Dans le Loire Béconnais, les ripeurs passent la main

Depuis le 20 juillet 2009, le Syctom Loire Béconnais ( Maine-et-Loire) a mis en place une collecte automatisée des déchets qui permet notamment d’optimiser les coûts. Les bacs adaptés, mis à disposition de chaque foyer, intègrent une puce permettant d'identifier les habitants : il s'agit d'un premier pas vers une redevance incitative. L'essentiel étant de réduire les déchets résiduels.
 

Le Syctom Loire Béconnais (syndicat intercommunal du traitement des ordures ménagères) est chargé de la collecte des ordures ménagères sur le territoire de la communauté de communes Ouest Anjou ainsi que sur deux municipalités du canton du Candé. Pour remplir cette mission, il fait appel à un prestataire, qu'il sélectionne par appel d'offres. Le syndicat a profité du renouvellement du marché, au 31 décembre 2008, pour réfléchir à différent modes de collecte possibles. Jusqu'alors, son prestataire officiait sur un mode traditionnel : un chauffeur conduisait un camion benne et deux ripeurs, à l'arrière, ramassaient les sacs. Au 1er janvier 2009, le Syctom a opté pour un prestataire lui proposant une collecte automatisée : un chauffeur conduit un camion robotisé équipé de bras hydrauliques qui soulèvent les bacs contenant les ordures.

Coût maîtrisé et meilleures conditions de travail

"Un marché relatif aux ordures ménagères n'est pas un marché ordinaire. Il représente un engagement de sept ans et demande un lourd investissement. Il est nécessaire de réfléchir aux tenants et aboutissants. Dans cette optique, la collecte automatisée présente de nombreux avantages", explique Michel Bourcier, président du Syctom. Avantages économiques tout d’abord. Par habitant, le coût brut annuel de la collecte s'élève à 23,50 euros, sur un coût total de 50,52 euros (collecte, traitement, déchèterie). "Nous avions, évidemment, le choix entre plusieurs propositions. Et malgré l'achat de camions à bras hydrauliques, compris dans le marché, le candidat nous proposant de mettre en place une collecte automatisée n'était pas plus cher que celui nous proposant de continuer sur un modèle traditionnel", précise Laurent Perrin, responsable administratif et technique du Syctom. Plusieurs explications à cela. Tout d'abord, la collecte automatisée nécessite moins de personnel (une personne par camion au lieu de trois). Ensuite, les bras peuvent soulever deux bacs à la fois, ce qui représente un gain de temps considérable. Enfin, les bacs, tous identiques, sont dimensionnés de manière à inciter les habitants à présenter leurs déchets uniquement tous les quinze jours. "Cette technique permet d'optimiser le coût horaire du camion : le prix de ce dernier est ainsi amorti en sept ans, la durée du marché", poursuit Laurent Perrin. De plus, l'automatisation permet de disposer d'informations en temps réel : temps exact de collecte, nombre de levées pour une journée... Ce qui permet d'adapter le rythme de collecte à la réalité. "Nous sommes en milieu rural : en fonction des saisons, les habitants recourent plus ou moins au compostage naturel", note Michel Bourcier.
Par ailleurs, la collecte automatisée répond à des problématiques soulevées par la caisse régionale d'assurance maladie (Cram). La Cram préconise la collecte en bacs pour supprimer les troubles musculo-squelettiques. Or le système mis en place par le Syctom repose sur des bacs, mis à disposition de chaque foyer par son prestataire. Il est à noter que le métier de ripeur est à risque et pénible. Cette solution valorise donc les métiers liés à la collecte des déchets.

Vers une redevance incitative

À terme, le Syctom souhaiterait mettre en place une redevance incitative afin de réduire la part des déchets résiduels dans les ordures ménagères. "Le Grenelle de l'environnement a notamment abordé la question de la taxe des déchets enfouis. Depuis le début de l'année 2009, nous payons 15 euros par tonne. En 2015, la taxe s'élèvera à 40 euros par tonne ! Les déchets résiduels constituent un véritable enjeu écologique et économique : il s'agit de les réduire", explique Michel Bourcier. La collecte robotisée permet une identification des particuliers grâce aux puces informatiques intégrées aux bacs. Le Syctom peut ainsi constituer des fichiers et identifier des comportements : une première étape avant la redevance incitative. Le Syndicat doit maintenant harmoniser sur le territoire le système de fiscalisation. Aujourd'hui, certains habitants paient une redevance et d'autres s'acquittent d'une taxe.
Pour l'heure, le président compte sur un effet psychologique : "Nous nous sommes renseignés auprès d'autres collectivités ayant déjà fait l'expérience d'une collecte automatisée. Tous ont été unanimes : se sachant identifiés, les gens trient mieux". Depuis le mois de mai jusqu’à la mise en service le 20 juillet, le Syctom a employé des "ambassadeurs du tri". Six personnes, recrutées en CDD, ont distribué les bacs en porte à porte six jours sur sept y compris le soir et le samedi, avec un rappel sur le tri des déchets recyclables, la possibilité de composter ses déchets et la distribution d’un autocollant "stop pub". Cette dépense est également intégrée au coût du service. Avec la mise à disposition d'un bac pour chaque foyer, le Syctom souhaite aller plus loin dans la prise de conscience des habitants. Chaque bac est attaché à un domicile : en cas d'emménagement, les nouveaux habitants doivent s'identifier auprès du Syctom pour que le robot les identifie et relève leur bac. "Nous voulons aboutir à une vraie notion de service. Les habitants doivent se responsabiliser", insiste Michel Bourcier.

Elisa Dupont / PCA, pour la rubrique Expériences du site Mairie-conseils

Syctom Loire Béconnais

Place de la Mairie
49370 Le Louroux Béconnais
syctom.lb@wanadoo.fr

Laurent Perrin

Responsable administratif et technique

Michel Boucier

Président du Syctom Loire Béconnais

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