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Petite enfance - Crèches : une grève de nouveau bien suivie

De nombreuses crèches sont restées totalement ou partiellement fermées ce jeudi 8 avril en raison d'une nouvelle grève des professionnels de la petite enfance qui ont défilé par milliers dans toute la France pour protester contre l'assouplissement des règles d'accueil, selon de premiers pointages recueillis par l'AFP.
Le collectif de professionnels rassemblant syndicats et associations baptisé "Pas de bébé à la consigne !" proteste depuis plus d'un an contre un projet de décret qui nuit, selon eux, à la qualité de l'accueil des tout petits, ce que dément le gouvernement. Le texte permet d'augmenter ponctuellement les capacités d'accueil des crèches et de réduire le nombre de personnels diplômés au profit de personnels moins qualifiés, comme les titulaires de CAP Petite enfance. Actuellement au Conseil d'Etat, il doit être publié "prochainement", indique le secrétariat d'Etat à la Famille, qui a écrit la semaine dernière à quelque 10.000 établissements pour "expliquer" le texte et "rassurer" les professionnels.
A Paris, une manifestation a rassemblé 10.000 personnes selon les organisateurs, 4.700 selon la police, soit autant de manifestants que lors de la dernière journée d'action le 11 mars. Une trentaine d'autres rassemblements ont été organisés dans toute la France.
A Marseille, sur les 60 crèches municipales, 55 étaient touchées par le mouvement. A Montpellier, 18 crèches sur 32 devaient être fermées tout ou partie de la journée. A Strasbourg, sur les 28 établissements gérés par la ville, 23 devaient être fermés avec 80% d'employés en grève. A Metz, 70 des 150 professionnels de la petite enfance étaient en grève. A Rennes, la mairie comptait près de 50% de grévistes. A Bordeaux, 57% des salariés se sont déclarés grévistes avec 27 établissements partiellement ou complètement fermés sur 30. Entre 800 et 1.000 personnes y ont manifesté.
"Les professionnels savent que demain, ce décret, c'est la dégradation de leurs conditions de travail parce qu'ils ne pourront plus bien accueillir les enfants et leurs familles", a déclaré à l'AFP, au nom du collectif, Christophe Harnois (Unsa), éducateur de jeunes enfants.
"Ce sont des craintes qui sont infondées, qui ne reposent sur rien", répond Nadine Morano. "On ne modifie pas le taux d'encadrement : un adulte pour cinq bébés et un adulte pour huit enfants qui marchent", insiste-t-elle. Quant au taux d'accueil en surnombre (les crèches peuvent ponctuellement accueillir plus d'enfants que leur capacité autorisée), il s'agit de "répondre avec pragmatisme aux demandes des parents", ajoute la secrétaire d'Etat à la Famille, rappelant que le taux moyen d'occupation des crèches est de 67%, ce qui laisse "des marges de manoeuvre". S'agissant des CAP Petite enfance, elle souligne que ces personnes devront avoir "trois ans d'expérience" et que leur recrutement est "aussi un moyen de pallier les difficultés de recrutement de personnel diplômé".
 

C.M., source AFP

 

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