, un autre encore à la gestion financière… Ce redéploiement a permis de créer un service des ressources humaines ainsi qu’un second poste de directrice financière. S'y ajoutent des emplois partagés entre le CIAS et les établissements : qualiticien, coordinatrice du parcours des personnes âgées du domicile à l'hôpital ou à l'établissement.

Rompre l'isolement et offrir des perspectives de carrière

« Cette organisation nous sort de notre isolement, observe la directrice d'un EHPAD et d'une résidence autonomie, Elisabeth Arsandaux. « Auparavant, chacun devait exceller en tout, ce qui est aujourd’hui impossible alors que les contraintes administratives deviennent de plus en plus complexes, développe la directrice de deux autres résidences, Annette Chaumont. Désormais, nous mettons en commun et partageons nos compétences, et nous pouvons prendre conseil auprès du collègue qui est le spécialiste dans son domaine. La mutualisation va nous apporter une sécurité. » À l'avenir, ce groupement doit offrir des perspectives de carrière que chaque établissement indépendamment ne pouvait offrir. Il ouvre davantage d'opportunités de reclassement ou de mutations d'un établissement à l'autre si l’agent est volontaire, ce qui est précieux dans un secteur marqué par une forte usure de son personnel.

Un principe de mutualisation « pas à pas » :

L'une des réticences, surtout des élus, était que la création du CIAS n'entraîne une perte de proximité et une déshumanisation des services. Ce qui était effectivement un risque sachant que certains de ces établissements sont éloignés de plus de 60 km les uns des autres. Le principe de gouvernance fait qu’aucun établissement n'a perdu son autonomie ni son identité.

La mutualisation des services tels que la restauration, reste, elle, à l'étude. Pour l’heure, il a été jugé plus opportun de maintenir une cuisine dans chaque établissement. « D’autres types de services communs à tous les établissements seraient peut-être intéressants à envisager ? », pointe le directeur du CIAS. L'intérêt d’une mutualisation plus avancée des services va se faire, là encore, pas à pas…

Communauté de communes Causses et Vallée de la Dordogne

Nombre d'habitants :

47337

Nombre de communes :

77
Bramefond
46 200 Souillac

Centre intercommunal d'action sociale (CIAS) du Cauvaldor

13 place François-Mitterrand
46500 Gramat

Thierry Albouys

Directeur du CIAS du Cauvaldor

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